Ainsi, l’ASN considère que l’exploitant doit consolider en 2025 ses efforts et confirmer le maintien des performances du site en matière de sûreté nucléaire dans le contexte des arrêts programmés des deux réacteurs. En matière de radioprotection, la situation est jugée satisfaisante. Le nombre d’événements significatifs est resté faible, et l’ASN souligne la bonne prise en compte par les intervenants des règles de radioprotection. Une vigilance particulière doit cependant être maintenue sur les contaminations de voieries et sur la bonne réalisation des évaluations préalables d’exposition. Dans le domaine de la protection de l’environnement, l’ASN a réalisé une inspection renforcée sur le site, qui a mis en évidence des améliorations intervenues dans le domaine de la protection de l’environnement et notamment dans la maîtrise du risque d’écoulement de substances dangereuses dans l’environnement. Toutefois, le site n’est pas encore totalement à l’attendu, en particulier dans la gestion des effluents rejetés dans le bassin d’orage. En matière d’inspection du travail, les résultats en ce qui concerne la sécurité des travailleurs restent stables par rapport à 2023. Une situation accidentelle est cependant survenue lors de l’utilisation d’une machine-outil. L’ASN a demandé à l’exploitant de remédier aux situations à risque rencontrées concernant la circulation et le risque de heurts entre piétons et engins. Des efforts sont toujours attendus pour assurer une meilleure maîtrise des situations de travail exposant au risque de chute de hauteur. L’ASN considère par ailleurs que la pertinence des analyses de risques doit être améliorée. Enfin, l’Autorité de sûreté nucléaire et de radioprotection (ASNR) sera vigilante au maintien dans la durée de la conformité des installations aux exigences du code du travail. Plateforme de Marcoule La plateforme nucléaire de Marcoule est située à l’ouest d’Orange, dans le département du Gard. Elle est dédiée, pour ce qui concerne ses six installations civiles, à des activités de recherche relatives à l’aval du « cycle du combustible » et à l’irradiation de matériaux, ainsi qu’à des activités industrielles, notamment concernant la fabrication de combustible MOX (Mélanges d’OXydes), le traitement de déchets radioactifs et l’irradiation de matériaux. La majeure partie du site est en outre constituée par l’installation nucléaire de base secrète (INBS) contrôlée par le ministère en charge de la défense. CENTRE CEA DE MARCOULE Créé en 1955, le centre CEA de Marcoule comporte trois installations civiles : les laboratoires Atalante (INB 148), la centrale Phénix (INB 71) et l’installation d’entreposage Diadem (INB 177). Installation Atalante – CENTRE DU CEA Les Ateliers alpha et laboratoires d’analyses des transu‑ raniens et d’études de retraitement (Atalante – INB 148), créés dans les années 1980, ont pour mission principale de mener des activités de recherche et développement en matière de recyclage des combustibles nucléaires, de gestion des déchets ultimes et d’exploration de nouveaux concepts pour les systèmes nucléaires de quatrième généra‑ tion. Afin d’étendre ces activités de recherche, des activités et des équipements provenant du Laboratoire d’études et de fabrication des combustibles avancés (Lefca – INB 123) du centre CEA de Cadarache y ont été transférés en 2017. L’ASN a publié la décision n° 2022-DC-0720 du 19 avril 2022 qui fixe au Commissariat à l’énergie atomique et aux énergies alternatives (CEA) les prescriptions applicables à Atalante, destinées à encadrer la poursuite de fonctionnement de l’INB. Cette décision fixe notamment au 31 décembre 2035 l’échéance de traitement des liquides organiques radioactifs (LOR) entreposés dans l’installation. Dans l’attente de leur évacuation, le CEA doit prendre des dispositions pour s’assurer que les fûts d’entreposage de LOR ne se corrodent pas et pour disposer de capacités d’échantillonnage afin de suivre la qualité physico-chimique des LOR. Dans cette même décision, l’ASN a prescrit la mise en œuvre d’un système de détection et de coupure automatique des alimentations en eau et en électricité de l’INB, en cas de séisme. La mise en service de ce dispositif a été autorisée en 2023. L’échéance de mise en service effective du dispositif, fixée par la prescription de l’ASN, a été modifiée par la décision n° 2024-DC-0785 du 11 septembre 2024, la repoussant de fin décembre 2024 à fin août 2027. L’ASNR reste vigilante au suivi des actions engagées. Le CEA a transmis à l’ASN en juin 2024 le dossier d’orientation (DOR) de son prochain réexamen, dont le rapport de conclusions est attendu en décembre 2026. Deux événements significatifs classés au niveau 1 de l’échelle INES, en lien avec la prévention du risque de criticité, ont été déclarés par le CEA en 2024. Ces événements étaient relatifs à un manque de préparation lors de transferts de matières fissiles au sein des laboratoires d’Atalante. Le CEA a examiné les causes de ces événements, essentiellement liés à des facteurs organisationnels et humains, et a défini un plan d’action afin de corriger à court terme les écarts constatés et d’améliorer à plus long terme la prévention des risques de criticité. Ces éléments ont été partagés avec les autres INB du CEA concernées par les risques de criticité. L’ASNR restera vigilante à la mise en œuvre par l’exploitant des actions de long terme de son plan d’action, visant à renforcer la prévention des risques de criticité. 84 Rapport de l’ASN sur l’état de la sûreté nucléaire et de la radioprotection en France en 2024 Panorama régional de la sûreté nucléaire et de la radioprotection OCCITANIE
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