RAPPORT DE L’ASN 2024

CENTRALE NUCLÉAIRE DE PALUEL La centrale nucléaire de Paluel, exploitée par EDF dans le département de la Seine‑Maritime sur le territoire de la commune de Paluel, à 30 km au sud‑ouest de Dieppe, est constituée de quatre REP d’une puissance de 1 300 MWe chacun, mis en service entre 1984 et 1986. Les réacteurs 1, 2, 3 et 4 constituent respectivement les INB 103, 104, 114 et 115. La centrale nucléaire dispose d’une des bases régionales de la Force d’action rapide du nucléaire (FARN), force spé‑ ciale d’intervention créée en 2011 par EDF à la suite de l’accident survenu à la centrale nucléaire de Fukushima au Japon. Son objectif est d’intervenir, en situation pré‑ accidentelle ou accidentelle, sur n’importe quelle centrale nucléaire en France, en apportant des renforts humains et des moyens matériels de secours. L’ASN considère que les performances de la centrale nucléaire de Paluel en matière de sûreté nucléaire, de radioprotection et de protection de l’environnement rejoignent globalement l’appréciation générale portée sur les centrales nucléaires d’EDF. En matière de sûreté nucléaire, l’ASN considère que les performances de la centrale nucléaire sont satisfaisantes. Cependant, même si la rigueur d’exploitation a progressé pour certaines activités, comme par exemple la surveillance des installations lors de la gestion des phases transitoires d’exploitation, elle doit encore être renforcée pour les activités liées à la configuration des circuits et des organes (consignations, condamnations administratives). L’année 2024 a été marquée par l’incendie du transformateur du réacteur 3, au cours duquel les équipes d’exploitation et d’intervention ont fait preuve d’une bonne réactivité. Néanmoins, le site doit porter une attention particulière à la qualité et à l’ergonomie des documents d’exploitation, en particulier aux procédures utilisées dans les phases de conduite incidentelle ou accidentelle. Dans le domaine de la maintenance et des travaux liés aux arrêts de réacteur, l’ASN considère que la centrale nucléaire de Paluel a globalement maîtrisé le programme et la qualité de réalisation des activités prévues, alors que le volume d’activités à réaliser était très important. L’ASN note que des progrès restent à accomplir dans le domaine de la gestion des écarts affectant l’installation et que les efforts sur l’amélioration de la surveillance des interventions doivent être poursuivis. L’ASNR portera également une attention particulière au suivi en service des équipements sous pression à la suite des lacunes relevées en 2024. En matière de radioprotection, l’ASN considère que l’organisation du site est globalement satisfaisante, notamment pour la préparation des opérations à fort enjeu dosimétrique. Néanmoins, malgré des actions volontaristes de la part de l’exploitant, des insuffisances persistent concernant la maîtrise du risque de contamination et la culture de radioprotection en période d’arrêt de réacteur. Concernant la protection de l’environnement, l’ASN considère que l’organisation mise en œuvre par le site permet de respecter globalement les exigences associées. L’incendie du transformateur du réacteur 3 a néanmoins mis en exergue des insuffisances sur la gestion des effluents issus des eaux d’extinction. L’exploitant devra définir une stratégie de gestion de ces effluents claire et applicable en situation incidentelle. Enfin, l’exploitant doit poursuivre ses efforts en matière de gestion du transport interne des matières dangereuses, encore en retrait cette année. En matière d’inspection du travail, l’ASN constate que les exigences de sécurité sont globalement connues et respectées par les intervenants. Le parc d’installations et d’activités à contrôler comporte : • des installations nucléaires de base : • les centrales nucléaires, exploitées par EDF, de Flamanville (2 réacteurs de 1 300 MWe), Paluel (4 réacteurs de 1 300 MWe), Penly (2 réacteurs de 1 300 MWe), et de Flamanville 3 (1 réacteur de 1 600 MWe), • le chantier de construction de deux réacteurs de type EPR 2 de Penly, • l’établissement de retraitement de combustibles nucléaires usés d’Orano de La Hague, • le Centre de stockage de la Manche (CSM) de l’Agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs (Andra), • le Grand accélérateur national d’ions lourds (Ganil) à Caen ; • des activités nucléaires de proximité du domaine médical : • 8 services de radiothérapie externe (27 appareils), • 1 service de protonthérapie, • 3 services de curiethérapie, • 12 services de médecine nucléaire, • 50 établissements mettant en œuvre des pratiques interventionnelles radioguidées, • 70 scanners, • environ 2 100 appareils de radiologie médicale et dentaire ; • des activités nucléaires de proximité du domaine industriel, vétérinaire et de la recherche : • environ 450 établissements industriels et de recherche, dont 20 entreprises exerçant une activité de radiographie industrielle, • 5 accélérateurs de particules, dont 1 cyclotron, • 21 laboratoires, principalement implantés dans les universités de la région, • 5 entreprises utilisant des gammadensimètres, • environ 260 cabinets ou cliniques vétérinaires pratiquant le radiodiagnostic, 1 centre de recherche équine et 1 centre hospitalier équin ; • des activités liées au transport de substances radioactives ; • des laboratoires et organismes agréés par l’ASN : • 9 sièges de laboratoires pour les mesures de la radioactivité de l’environnement, • 1 organisme pour le contrôle de la radioprotection. Chapitre 7 p. 210 Chapitre 8 p. 250 Chapitre 9 p. 282 Rapport de l’ASN sur l’état de la sûreté nucléaire et de la radioprotection en France en 2024 73 Panorama régional de la sûreté nucléaire et de la radioprotection NORMANDIE

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