RAPPORT DE L’ASN 2024

En matière de sûreté nucléaire et d’environnement, les performances jugées dans l’ensemble satisfaisantes par l’ASN au cours des dernières années se sont maintenues en 2024, en dépit d’écarts liés notamment à la sectorisation incendie, qui devront faire l’objet d’un suivi particulier. En matière de radioprotection, l’inspection réalisée en 2024 a confirmé que les actions engagées ces dernières années sont de nature à faire progresser le niveau du site dans ce domaine. Toutefois, l’année 2024 a été marquée par un nombre important de contaminations internes, en particulier sur le chantier de découpe des tuyauteries du circuit primaire, à risque de contamination par des particules « alpha ». Les mesures spécifiques mises en œuvre sur ce chantier particulier n’ont pas permis d’atteindre le niveau de protection visé. Il est attendu de l’exploitant qu’il définisse et mette en place des dispositions renforcées pour les prochains chantiers présentant le même type de risque. CENTRALE NUCLÉAIRE DE FESSENHEIM La centrale nucléaire de Fessenheim est située à 1,5 km de la frontière allemande et à 30 km environ de la Suisse. Elle comprend deux réacteurs, mis en service en 1977 et arrêtés définitivement en 2020, actuellement en phase de préparation au démantèlement. L’ASN considère que le site poursuit la préparation du démantèlement de manière sérieuse. L’année 2024 a par ailleurs été marquée par une étape importante de l’instruction du dossier de démantèlement, avec le déroulement au premier semestre de l’enquête publique associée. Comme les années précédentes, les activités préparatoires au démantèlement se sont déroulées de façon satisfaisante et conformément aux plannings prévus, avec notamment : la finalisation des travaux préparatoires de transformation de la salle des machines en une zone de gestion et d’entreposage des déchets ; la préparation des anciens GV du site en vue de leur transport dans l’objectif d’une décontamination et leur valorisation par un procédé de fusion dans les installations de Cyclife en Suède ; la poursuite du traitement des déchets activés d’exploitation ; et la poursuite de l’évacuation du bore, qui a permis d’atteindre le niveau résiduel attendu à l’entrée en démantèlement. L’ASN considère par ailleurs que les modifications organisationnelles de l’année 2023 et les réductions d’effectifs successives depuis 2020 ont été bien gérées et n’ont pas eu d’effet négatif sur l’exploitation du site. En matière de radioprotection, les performances du site sont considérées comme globalement satisfaisantes. CENTRALE NUCLÉAIRE DE NOGENT‑SUR‑SEINE La centrale nucléaire de Nogent‑sur‑Seine, exploitée par EDF dans le département de l’Aube sur le territoire de la commune de Nogent‑sur‑Seine, à 70 km au nord‑ouest de Troyes, est constituée de deux REP d’une puissance de 1 300 MWe chacun, mis en service en 1987 et 1988. Le réacteur 1 constitue l’INB 129, le réacteur 2 constitue l’INB 130. L’ASN considère que les performances du site de Nogent‑sur‑Seine dans les domaines de la sûreté nucléaire, de l’environnement et de la radioprotection rejoignent l’appréciation générale que l’ASN porte sur les centrales nucléaires d’EDF. S’agissant de la sûreté nucléaire, l’ASN estime que les résultats sont dans l’ensemble corrects, avec néanmoins un axe d’amélioration concernant la gestion des situations fortuites en salle de commande. L’ASN relève par ailleurs une nette amélioration dans la gestion des consignations de matériels et des condamnations administratives. Concernant la maintenance, l’année 2024 a été marquée par un arrêt du réacteur 2 pour rechargement du combustible. L’ASN considère que les opérations de maintenance se sont déroulées de manière globalement satisfaisante lors de cet arrêt. Concernant la radioprotection des travailleurs, si l’ASN constate le maintien de résultats satisfaisants en matière de gestion de la propreté radiologique des chantiers, des écarts notables ont été relevés à l’occasion d’inspections. Ces écarts ont trait notamment à la gestion des sas d’accès aux chantiers de maintenance, ainsi qu’à l’entretien et au suivi des appareils de mesure de la radioactivité, en particulier dans la laverie du site. Une vigilance particulière est attendue de l’exploitant sur ces aspects. Enfin, d’une manière générale, l’ASN estime que des progrès restent à réaliser concernant la culture de radioprotection des intervenants sur le site. Concernant la protection de l’environnement, l’ASN relève une meilleure prise en compte de la thématique, mais considère que l’organisation de l’exploitant demeure perfectible. En particulier, des améliorations restent attendues dans la gestion des rejets et du confinement des pollutions liquides. Enfin, les contrôles mis en œuvre au titre de l’inspection du travail n’ont pas soulevé de points de fragilité particuliers, en dehors des écarts précités s’agissant de la radioprotection des travailleurs. Les points d’amélioration identifiés au cours des inspections sont par ailleurs traités avec sérieux par l’employeur. 60 Rapport de l’ASN sur l’état de la sûreté nucléaire et de la radioprotection en France en 2024 Panorama régional de la sûreté nucléaire et de la radioprotection GRAND EST

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