Enfin, en matière de sécurité au travail, l’ASN considère que l’environnement de travail est globalement adapté, hormis dans certains locaux situés hors zone contrôlée. Par ailleurs, des accidents et presqu’accidents marquants survenus en 2024 interrogent dans certains cas sur l’identification et la prise en compte des risques spécifiques lors de la préparation des chantiers. CENTRALE NUCLÉAIRE DE CHOOZ La centrale nucléaire de Chooz est exploitée par EDF dans le département des Ardennes sur le territoire de la commune de Chooz, à 60 km au nord de Charleville‑Mézières. Le site est constitué de la centrale nucléaire des Ardennes, dite « Chooz A », comprenant le réacteur A (INB 163), exploité de 1967 à 1991, dont les opérations de mise à l’arrêt défi‑ nitif et de démantèlement ont été autorisées par le décret n° 2007‑1395 du 27 septembre 2007, et la centrale nucléaire de Chooz B, comprenant deux réacteurs d’une puissance de 1 450 MWe chacun (INB 139 et 144), mis en service en 2001. Réacteurs B1 et B2 en exploitation L’ASN considère que les performances en matière de sûreté nucléaire et d’environnement de la centrale nucléaire de Chooz B rejoignent l’appréciation générale que l’ASN porte sur les centrales nucléaires d’EDF. Elle se distingue favorablement en matière de radioprotection. Sur le plan de l’exploitation des installations, des progrès sont attendus, en particulier concernant la gestion des mises en configuration des circuits. Une vigilance accrue devra également être portée en 2025 sur la qualité et le strict respect des documents de conduite des réacteurs, ce point ayant été, comme en 2023, à l’origine d’événements significatifs. En matière de maintenance, l’année a été marquée par deux arrêts pour rechargement du combustible, comportant un volume d’activités limité, dont la gestion a été jugée satisfaisante par l’ASN. Des axes de progrès ont néanmoins été identifiés concernant la maintenance des générateurs de vapeur (GV) et le suivi en service des équipements sous pression nucléaires. En matière de radioprotection des travailleurs, l’ASN considère que le site est en progrès par rapport à l’année précédente. La propreté radiologique des installations se situe à un niveau satisfaisant. Quelques axes d’amélioration mériteront toutefois une attention particulière en 2025, concernant la culture de radioprotection des intervenants et la maîtrise du risque de dispersion de la contamination sur les chantiers. Concernant la protection de l’environnement, l’ASN considère que l’organisation du site reste satisfaisante. Toutefois, la maîtrise du processus de rejet des effluents s’est ponctuellement montrée perfectible. En outre, une vigilance est attendue sur la disponibilité des matériels de prélèvement. Enfin, les contrôles réalisés en matière de santé et sécurité au travail n’ont pas mis en évidence de situation problématique particulière. Les éléments apportés par l’employeur en réponse aux observations faites lors des inspections sont de nature à résorber les écarts ponctuels relevés. Quelques améliorations sont toutefois attendues dans l’organisation mise en place pour assurer le contrôle de la ventilation des locaux à pollution spécifique. Réacteur A en démantèlement Les activités menées en 2024 sur le réacteur en démantèlement de Chooz A ont été principalement consacrées aux opérations préalables à la levée de la cuve du réacteur, prévue en 2025, à savoir le pompage final du fond de cuve, la rénovation du pont de manutention du bâtiment réacteur et la découpe des tuyauteries du circuit primaire au niveau de la cuve. Par ailleurs, les opérations de démantèlement de l’ensemble des matériels encore présents dans le bâtiment combustible se sont poursuivies. Le parc d’installations et d’activités à contrôler comporte : • des installations nucléaires de base : • la centrale nucléaire de Cattenom (4 réacteurs de 1 300 MWe), • la centrale nucléaire de Chooz A (1 réacteur de 305 MWe, en démantèlement), • la centrale nucléaire de Chooz B (2 réacteurs de 1 450 MWe), • la centrale nucléaire de Fessenheim (2 réacteurs de 900 MWe, à l’arrêt définitif), • la centrale nucléaire de Nogent‑sur‑Seine (2 réacteurs de 1 300 MWe), • le Centre de stockage de déchets radioactifs de faible et moyenne activité à vie courte (FMA-VC), implanté à Soulaines‑Dhuys dans l’Aube (CSA) ; • le projet Cigéo de stockage géologique de déchets radioactifs de haute et moyenne activité à vie longue ; • des activités nucléaires de proximité du domaine médical : • 14 services de radiothérapie externe, • 5 services de curiethérapie, • 20 services de médecine nucléaire, • environ 100 scanners, • 74 établissements mettant en œuvre des pratiques interventionnelles radioguidées, • environ 2 320 établissements de radiologie médicale et dentaire ; • des activités nucléaires de proximité du domaine industriel, vétérinaire et de la recherche : • environ 220 activités industrielles et vétérinaires relevant des régimes d’autorisation ou d’enregistrement, • 30 entreprises exerçant une activité de radiographie industrielle, • environ 40 unités de recherche, publiques ou privées ; • des activités liées au transport de substances radioactives ; • des laboratoires et organismes agréés par l’ASN : • 6 laboratoires pour les mesures de la radioactivité dans l’environnement, • 2 organismes pour la mesure du radon. Chapitre 7 p. 210 Chapitre 8 p. 250 Chapitre 9 p. 282 Rapport de l’ASN sur l’état de la sûreté nucléaire et de la radioprotection en France en 2024 59 Panorama régional de la sûreté nucléaire et de la radioprotection GRAND EST
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