CENTRALE NUCLÉAIRE DE CATTENOM La centrale nucléaire de Cattenom est située sur la rive gauche de la Moselle, à 5 km de la ville de Thionville et à 10 km du Luxembourg et de l’Allemagne. Elle comprend quatre réacteurs à eau sous pression (REP) d’une puissance unitaire de 1 300 mégawatts électriques (MWe) mis en service entre 1986 et 1991. Les réacteurs 1, 2, 3 et 4 constituent respectivement les installations nucléaires de base (INB) 124, 125, 126 et 137. L’ASN considère que les performances de la centrale nucléaire de Cattenom en matière de sûreté nucléaire se distinguent favorablement par rapport à l’appréciation générale que l’ASN porte sur les centrales nucléaires d’EDF. En matière de protection de l’environnement et de radioprotection, les performances de la centrale nucléaire de Cattenom rejoignent l’appréciation générale que l’ASN porte sur les centrales nucléaires d’EDF. Sur le plan de l’exploitation et de la conduite des réacteurs, l’ASN considère que les performances sont globalement satisfaisantes. En revanche, des faiblesses persistent en matière de surveillance en salle de commande. En matière de maintenance, l’année 2024 a été notamment marquée par un arrêt de réacteur pour visite décennale, un arrêt pour simple rechargement, ainsi qu’un arrêt de trois mois pour économie de combustible durant l’été. Les performances en matière de maintenance restent satisfaisantes, avec en particulier une bonne organisation des interventions se traduisant par une maîtrise du planning de la visite décennale et une bonne anticipation des interventions fortuites à réaliser. La thématique de la prévention du risque incendie, pour laquelle le site était considéré comme en retrait depuis plusieurs années, est en progrès en 2024, en particulier concernant la maîtrise des charges calorifiques. Un incendie hors zone contrôlée survenu en juin 2024, à l’origine du déclenchement d’un plan d’urgence interne, a été correctement pris en charge par le site. En matière de protection de l’environnement, le site a confirmé en 2024 les progrès observés en 2023 sur des thématiques jugées en retrait les années précédentes. L’ASN relève notamment une meilleure gestion du confinement liquide et des installations de déshuilage des eaux résiduaires. En revanche, la consommation de produits biocides est toujours élevée, générant des rejets importants. Dans le domaine de la radioprotection, l’ASN considère que le site doit progresser sur la maîtrise de la dispersion de la contamination, ainsi que sur la bonne gestion des zones contrôlées orange. À l’inverse, des améliorations ont été notées sur la gestion des contrôles radiographiques. Si l’ASN considère que le site a pris conscience de ses fragilités, des actions de fond doivent encore être menées afin d’améliorer durablement les performances en matière de radioprotection. Grand Est Les divisions de Châlons‑enChampagne et de Strasbourg contrôlent conjointement la sûreté nucléaire, la radioprotection et le transport de substances radioactives dans les 10 départements de la région Grand Est. 164 inspections 8 événements significatifs de niveau supérieur ou égal à 1 En 2024, l’ASN a mené 164 inspections dans la région Grand Est, dont 62 dans les centrales nucléaires en exploitation, dix dans les installations de stockage de déchets radioactifs et sur les sites des centrales nucléaires de Fessenheim et de Chooz A en démantèlement, 81 dans le domaine du nucléaire de proximité, cinq concernant le transport de substances radioactives et six concernant des organismes ou laboratoires agréés. L’ASN a par ailleurs réalisé 15 journées d’inspection du travail dans les centrales nucléaires. Au cours de l’année 2024, trois événements significatifs déclarés par les exploitants des installations nucléaires de la région Grand Est ont été classés au niveau 1 sur l’échelle internationale des événements nucléaires et radiologiques (échelle INES). Dans le domaine du nucléaire de proximité, deux événements significatifs ont été classés au niveau 1 de l’échelle INES (un dans le domaine industriel et un dans le domaine médical) et trois événements significatifs concernant des patients ont été classés au niveau 1 de l’échelle ASN-SFRO. Enfin, dans le cadre de leurs missions de contrôle, les inspecteurs de l’ASN ont été amenés à effectuer un signalement en application de l’article 40 du code de procédure pénale, pour des suspicions de falsification dans une installation fabriquant des équipements à destination des installations nucléaires. 58 Rapport de l’ASN sur l’état de la sûreté nucléaire et de la radioprotection en France en 2024
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