sont poursuivies et l’évacuation de ces déchets nucléaires, débutée en 2022, est toujours en cours. Concernant la pollution « Thermip » (pollution non radiologique aux hydrocarbures et au naphtalène), EDF a repris son suivi en 2023 et a complété son plan de gestion en 2024 par des éléments techniques, pour approbation de l’ASN. L’instruction de ce dossier se poursuivra en 2025. Comme pour certains locaux des réacteurs de Chinon A1 et A3, des infiltrations ont été observées dans certains locaux de l’AMI lors des épisodes pluvieux de 2023 et 2024. Le plan d’action global mené par EDF comprend des actions spécifiques à l’AMI, notamment pour pomper et entreposer sur le site les eaux infiltrées en sous-sol. En avril et octobre 2024, l’ASN a délivré deux autorisations permettant à EDF d’entreposer ces eaux dans deux réservoirs sur une zone dédiée, dans l’attente de leur acheminement par camion vers un site de traitement. Au travers des contrôles réalisés lors de ses inspections, l’ASN estime que le management de la sûreté appliqué à l’AMI est satisfaisant. Une vigilance particulière doit toutefois être portée sur le suivi du génie civil et des infiltrations d’eau au niveau du sous‑sol servant de rétention. En 2025, l’ASNR suivra l’avancement du plan d’action d’EDF visant à prévenir de nouvelles infiltrations. Site de Saint‑Laurent‑des‑Eaux Le site de Saint‑Laurent‑des‑Eaux, situé sur le territoire de la commune de Saint‑Laurent‑Nouan dans le Loir‑et‑Cher, en bord de Loire, comporte différentes installations nucléaires, certaines en fonctionnement et d’autres en cours de démantèlement. La centrale nucléaire de Saint‑Laurent‑des‑Eaux comporte deux réacteurs B1 et B2 en fonctionnement d’une puissance de 900 MWe, mis en service en 1980 et 1981, qui constituent l’INB 100. Le site comporte également deux anciens réacteurs nucléaires A1 et A2 de la filière UNGG en phase de démantèlement et les deux silos d’entreposage des chemises de graphite provenant de l’exploitation des réacteurs A1 et A2. Centrale nucléaire de Saint‑Laurent‑des‑Eaux Réacteurs B1 et B2 en fonctionnement L’ASN considère que les performances de la centrale nucléaire de Saint-Laurent-des-Eaux dans le domaine de l’environnement se distinguent favorablement par rapport à l’appréciation générale portée sur les centrales nucléaires d’EDF. Néanmoins, dans les domaines de la sûreté nucléaire et de la radioprotection, les performances sont en retrait par rapport à cette appréciation générale. En matière de sûreté nucléaire, l’ASN note que les résultats de la centrale nucléaire de Saint-Laurent-des-Eaux se sont dégradés en 2024. Un manque global de formation et de communication a été relevé dans le domaine de la conduite, notamment sur la surveillance en salle de commande et sur la gestion de la configuration des circuits. En revanche, l’ASN constate une nette amélioration du site sur la thématique incendie, grâce à des actions fortes mises en œuvre pour corriger les nombreux écarts relevés lors des contrôles de 2023. Toutefois, des améliorations restent attendues sur la gestion de la charge calorifique et des permis de feu. En ce qui concerne la maintenance, les performances de la centrale nucléaire de Saint-Laurent-des-Eaux sont jugées insuffisantes concernant les systèmes des fonctions supports, de la maîtrise de la réactivité et du refroidissement. L’ASN considère que l’exploitant doit progresser sur l’élaboration de plans d’action adaptés aux difficultés, la préparation des activités, la gestion des demandes de travaux, ainsi que la surveillance des prestataires. Dans le domaine de la radioprotection, l’ASN considère que les résultats de la centrale nucléaire de Saint-Laurentdes-Eaux restent en retrait par rapport à la moyenne nationale. La préparation des chantiers et le suivi de la propreté radiologique des locaux doivent être améliorés. Plusieurs contaminations d’intervenants ont également été constatées en 2024. L’organisation du site pour répondre aux exigences réglementaires dans le domaine de l’environnement est jugée performante, notamment grâce à une gestion satisfaisante du confinement liquide des eaux d’extinction, une bonne maîtrise des rejets, une surveillance adéquate de l’environnement et une gestion adaptée du risque microbiologique. Un accident, survenu en 2024, a conduit à des investigations importantes de la part de l’ASN au titre de l’inspection du travail, mettant en évidence des déroulements de chantier à améliorer. Par ailleurs, au vu des contrôles effectués, des améliorations significatives sont attendues sur les thèmes du levage et du risque d’atmosphère explosive. Réacteurs A1 et A2 en démantèlement L’ancienne centrale de Saint‑Laurent‑des‑Eaux constitue une INB qui comprend deux réacteurs UNGG « intégrés », les réacteurs A1 et A2. Ces réacteurs de première génération, qui fonctionnaient avec de l’uranium naturel comme combustible, utilisaient le graphite comme modérateur et étaient refroidis au gaz. Leur mise à l’arrêt définitif a été prononcée respectivement en 1990 et 1992. Le démantèlement complet de l’installation a été autorisé par le décret du 18 mai 2010. 54 Rapport de l’ASN sur l’état de la sûreté nucléaire et de la radioprotection en France en 2024 Panorama régional de la sûreté nucléaire et de la radioprotection CENTRE-VAL DE LOIRE
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