Dans ce contexte, l’ASN a analysé les rapports de conclusions du réexamen périodique, remis par EDF qui portent sur les six réacteurs UNGG, complétés en réponse à la demande de l’ASN. Au terme de son analyse, l’ASN a indiqué en décembre 2021 n’avoir pas d’objection à la poursuite d’exploitation des INB 133 (réacteur Chinon A1), 153 (réacteur Chinon A2) et 161 (réacteur Chinon A3). L’Autorité de sûreté nucléaire et de radioprotection (ASNR) vérifiera, dans le cadre de l’instruction des dossiers de démantèlement de ces réacteurs, déposés par EDF fin 2022 et toujours en cours d’instruction, que les opérations de démantèlement seront réalisées dans de bonnes conditions de sûreté et de radioprotection, et dans des délais maîtrisés. Concernant le réacteur Chinon A2, EDF a poursuivi, en 2024, les opérations préparatoires au démantèlement se situant hors du caisson du réacteur, notamment l’évacuation des viroles des locaux des échangeurs, et a continué les investigations dans le caisson réacteur. Les viroles ont été évacuées des quatre locaux échangeurs. EDF a également poursuivi le démantèlement des échangeurs de Chinon A3. Le plan d’action engagé par EDF à la suite des infiltrations d’eau dans plusieurs locaux de Chinon A1, Chinon A2 et de l’AMI (INB 94) en 2023 s’est révélé insuffisant pour éviter de nouvelles infiltrations d’eau lors d’un fort épisode orageux en juin 2024. Ce plan a depuis été renforcé, notamment par des mesures curatives et préventives complémentaires, comme la réalisation de travaux d’étanchéification et la mise à jour des procédures d’urgence en cas d’alerte météorologique. L’ASN estime qu’EDF doit poursuivre ses efforts pour améliorer le suivi et la gestion des infiltrations, ainsi que les travaux de maintenance du génie civil. La mise en œuvre du plan d’action fera l’objet d’une attention particulière de l’ASNR en 2025. L’ASN considère que le niveau de sûreté des installations nucléaires en démantèlement de Chinon (Chinon A1, A2 et A3) est satisfaisant. Les contrôles menés en 2024 ont notamment permis de relever la bonne préparation des différents chantiers du démantèlement, la bonne tenue d’un chantier de mise en sécurité lié au risque amiante et le respect des plannings définis. Par ailleurs, l’organisation mise en place pour prévenir et traiter le risque de contrefaçons, falsifications et suspicions de fraudes est apparue opérationnelle et en capacité de traiter les situations rencontrées. Enfin, des compléments sont attendus pour clarifier les listes des éléments importants pour la protection (EIP) des intérêts en vigueur. LES INSTALLATIONS DU « CYCLE DU COMBUSTIBLE NUCLÉAIRE » Magasin interrégional de combustible neuf Le Magasin interrégional (MIR) de Chinon, mis en service en 1978, est une installation d’entreposage d’assemblages de combustible neuf, dans l’attente de leur utilisation dans divers réacteurs d’EDF. Elle constitue l’INB 99. Avec le MIR du Bugey, l’installation concourt à la gestion des flux d’approvi‑ sionnement des réacteurs en assemblages de combustible. 2. L’inertage est ici un procédé permettant de confiner l’activité radiologique des déchets magnésiens dans une enceinte de matériaux spécifiques pour les transporter et les entreposer sans risques. L’installation a été équipée en 2019 d’un nouveau pont de manutention et l’exploitation a repris depuis 2020, avec la réception et l’entreposage d’assemblages de combustible neuf. En 2024, EDF n’a déclaré aucun événement significatif et a répondu aux demandes formulées dans le cadre de l’inspection réalisée en 2023. En 2025, le rapport de conclusions du deuxième réexamen périodique de l’installation devra être transmis à l’ASNR et l’installation fera l’objet d’une inspection. LES INSTALLATIONS DE RECHERCHE EN DÉMANTÈLEMENT Atelier des matériaux irradiés L’Atelier des matériaux irradiés (AMI), déclaré et mis en service en 1964, est situé sur le site nucléaire de Chinon et exploité par EDF. Cette installation (INB 94) est en déman‑ tèlement. Elle était destinée essentiellement à la réalisa‑ tion d’examens et d’expertises sur des matériaux activés ou contaminés en provenance des réacteurs à eau sous pression. Les activités d’expertise ont été complètement transférées en 2015 dans une nouvelle installation du site, le Lidec. Le décret n° 2020‑499 de démantèlement de l’AMI a été publié le 30 avril 2020 et les nouvelles RGE ont été approuvées par l’ASN en avril 2021, permettant ainsi l’entrée en application du décret. L’ASN a également soumis à son accord l’engagement de plusieurs opérations de démantèlement à venir. À la suite de la mise à jour de la décision encadrant les limites de rejets de l’installation en juillet 2022, une nouvelle chaîne de surveillance des rejets a été mise en service et des opérations de démantèlement ont commencé qui comprennent des découpes d’équipements et des interventions dans plusieurs ateliers. Les déchets magnésiens historiques, provenant des expertises réalisées sur certaines pièces, nécessitent des opérations d’inertage(2) pour répondre aux critères de stockage de l’Agence nationale pour la gestion des déchets radio- actifs (Andra). Les résultats de la caractérisation étant différents de ceux initialement prévus, une dérogation nécessaire a été obtenue fin 2022 auprès de l’Andra, permettant ainsi leur prise en charge. Un chantier école a été réalisé au début de l’année 2023. Lors d’une inspection réalisée en 2024, avant la reprise des travaux d’inertage, l’ASN a constaté que l’exploitant avait correctement mis en œuvre certaines dispositions de maîtrise du risque incendie liées à ce chantier. Les opérations d’inertage ont été achevées en 2024 et les évacuations des déchets vers l’Andra ont débuté fin 2024. Par ailleurs, l’ASN a accordé en août 2023 une autorisation de démantèlement des circuits d’effluents liquides hautement actifs. À la suite des difficultés techniques et contractuelles rencontrées par EDF en 2022, ces opérations, initialement prévues pour 2023, ont été replanifiées et ont débuté en 2024. Les opérations de traitement des produits chimiques historiques présents en zone contrôlée se Rapport de l’ASN sur l’état de la sûreté nucléaire et de la radioprotection en France en 2024 53 Panorama régional de la sûreté nucléaire et de la radioprotection CENTRE-VAL DE LOIRE
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