d’une des bases régionales de la Force d’action rapide du nucléaire (FARN), force spéciale d’intervention créée en 2011 par EDF à la suite de l’accident survenu à la centrale nucléaire de Fukushima (Japon). Son objectif est d’interve‑ nir, en situation pré‑accidentelle ou accidentelle, sur n’im‑ porte quelle centrale nucléaire en France, en apportant des renforts humains et des moyens matériels de secours. L’ASN considère que les performances de la centrale nucléaire de Dampierre-en-Burly dans le domaine de la sûreté nucléaire sont en retrait par rapport à l’appréciation générale portée sur les centrales nucléaires d’EDF. Les performances en matière de radioprotection et d’environnement rejoignent quant à elles globalement cette appréciation générale. Sur le plan de la sûreté nucléaire et après la nette dégradation des performances dans le domaine de la conduite des réacteurs observée en 2022, un plan de rigueur a été mis en place par l’exploitant. Plusieurs actions visant à améliorer les performances du service chargé de la conduite des réacteurs ont ainsi été déclinées au cours des années 2023 et 2024. Des améliorations ont été constatées en 2024, notamment en matière de pilotage des installations dans le respect des règles générales d’exploitation (RGE) et de gestion de la documentation. Cependant, des efforts restent nécessaires pour aligner les performances du site dans la moyenne nationale, en particulier concernant la gestion des changements de configuration et la maîtrise de la réactivité. L’inspection de revue réalisée par l’ASN en juin 2024 a également permis de constater la forte implication de la ligne managériale du site dans le redressement des performances en matière de sûreté. Les différentes actions du plan de rigueur doivent désormais être assimilées et déclinées sur le terrain par l’ensemble des intervenants. Concernant la maintenance des installations, les performances de la centrale nucléaire de Dampierre-en-Burly rejoignent la moyenne nationale, dans un contexte industriel chargé, marqué par la quatrième visite décennale du réacteur 4 du site. Le site doit toutefois porter une attention particulière à la qualité des analyses de premier niveau, qui visent à statuer sur la conformité de l’opération de maintenance réalisée, ainsi que sur la réalisation de la maintenance préventive dans les périodicités définies. À la suite des difficultés techniques rencontrées en 2023 sur les groupes électrogènes de secours, des actions ont été engagées par l’exploitant en 2024 pour améliorer la disponibilité de ces équipements, mêmes si certaines difficultés semblent subsister. Dans le domaine de la radioprotection, les performances de la centrale nucléaire de Dampierre-en-Burly sont dans la moyenne nationale, stables par rapport à celles observées en 2023. Si le site présente un taux de contamination des intervenants parmi les plus bas des centrales nucléaires d’EDF, des progrès restent à réaliser dans la gestion des régimes de travail radiologique, la réalisation des contrôles radiologiques sur les matériels en sortie de zone contrôlée – de nombreux points chauds ont été détectés en 2023 et 2024 sur les voiries du site – et dans la gestion des balisages des zones orange. En matière de protection de l’environnement, les performances de la centrale nucléaire de Dampierre-en-Burly se sont maintenues à un bon niveau en 2024, notamment concernant la gestion du risque microbiologique, la gestion des rejets en cuivre et zinc dans les effluents liquides et la gestion des déchets. Le site doit néanmoins poursuivre ses travaux visant à améliorer la gestion du confinement des substances dangereuses et engager les actions nécessaires, afin d’augmenter le nombre de réservoirs d’entreposage des effluents pour prendre en compte les effets du changement climatique et les problématiques de vieillissement des réservoirs actuels. En matière d’inspection du travail, si les écarts relevés sur l’emploi des jeunes travailleurs ont fait l’objet d’actions correctives réactives, l’ASN estime que la gestion des installations d’aération et d’assainissement des locaux de travail nécessite également des actions correctives et une implication forte du site. À la suite des écarts constatés lors du contrôle par l’ASN des conditions d’emploi de salariés d’entreprises prestataires intervenant sur le site, plusieurs contrats de travail ont été régularisés. En outre, l’ASN relève l’absence d’accident grave sur le site en 2024. Le parc d’installations et d’activités à contrôler comporte : • des installations nucléaires de base : • la centrale nucléaire de Belleville‑sur‑Loire (2 réacteurs de 1 300 MWe), • la centrale nucléaire de Dampierre‑en‑Burly (4 réacteurs de 900 MWe), • le site de Saint‑Laurent‑des‑Eaux : la centrale nucléaire (2 réacteurs de 900 MWe) en fonctionnement, ainsi que les 2 réacteurs en démantèlement de la filière uranium naturel‑graphite‑gaz (UNGG) et les silos d’entreposage de chemises graphite irradiées, • le site de Chinon : la centrale nucléaire (4 réacteurs de 900 MWe) en fonctionnement, ainsi que les 3 réacteurs UNGG en démantèlement, l’Atelier des matériaux irradiés (AMI) et le Magasin interrégional (MIR) de combustible neuf; • des activités nucléaires de proximité du domaine médical : • 9 services de radiothérapie externe, • 3 services de curiethérapie, • 11 services de médecine nucléaire, • 31 services mettant en œuvre des pratiques interventionnelles radioguidées, • 38 établissements mettant en œuvre un ou des scanners diagnostics, • environ 2 700 appareils de radiologie médicale et dentaire ; • des activités nucléaires de proximité du domaine industriel, vétérinaire et de la recherche : • 15 sociétés ayant une activité de radiographie industrielle, • environ 330 équipements industriels, vétérinaires et de recherche ; • des activités liées au transport de substances radioactives ; • des laboratoires et organismes agréés par l’ASN : • 1 organisme pour le contrôle de la radioprotection, • 5 laboratoires pour les mesures de la radioactivité dans l’environnement. Chapitre 7 p. 210 Chapitre 8 p. 250 Chapitre 9 p. 282 Rapport de l’ASN sur l’état de la sûreté nucléaire et de la radioprotection en France en 2024 51 Panorama régional de la sûreté nucléaire et de la radioprotection CENTRE-VAL DE LOIRE
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