CENTRALE NUCLÉAIRE DE CRUAS‑MEYSSE La centrale nucléaire de Cruas‑Meysse, mise en service entre 1984 et 1985 et exploitée par EDF dans le départe‑ ment de l’Ardèche sur le territoire des communes de Cruas et de Meysse, est constituée de quatre REP d’une puis‑ sance de 900 MWe chacun. Les réacteurs 1 et 2 consti‑ tuent l’INB 111, les réacteurs 3 et 4 constituent l’INB 112. L’ASN considère que les performances de la centrale nucléaire de Cruas‑Meysse en matière de sûreté nucléaire, de radioprotection et de protection de l’environnement rejoignent l’appréciation générale des performances que l’ASN porte sur les centrales nucléaires d’EDF. En matière de sûreté nucléaire, l’ASN considère que le nombre important d’événements significatifs relatifs à des actions inappropriées lors d’opérations d’exploitation est révélateur d’insuffisances dans la préparation et la surveillance des activités ou de documents opérationnels incomplets. L’ASN considère donc que le plan d’amélioration de la rigueur d’exploitation, mis en place par EDF en 2023 et prolongé en 2024, doit être poursuivi. Sur le plan de la maintenance, le site fait face à un programme industriel dense avec une augmentation significative du nombre d’activités de maintenance réalisées, en particulier lors de la quatrième visite décennale du réacteur 3 et du remplacement de ses GV. Cette visite décennale se déroule depuis août 2024 dans des conditions de sûreté satisfaisantes et suivant un planning d’activités maîtrisé. En matière de radioprotection, des améliorations des pratiques ont été observées en 2024 par rapport aux années précédentes, notamment concernant la gestion des sas de confinement et des zones de chantier. Les pratiques de contrôle en sortie de bâtiment réacteur ont été renforcées. Concernant la protection de l’environnement, l’ASN relève que les résultats du site sont stables par rapport à 2023. Toutefois, la maîtrise du confinement liquide et la prévention des déversements d’effluents restent les axes principaux de travail sur lesquels l’ASN attend des améliorations. En matière de santé et de sécurité au travail, les résultats du site sont satisfaisants. Toutefois, l’ASN a identifié un point de vigilance vis-à-vis de la sécurité au travail, notamment sur les respects du temps de travail au regard du programme industriel dense. Site du Tricastin Le site nucléaire du Tricastin, situé dans la Drôme et le Vaucluse, constitue un vaste site industriel accueillant la plus importante concentration d’installations nucléaires et chimiques de France. Il est implanté sur la rive droite du canal de Donzère‑Mondragon (canal de dérivation du Rhône) entre Valence et Avignon. Il s’étend sur une surface de 800 hectares répartie sur trois communes, Saint‑Paul‑Trois‑Châteaux et Pierrelatte dans la Drôme, Bollène dans le Vaucluse. Ce site regroupe de nombreuses installations, avec une centrale nucléaire comprenant quatre réacteurs de 900 MWe, des installations du « cycle du combustible nucléaire » et une installation qui assurait des opérations de maintenance et d’entreposage, désormais en cours de démantèlement. Centrale nucléaire du Tricastin La centrale nucléaire du Tricastin est constituée de quatre REP d’une puissance de 900 MWe chacun : les réac‑ teurs 1 et 2, mis en service en 1980, constituent l’INB 87 et les réacteurs 3 et 4, mis en service en 1981, consti‑ tuent l’INB 88. L’ASN considère que les performances de la centrale nucléaire du Tricastin en matière de sûreté nucléaire rejoignent l’appréciation générale des performances que l’ASN porte sur les centrales nucléaires d’EDF. En revanche, ses performances en matière de radioprotection sont considérées comme en retrait par rapport à l’appréciation générale portée sur les centrales nucléaires d’EDF. Enfin, l’ASN estime que les performances de la centrale en matière de protection de l’environnement ont progressé grâce à la mise en œuvre d’un plan d’action suivi dans ce domaine. En matière de sûreté nucléaire, l’ASN estime que les performances de la centrale restent satisfaisantes. Concernant la conduite incidentelle et accidentelle ainsi que l’organisation et les moyens de crise, l’ASN considère comme satisfaisante la connaissance des consignes et des matériels par les équipes de conduite. En revanche, concernant les activités d’exploitation courantes, des faiblesses ont été constatées sur la gestion des configurations des circuits et des consignations associées, ainsi que sur la surveillance en salle de commande. En matière de maintenance, l’année 2024 a été marquée par la réalisation de la quatrième visite décennale du réacteur 4, la dernière du site, qui s’est déroulée de façon satisfaisante. Pour les deux autres arrêts de réacteurs réalisés en 2024, l’ASN considère qu’EDF a maîtrisé la réalisation des activités prévues en respectant les exigences de sûreté associées. Toutefois, l’ASN attend des améliorations sur la prise en compte des exigences réglementaires associées aux interventions sur les ESP. Dans le domaine de la radioprotection, les performances de la centrale nucléaire du Tricastin ont montré des points de fragilité, particulièrement concernant la propreté radiologique pendant les arrêts de réacteur. Cette situation a conduit à plusieurs ESR et un salarié du site a notamment été exposé à une dose à la peau susceptible d’être supérieure à la limite annuelle autorisée, ce qui a donné lieu à la déclaration d’un ESR classé au niveau 2 sur l’échelle INES. L’ASN attend des améliorations de la préparation des chantiers, du suivi de la propreté radiologique et des pratiques de contrôle des intervenants en sortie des chantiers à risque de contamination. Rapport de l’ASN sur l’état de la sûreté nucléaire et de la radioprotection en France en 2024 41 Panorama régional de la sûreté nucléaire et de la radioprotection AUVERGNE-RHÔNE-ALPES
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