RAPPORT DE L’ASN 2024

En matière de radioprotection, l’ASN estime que les performances de la centrale nucléaire sont en amélioration et rejoignent désormais l’appréciation générale portée sur les centrales nucléaires d’EDF. Si l’exposition des travailleurs est maîtrisée, l’ASN note cependant toujours des fragilités en matière de culture de radioprotection des intervenants. Des améliorations sont également attendues dans le suivi des outils de mesure de la radioprotection mis à disposition des travailleurs, ainsi que dans le balisage des zones contaminées ou risquant de l’être. En matière de protection de l’environnement, l’ASN estime également que les performances de la centrale se sont améliorées et rejoignent désormais l’appréciation générale portée sur les centrales nucléaires d’EDF. Des problématiques d’inétanchéité de rétentions, ayant conduit en 2023 à des contournements des voies normales de rejets sans atteinte à l’environnement, sont toujours en attente de traitement pérenne. L’ASN considère que la gestion des déchets se maintient à un niveau satisfaisant ; néanmoins, le site doit poursuivre les actions engagées sur la gestion des entreposages. En matière de santé et de sécurité au travail, l’ASN considère que les résultats du site sont satisfaisants malgré le programme industriel chargé. Des actions appropriées ont été mises en place de manière réactive pour tenir compte de l’accidentologie au cours de l’année. Toutefois, l’ASN relève un point de vigilance vis-à-vis des risques liés aux activités de levage. Réacteur 1 en démantèlement Bugey 1 est un réacteur de la filière UNGG. Ce réacteur de première génération, qui fonctionnait avec de l’uranium naturel comme combustible, utilisait le graphite comme modérateur et était refroidi au gaz. Les opérations de démantèlement de l’installation ont été autorisées par décret en 2008, mais EDF a demandé en 2022 sa modification pour prendre en compte un changement complet de stratégie de démantèlement sur les réacteurs de ce type. Cette demande est en cours d’instruction par l’ASN. En 2024, EDF a poursuivi les opérations de démantèlement des bâtiments, équipements et circuits qui ne sont pas nécessaires au démantèlement du caisson réacteur, en application de la décision n° CODEP-CLG-2020-021253 du président de l’ASN du 3 mars 2020. Ces travaux sont aujourd’hui achevés, à l’exception de certaines démolitions de structures et de la mise hors service et du démantèlement de la station de traitement des effluents d’origine de l’installation, dans l’attente de la fin des essais de mise en service de l’installation neuve construite entre 2022 et 2024 pour la remplacer. En parallèle, l’exploitant a également continué l’aménagement de l’installation en vue des opérations futures, notamment en adaptant certains circuits de ventilation et en aménageant un atelier de tri et de conditionnement des déchets. L’ASN considère que les opérations de démantèlement du réacteur Bugey 1 se déroulent dans des conditions de sûreté et de radioprotection satisfaisantes. En matière de radioprotection des travailleurs, l’exploitant devra néanmoins poursuivre ses actions visant à maîtriser le risque d’exposition interne par des radioéléments émetteurs alpha. Le parc d’installations et d’activités à contrôler comporte : • des centrales nucléaires exploitées par EDF : • Bugey (4 réacteurs de 900 MWe), • Cruas-Meysse (4 réacteurs de 900 MWe), • Saint-Alban (2 réacteurs de 1 300 MWe), • Tricastin (4 réacteurs de 900 MWe) ; • les usines de fabrication de combustibles nucléaires exploitées par Framatome à Romans‑sur‑Isère ; • les usines du « cycle du combustible nucléaire » exploitées par Orano sur la plateforme industrielle du Tricastin ; • la Base chaude opérationnelle du Tricastin (BCOT) d’EDF en démantèlement ; • le Réacteur à haut flux (RHF) exploité par l’Institut Laue‑Langevin à Grenoble ; • l’Installation de conditionnement et d’entreposage de déchets activés (Iceda) sur le site nucléaire du Bugey et le Magasin interrégional (MIR) de combustible du Bugey, exploités par EDF ; • le réacteur 1 en démantèlement de la centrale nucléaire d’EDF du Bugey ; • le réacteur d’EDF Superphénix en démantèlement, ainsi que ses installations annexes ; • l’irradiateur Ionisos à Dagneux ; • le Centre de recherche international de l’Organisation européenne pour la recherche nucléaire (CERN), situé à la frontière entre la Suisse et la France ; • des activités nucléaires de proximité du domaine médical : • 23 services de radiothérapie externe, • 6 services de curiethérapie, • 23 services de médecine nucléaire, • 123 établissements mettant en œuvre des pratiques interventionnelles radioguidées, • 170 scanners au sein de 120 établissements, • environ 10 000 appareils de radiologie médicale et dentaire ; • des activités nucléaires de proximité du domaine industriel, vétérinaire et de la recherche : • 1 synchrotron, • environ 490 structures vétérinaires (cabinets ou cliniques), • 34 agences de radiologie industrielle, • environ 600 utilisateurs d’équipements industriels, • environ 75 unités de recherche publiques ou privées ; • des activités liées au transport de substances radioactives ; • des laboratoires et organismes agréés par l’ASN : • 1 organisme et 3 agences agréés pour les vérifications de radioprotection au titre du code de la santé publique, • 13 laboratoires agréés pour la mesure de la radioactivité dans l’environnement, • 11 organismes agréés pour procéder aux mesures d’activité volumique du radon au titre du code de la santé publique. Chapitre 7 p. 210 Chapitre 8 p. 250 Chapitre 9 p. 282 Rapport de l’ASN sur l’état de la sûreté nucléaire et de la radioprotection en France en 2024 39 Panorama régional de la sûreté nucléaire et de la radioprotection AUVERGNE-RHÔNE-ALPES

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