Site du Bugey Le site industriel du Bugey comprend diverses installations, dont la centrale nucléaire du Bugey, exploitée par EDF dans le département de l’Ain sur le territoire de la commune de Saint-Vulbas à 35 km à l’est de Lyon. Elle est constituée de quatre réacteurs à eau sous pression (REP) d’une puissance de 900 mégawatts électriques (MWe) chacun, mis en service en 1978 et 1979. Les réacteurs 2 et 3 constituent l’INB 78, les réacteurs 4 et 5 constituent l’INB 89. Le site comprend également un réacteur de la filière uranium naturel‑graphite‑gaz (UNGG), Bugey 1, mis en service en 1972 et arrêté en 1994, actuellement en cours de démantèlement, ainsi que l’Installation de conditionnement et d’entreposage de déchets activés (Iceda) et le Magasin interrégional (MIR) d’entreposage du combustible. Enfin, le site dispose d’une des bases régionales de la Force d’action rapide du nucléaire (FARN), force spéciale d’intervention créée en 2011 par EDF, à la suite de l’accident survenu à la centrale nucléaire de Fukushima au Japon. Son objectif est d’intervenir, en situation pré‑accidentelle ou accidentelle, sur n’importe quelle centrale nucléaire en France, en apportant des renforts humains et des moyens matériels de secours. Centrale nucléaire du Bugey Réacteurs 2, 3, 4 et 5 en fonctionnement L’ASN considère que les performances de la centrale nucléaire du Bugey en matière de sûreté nucléaire, de radioprotection et de protection de l’environnement rejoignent l’appréciation générale que l’ASN porte sur les centrales nucléaires d’EDF. En matière de sûreté nucléaire, l’ASN relève que les installations ont été exploitées et maintenues de façon assez satisfaisante dans le contexte d’un programme industriel particulièrement chargé. La quatrième visite décennale du réacteur 3, la dernière du site, a subi de nombreux aléas et sa durée a été notablement prolongée. La gestion des équipements sous pression (ESP) est notamment un domaine présentant des fragilités, l’ASN ayant relevé plusieurs écarts au cours de l’année 2024, particulièrement au cours de cette quatrième visite décennale. La mise en configuration des circuits, la gestion des essais périodiques et des essais de requalification font l’objet depuis 2023 de plans d’amélioration de la part d’EDF, qui doivent être poursuivis. Néanmoins, la tenue des installations, la démarche de prévention du risque d’introduction de corps migrant et la gestion du risque incendie sont des domaines dans lesquels l’ASN a relevé des améliorations par rapport aux années précédentes. En 2024, l’ASN a réalisé 339 inspections dans la région Auvergne‑Rhône‑Alpes, dont 115 dans les centrales nucléaires du Bugey, de Saint‑Alban, de Cruas‑Meysse et du Tricastin, 100 dans les usines, les installations de recherche et les sites en démantèlement, 89 dans le nucléaire de proximité, 15 dans le domaine du transport de substances radioactives (TSR) et 20 concernant les organismes et laboratoires agréés par l’ASN. L’ASN a par ailleurs réalisé 22 journées d’inspection du travail, dans les quatre centrales nucléaires et sur le site de Creys‑Malville. En 2024, 21 événements significatifs classés au niveau 1 de l’échelle internationale des événements nucléaires et radiologiques (échelle INES) ont été déclarés à l’ASN, dont 19 survenus dans les installations nucléaires de base (INB) et deux dans le nucléaire de proximité. Par ailleurs, un événement significatif pour la radioprotection survenu sur la centrale nucléaire du Tricastin a été classé au niveau 2 de l’échelle INES et un événement, relatif à l’irradiation par erreur d’une zone saine lors du traitement d’un patient par radiothérapie, a été classé au niveau 2 de l’échelle ASN‑SFRO (échelle spécifique pour les événements de radioprotection affectant des patients dans le cadre d’une procédure de radiothérapie). Enfin, dans le cadre de leurs missions de contrôle, les inspecteurs de l’ASN ont dressé un procès-verbal relatif aux conditions de prévention des risques liés aux rayonnements ionisants pour les travailleurs d’une entreprise de radiographie industrielle. Dans le cadre de la même inspection, un signalement, au titre de l’article 40 du code de procédure pénale et relatif à une potentielle tromperie sur une prestation de service, a été adressé au procureur de la République. Auvergne‑ Rhône‑Alpes La division de Lyon contrôle la sûreté nucléaire, la radioprotection et le transport de substances radioactives dans les 12 départements de la région Auvergne‑Rhône‑ Alpes. 339 inspections 23 événements significatifs de niveau supérieur ou égal à 1 38 Rapport de l’ASN sur l’état de la sûreté nucléaire et de la radioprotection en France en 2024
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