RAPPORT DE L’ASN 2024

L’ASN contrôle la bonne mise en œuvre des actions engagées à la suite des conclusions du dernier réexamen périodique de l’ins‑ tallation, notamment concernant l’amé‑ lioration des dispositions de prévention des risques incendie et des risques liés aux opérations de manutention. Les réacteurs d’irradiation Les réacteurs d’irradiation sont de type piscine. Ils permettent d’étudier les phé‑ nomènes physiques liés à l’irradiation de matériaux et de combustibles ainsi que leurs comportements. Les flux neutro‑ niques obtenus par ces installations étant plus puissants que ceux présents dans un réacteur électronucléaire de type réacteur à eau sous pression (REP), les expériences permettent de réaliser des études de vieil‑ lissement de matériaux et composants sou‑ mis à un flux important de neutrons. Après irradiation, les échantillons font l’objet d’examens destructifs, notamment dans des laboratoires de recherche, afin de caractériser les effets de l’irradiation. Ils constituent donc un outil important pour la qualification des matériaux soumis à un flux neutronique. En outre, ces réacteurs de recherche sont des sources de production significatives de certains radionucléides à usage médical. 2. Tokamak, acronyme russe qui signifie « chambre toroïdale avec bobines magnétiques », est une machine qui utilise des champs magnétiques pour créer, confiner et contrôler un plasma chaud d’isotopes d’hydrogène dans lequel la réaction de fusion peut se produire. La puissance de ces réacteurs varie de quelques dizaines à une centaine de mégawatts thermiques. Ces réacteurs fonc‑ tionnent par cycle d’environ 20 à 30 jours. En France, depuis 2015 et l’arrêt définitif du réacteur Osiris (INB 40) sur le site du CEA à Saclay, il n’existait plus de réacteur d’irra‑ diation technologique en fonctionnement. Le réacteur Jules Horowitz (RJH – INB 172), destiné à remplacer Osiris, est en cours de construction à Cadarache. La mise en service de l’installation, jalonnée dans le temps, est en cours d’instruction par l’ASN. Le 19 juillet 2023, le Conseil de politique nucléaire a en outre acté la poursuite des investissements de l’État et de la filière pour finaliser la construction du RJH, afin que la France dispose de cette nou‑ velle installation opérationnelle à l’hori‑ zon 2032-2034. Ce réacteur permettra à la fois d’appuyer la recherche sur la prolonga‑ tion de la durée de vie du parc existant, sur les EPR 2, mais aussi pour les petits réac‑ teurs modulaires (PRM ou Small Modular Reactors – SMR, voir chapitre 11). Il vise également à fournir une capacité signifi‑ cative de production de radionucléides à usage médical. Les réacteurs à fusion Contrairement aux réacteurs de recherche décrits précédemment, qui mettent en œuvre des réactions de fission nucléaire, certaines installations de recherche visent à produire des réactions de fusion nucléaire. En France, l’installation ITER (INB 174) est un projet international de réacteur à fusion en cours de construction à Cadarache. L’objectif principal visé par ITER est la démonstration scientifique et technique de la maîtrise de la fusion nucléaire par confinement magnétique d’un plasma deutérium‑tritium, lors d’expériences de longue durée avec une puissance signi‑ ficative (500 mégawatts – MW, pendant 400 secondes). Parmi les principaux enjeux de maîtrise des risques et inconvénients de ce type d’installation, on peut citer la maîtrise du confinement des matières radioactives (du tritium en particulier) et les risques d’exposition aux rayonnements ionisants du fait d’une forte activation des matériaux sous flux neutronique intense. La gestion des déchets tritiés ou activés est égale‑ ment un enjeu fort pour ces installations, bien que leur radiotoxicité et leur durée de vie soient a priori très inférieures à celles des déchets issus de l’exploitation des réacteurs à fission. En 2024, Iter Organization (IO) a poursuivi la validation du programme expérimental de l’installation et du « nouveau scénario de référence ». IO a par ailleurs engagé les réparations des premiers secteurs de la chambre vide du tokamak(2) pour lesquels des défauts avaient été constatés sur les joints de soudage, ainsi que les réparations des circuits de refroidissement des écrans thermiques faisant l’objet d’une problé‑ matique de fissuration par corrosion sous contrainte. L’ASN souligne une améliora‑ tion de la transparence des échanges sur les enjeux de sûreté associés. Les points d’arrêt associés au projet, et notamment celui relatif à l’assemblage du tokamak, seront redéfinis dans le cadre de l’instruc‑ tion associée à ce nouveau programme expérimental. 1.2 Les laboratoires et installations industrielles diverses 1.2.1 Les laboratoires Les laboratoires menant des activi‑ tés de recherche et de développement pour la filière nucléaire contribuent à l’approfondissement des connaissances pour la production électronucléaire, la fabrication et le retraitement du combus‑ tible, ou encore la gestion des déchets. Ils peuvent aussi produire des radionucléides à usage médical. Les installations nucléaires de recherche et industrielles Réacteurs de recherche en construction • Cadarache : ITER, RJH Laboratoires et installations industrielles diverses • Cadarache : LECA/STAR, Lefca • Saclay : LECI, UPRA • Marcoule : Atalante Accélérateurs de particules • Caen : Ganil • Genève : CERN Entreposage de matières • Cadarache : Magenta Installations industrielles d’ionisation • Dagneux, Pouzauges, Sablé-sur-Sarthe : Ionisos • Marseille : Gammaster • Marcoule : Gammatec • Saclay : Poséidon Réacteurs de recherche • Cadarache : Cabri • Grenoble : RHF CAEN SABLÉ-SUR-SARTHE POUZAUGES DAGNEUX MARSEILLE GENÈVE GRENOBLE MARCOULE CADARACHE SACLAY 354 Rapport de l’ASN sur l’état de la sûreté nucléaire et de la radioprotection en France en 2024 Les installations nucléaires de recherche et industrielles diverses

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