L’ASN a pris position en 2022 sur cette phase générique. Elle a souligné les amé‑ liorations significatives de sûreté apportées aux réacteurs à l’occasion de ce réexamen périodique. Les rapports de conclusions de réexamen des quatre réacteurs de 1450 MWe ont été remis entre 2020 et 2023. Le troisième réexamen périodique L’ASN a pris position, après consultation du public et avis du GPR, en juillet 2023 sur les orientations envisagées par EDF pour son programme d’études de la phase géné‑ rique du troisième réexamen périodique des réacteurs de 1450 MWe. Ce réexamen permettra de définir les conditions de la poursuite de fonctionnement de ces réac‑ teurs jusqu’à leurs 40 ans. L’ASN a consi‑ déré que les objectifs généraux retenus par EDF pour ce réexamen étaient accep‑ tables dans leur principe. Ces objectifs sont cohérents avec ceux retenus pour les quatrièmes réexamens périodiques des réacteurs de 900 MWe et de 1300 MWe. L’ASN a demandé à EDF de compléter ou de préciser certains de ces objectifs généraux, de la même façon qu’elle l’avait fait pour les réacteurs de 900 MWe et de 1 300 MWe. La réévaluation de la sûreté de ces réacteurs et les améliorations qui en découlent seront réalisées au regard des objectifs de sûreté des réacteurs de nouvelle génération, comme l’EPR, dont la conception répond à des exigences de sûreté significativement renforcées. De plus, les modifications associées à ce réexa‑ men périodique intégreront celles liées au déploiement du « noyau dur » . 4 Le contrôle du réacteur EPR de Flamanville L’EPR est un REP dont la conception com‑ porte plusieurs évolutions par rapport à celle des réacteurs actuellement en fonc‑ tionnement en France. Il répond à des objectifs de sûreté renforcés : réduction de la fréquence des incidents ou accidents, limitation des rejets, réduction du volume et de l’activité des déchets, réduction des doses individuelles et collectives reçues par les travailleurs (en fonctionnement normal et en situation d’incident), réduction de la fréquence globale de fusion du cœur, en tenant compte de tous les types de défail‑ lances et d’agressions, et réduction des conséquences radiologiques des accidents, en particulier en cas de fusion du cœur. EDF a déposé en mai 2006, auprès des ministres chargés de la sûreté nucléaire et de la radioprotection, une demande d’autorisation d’un réacteur de type EPR d’une puissance de 1 600 MWe sur le site de Flamanville, déjà équipé de deux réacteurs de 1 300 MWe. Le Gouvernement en a autorisé la création par le décret n° 2007‑534 du 10 avril 2007, après un avis favorable rendu par l’ASN à l’issue de l’instruction. Ce décret a été modifié en 2017 et en 2020 pour prolon‑ ger le délai alloué avant la mise en service du réacteur. Après la délivrance de l’autorisation de création et du permis de construire, la construction du réacteur EPR de Flamanville a débuté au mois de septembre 2007. Les premiers coulages de béton pour les bâtiments de l’îlot nucléaire ont eu lieu en décembre 2007. Les gros composants nucléaires que sont la cuve et les GV ont été introduits dans le bâtiment réacteur en 2014 et 2015. Les principaux essais d’ensemble de l’instal‑ lation ont débuté en 2017. Le combustible a été entreposé sur site à partir de 2020, puis chargé dans la cuve du réacteur en mai 2024 après l’autorisa‑ tion de mise en service délivrée par l’ASN. EDF a depuis engagé les essais de démar‑ rage avec le cœur chargé. EDF a en parti‑ culier procédé à la première divergence du réacteur en septembre 2024. 4.1 L’autorisation de mise en service Par décision du 7 mai 2024, l’ASN a auto‑ risé la mise en service du réacteur EPR de Flamanville. Cette autorisation a per‑ mis à EDF de charger le combustible nucléaire dans le réacteur et de procéder aux essais de démarrage puis à l’exploita‑ tion du réacteur. Cette autorisation a conclu l’instruction menée par l’ASN, avec l’appui de l’IRSN, de la demande d’autorisation d’EDF. L’ASN a également contrôlé la construction du réacteur et a ainsi mené près de 600 ins‑ pections au cours de celle‑ci. En parti‑ culier, au début de l’année 2024, l’ASN a procédé à des inspections des essais de démarrage préalables à la mise en ser‑ vice, de l’achèvement de l’installation, de la conformité des équipements sous pres‑ sion nucléaires et de la préparation des équipes appelées à exploiter le réacteur. L’autorisation délivrée par l’ASN est accompagnée de prescriptions tech‑ niques qui : ∙encadrent la réalisation et le suivi des essais de démarrage de l’installation après le chargement du combustible nucléaire dans le réacteur ; ∙précisent les modalités de prise en compte du retour d’expérience de l’ex‑ ploitation des autres réacteurs de type EPR dans le monde ; ∙définissent l’échéance de remplacement des échangeurs entre les circuits RRI et SEC afin d’assurer, sur l’ensemble de la durée de vie de l’installation, un niveau de performance suffisant ; ∙définissent l’échéance du remplacement des corps de deux soupapes de protec‑ tion des CSP. Par ailleurs, l’ASN avait déjà prescrit le remplacement du couvercle de la cuve, qui interviendra durant le premier arrêt pour rechargement du réacteur. Au cours de son instruction, l’ASN a consulté le public sur le dossier d’EDF et le projet d’autorisation de mise en ser‑ vice. L’ASN a également recueilli les avis de l’Autorité environnementale et des L’association du public au quatrième réexamen périodique des réacteurs de 1 300 MWe Après avoir organisé en 2023 avec l’IRSN et l’Association nationale des comités et commissions locales d’information (Anccli) des journées de dialogue technique portant sur les enjeux du quatrième réexamen périodique des réacteurs de 1300 MWe, l’ASN a participé en 2024 à la concertation nationale tenue sous l’égide du Haut Comité pour la transparence et l’information sur la sécurité nucléaire (HCTISN) sur les dispositions proposées par EDF dans le cadre de la phase générique de ce réexamen périodique. Cette concertation nationale s’est déroulée du 18 janvier au 30 septembre 2024 sur un site Internet dédié et au travers de réunions publiques organisées à proximité de chaque centrale nucléaire de 1300 MWe, avec le concours des CLI, et lors de webinaires. Cette concertation nationale a permis d’aborder différentes thématiques techniques, telles que le vieillissement des installations, l’adaptation au changement climatique ou la prévention et la limitation des conséquences des accidents. L’ASNR prendra en compte les conclusions de cette concertation préalable pour préparer sa position sur la phase générique de ce réexamen périodique, prévue en 2025. Cette position fera elle‑même l’objet d’une consultation du public sur le site de l’ASNR. Rapport de l’ASN sur l’état de la sûreté nucléaire et de la radioprotection en France en 2024 329 01 03 04 07 09 11 12 13 14 15 AN Les centrales nucléaires d’EDF 05 06 02 08 10
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