∙la réévaluation de la sûreté de ces réac‑ teurs et les améliorations qui en découlent doivent être réalisées au regard des objec‑ tifs de sûreté des réacteurs de nouvelle génération, comme l’EPR, dont la concep‑ tion répond à des exigences de sûreté significativement renforcées. Les modifications associées à ce réexa‑ men périodique intègrent celles liées au déploiement du « noyau dur ». Position de l’ASN sur la phase générique du réexamen EDF a proposé en 2013 à l’ASN des objectifs pour ce réexamen périodique, notamment le niveau de sûreté à atteindre pour poursuivre le fonctionnement des réacteurs. Après instruction, avec l’appui de l’IRSN, des objectifs proposés par EDF et consul‑ tation de ses GPE, l’ASN a pris position sur ces objectifs et a formulé des demandes complémentaires en avril 2016. EDF a com‑ plété son programme de travail et présenté en 2018 à l’ASN les mesures qu’elle envi‑ sage pour répondre à ces demandes. L’ASN a finalisé en 2020, avec l’appui de l’IRSN, l’instruction des études génériques liées à ce réexamen. Elle a pris position, au début de l’année 2021, sur les conditions de la poursuite de fonctionnement des réac‑ teurs. L’ASN a considéré que l’ensemble des dispositions prévues par EDF et celles qu’elle a prescrites ouvrent la perspective d’une poursuite de fonctionnement de ces réacteurs pour les dix ans qui suivent leur quatrième réexamen périodique. En octobre 2023, EDF a sollicité auprès de l’ASN un report des échéances de certaines des prescriptions de la décision adoptée en février 2021. La survenue d’aléas tech‑ niques lors de la mise en œuvre de cer‑ taines dispositions, les évolutions de la programmation des arrêts pour renouvel‑ lement du combustible liées notamment à la découverte de corrosion sous contrainte des lignes auxiliaires, à des arrêts fortuits de longue durée ou aux besoins du réseau électrique durant la période hivernale, ainsi que la concomitance des autres réexa‑ mens périodiques, entraînant une tension sur ses capacités d’ingénierie, ont conduit EDF à revoir sa capacité à réaliser dans les délais les activités nécessaires au res‑ pect des prescriptions. L’ASN a considéré la demande d’EDF comme acceptable au vu des justifications apportées. Le déploiement du réexamen périodique sur les sites EDF a réalisé la première des quatrièmes visites décennales en 2019 (réacteur 1 de la centrale nucléaire du Tricastin). Fin 2024, EDF a réalisé ou engagé 22 de ces visites décennales. Ces visites constituent une étape majeure des quatrièmes réexa‑ mens périodiques. Pendant ces arrêts, EDF réalise les contrôles attendus et déploie la majeure partie des améliorations de sûreté associées au réexamen. Les qua‑ trièmes visites décennales des réacteurs de 900 MWe se poursuivront jusqu’en 2031. En 2024, les enquêtes publiques liées au quatrième réexamen périodique des réac‑ teurs 1 et 3 de la centrale nucléaire de Gravelines ont eu lieu. Le cinquième réexamen périodique EDF a transmis à l’ASN en 2023 les orien- tations envisagées pour le programme d’études de la phase générique du cinquième réexamen périodique des réacteurs de 900 MWe. Compte tenu des modifications impor‑ tantes mises en œuvre dans le cadre du quatrième réexamen périodique, dont la réalisation se poursuivra jusqu’en 2036 pour le dernier réacteur, EDF pré‑ voit d’axer le cinquième réexamen : ∙sur la vérification de la conformité des installations à leurs exigences applicables, le maintien de la qualification des maté‑ riels et la maîtrise du vieillissement pour un fonctionnement jusqu’à 60 ans ; ∙sur la réévaluation de la maîtrise des risques et inconvénients, en anticipant les effets du changement climatique (agres‑ sions externes, ressource en eau, etc.). L’ASN a pris position, après consultation du public et avis du Groupe permanent d’experts pour les réacteurs nucléaires (GPR), en décembre 2024 sur ces orien‑ tations (voir fait marquant page 20). Ce réexa‑ men périodique permettra de définir les conditions de la poursuite de fonctionne‑ ment des réacteurs au‑delà de leurs 50 ans. L’ASN considère que les orientations géné‑ rales retenues par EDF pour ce réexamen sont pertinentes et cohérentes avec l’état actuel des connaissances. Ce cinquième réexamen périodique doit permettre de consolider les améliorations importantes en matière de sûreté apportées aux réac‑ teurs lors de leur quatrième réexamen périodique et de renforcer la prise en compte des effets du changement clima‑ tique. Toutefois, l’ASN demande à EDF de compléter ou de préciser certains de ces objectifs généraux. 3.3.2 Les réacteurs de 1 300 MWe Le troisième réexamen périodique L’ASN a pris position début 2015 sur les aspects génériques de la poursuite du fonc‑ tionnement des réacteurs de 1300MWe au‑delà de 30 années de fonctionnement. À cette occasion, l’ASN a souligné l’im‑ portance des modifications apportées par EDF à l’issue de leur troisième réexamen périodique. EDF déploie notamment dans le cadre de ce réexamen des modifications matérielles et de conduite en vue de limiter les conséquences des accidents de rupture d’un tube de GV, de prévenir l’occurrence des accidents graves avec perte précoce du confinement, et de réduire le risque de dénoyage des assemblages de combustible présents dans la piscine d’entreposage. Concernant les agressions, EDF modifie ses installations afin de garantir le fonc‑ tionnement des équipements nécessaires à la sûreté de ses réacteurs en cas de cani‑ cule, de protéger les matériels importants pour la sûreté à l’encontre des projectiles induits par des vents violents et de pré‑ venir les risques d’explosion induits en cas de séisme. Le vieillissement des équipements des centrales nucléaires Comme dans toute installation industrielle, les équipements des centrales nucléaires sont sujets au vieillissement. Ce vieillissement résulte de phénomènes physiques (corrosion des métaux, durcissement des polymères, durcissement de certains aciers sous l’effet de l’irradiation ou de la température, gonflement de certains bétons, etc.) qui peuvent dégrader leurs caractéristiques en fonction de leur âge ou de leurs conditions d’exploitation. Ces dégradations obligent l’exploitant à réparer ou remplacer des matériels ou à limiter la durée de vie des équipements irremplaçables, tels que la cuve du réacteur (voir point 2.2.4). Le processus de maîtrise du vieillissement mis en place par EDF s’appuie sur trois axes principaux : l’anticipation des effets du vieillissement dès la conception, la surveillance de l’état réel de l’installation et la réparation ou le remplacement des matériels dégradés par les effets du vieillissement. En particulier, les équipements importants pour la sûreté font l’objet, avant d’être installés, d’un processus de qualification visant à s’assurer de leur capacité à remplir leurs fonctions dans les conditions correspondant aux situations dans lesquels ils seront nécessaires, en particulier les situations d’accident. La maîtrise du vieillissement des matériels, ainsi que celle du risque d’obsolescence – qui désigne les difficultés liées au maintien dans le temps de l’approvisionnement en pièces de rechange – sont essentielles au maintien d’un niveau de sûreté satisfaisant. Elles contribuent également au maintien dans le temps de la conformité des réacteurs aux règles qui leur sont applicables. L’ASN est particulièrement attentive à la maîtrise du vieillissement dans le cadre des quatrièmes réexamens périodiques. Les dispositions mises en œuvre ou prévues par EDF font l’objet d’instructions et d’inspections, afin de s’assurer que les risques associés au vieillissement et à l’obsolescence sont maîtrisés de façon satisfaisante. EDF prévoit de reconduire une démarche similaire pour le cinquième réexamen périodique des réacteurs de 900 MWe. Rapport de l’ASN sur l’état de la sûreté nucléaire et de la radioprotection en France en 2024 327 01 03 04 07 09 11 12 13 14 15 AN Les centrales nucléaires d’EDF 05 06 02 08 10
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