grave ou mortel ou de presqu’accident grave. Ils ont aussi été sollicités pour trai‑ ter des dossiers en lien avec les risques psychosociaux et la durée du travail. L’ASN relève que, selon les données d’EDF, l’accidentologie globale en 2024 a été en hausse de 12,7% par rapport à 2023 (+11,5% pour les accidents avec arrêt de travail et +13,9% pour les accidents sans arrêt de tra‑ vail). Ces accidents de travail concernent principalement les risques de chute de plain‑pied, de manutention manuelle et de la manipulation d’objets ou d’outils. En 2024, le climat social a présenté ponc‑ tuellement quelques tensions, notam‑ ment à l’occasion de la révision des notes d’organisation, ou au sujet de l’organisa‑ tion des métiers de maintenance. En 2024, les centrales nucléaires se sont engagées dans la modification de leurs règlements intérieurs pour y intégrer une démarche concernant l’addictologie. 3 La poursuite du fonctionnement des centrales nucléaires 3.1 L’âge des centrales nucléaires Les centrales nucléaires actuellement en fonctionnement en France ont été construites sur une période de temps assez courte : 45 réacteurs électronucléaires représentant près de 50 000 MWe, soit les trois quarts de la puissance délivrée par l’ensemble des réacteurs électronu‑ cléaires français, ont été mis en service entre 1980 et 1990, et sept réacteurs, représentant 10 000 MWe, entre 1991 et 2000. En décembre 2024, la moyenne d’âge des 56 réacteurs en fonctionnement (hors réacteur EPR), calculée à partir des dates de première divergence, se répartit comme suit : ∙42 ans pour les 32 réacteurs électronu‑ cléaires de 900 MWe ; ∙37 ans pour les 20 réacteurs électronu‑ cléaires de 1 300 MWe ; ∙27 ans pour les quatre réacteurs électro‑ nucléaires de 1 450 MWe. 3.2 Le réexamen périodique Le principe du réexamen périodique Tous les dix ans, EDF doit procéder au réexamen périodique de ses installations. Les réexamens périodiques des réacteurs électronucléaires comportent les deux étapes suivantes : ∙la vérification de l’état de l’installation et de sa conformité : cette première étape vise à évaluer la situation de l’installation au regard des règles qui lui sont appli‑ cables. Elle s’appuie sur un ensemble de contrôles et d’essais complémentaires à ceux réalisés au fil de l’eau. Ces vérifica‑ tions peuvent comprendre des revues de conception, des contrôles sur le terrain de matériels ou encore des essais décen‑ naux comme les épreuves des enceintes de confinement. Les éventuels écarts détec‑ tés lors de ces investigations font ensuite l’objet de remises en conformité dans des délais adaptés aux enjeux. La maîtrise du vieillissement est également intégrée à ce volet du réexamen ; ∙la réévaluation de sûreté : cette seconde étape vise à améliorer le niveau de sûreté en tenant compte notamment de l’expé‑ rience acquise au cours de l’exploitation, de l’évolution des connaissances, des exi‑ gences applicables aux installations les plus récentes, ainsi que des meilleures pratiques internationales. À l’issue des études de réévaluation, EDF identifie les modifications de ses installations qu’elle compte mettre en œuvre pour en renfor‑ cer la sûreté. Le processus de réexamen des réacteurs électronucléaires d’EDF Afin de tirer bénéfice de la standardisa‑ tion de ses réacteurs électronucléaires, EDF procède tout d’abord au réexa‑ men des dispositions communes à l’en‑ semble des réacteurs d’un même type (réacteurs de 900 MWe, de 1 300 MWe ou de 1 450 MWe). Les résultats de ce pro‑ gramme sont ensuite déclinés pour cha‑ cun d’eux à l’occasion de leur réexamen périodique. En particulier, EDF réalise une partie importante des contrôles et des modifications liés aux réexamens périodiques lors des visites décennales de ses réacteurs. Conformément aux dis‑ positions de l’article L. 593‑19 du code de l’environnement, à l’issue de ce réexamen, l’exploitant adresse à l’ASN un rapport de conclusion du réexamen périodique. Dans ce rapport, l’exploitant prend position sur la conformité de son installation et détaille les modifications réalisées visant à remé‑ dier aux écarts constatés ou à améliorer la sûreté de l’installation et précise, le cas échéant, les améliorations complémen‑ taires qu’il mettra en œuvre. L’analyse de l’ASN L’ASN instruit les réexamens périodiques en plusieurs étapes. Elle prend tout d’abord position sur les objectifs du réexamen et les orientations des programmes géné‑ riques de vérification de l’état de l’instal‑ lation et de la réévaluation de la sûreté proposés par EDF, après avoir recueilli l’avis des groupes permanents d’experts (GPE). Sur cette base, EDF réalise les études de réévaluation de la sûreté et définit les modifications à mettre en œuvre. L’ASN prend ensuite position sur les résultats de ces études et sur ces modifications, après avoir consulté à nouveau les GPE. Cette position clôt la phase générique du réexa‑ men, commune à tous les réacteurs. Cet examen générique ne tenant pas compte d’éventuelles spécificités indi‑ viduelles, l’ASN prend position sur l’ap‑ titude à la poursuite du fonctionnement de chaque réacteur électronucléaire en s’appuyant notamment sur les résul‑ tats des contrôles de conformité et sur l’évaluation du rapport de conclusion du réexamen périodique du réacteur remis par EDF. À la suite de l’instruction de ce rapport, l’ASN communique son analyse au ministre chargé de la sûreté nucléaire. Elle peut édicter de nouvelles prescrip‑ tions pour encadrer la poursuite de son fonctionnement. Le rapport de conclusion des réexamens périodiques au‑delà de la 35e année de fonctionnement d’un réacteur électronu‑ cléaire fait l’objet d’une enquête publique. Cinq ans après la remise de ce rapport, l’ex‑ ploitant remet à l’ASN un rapport inter‑ médiaire rendant compte de la mise en œuvre des prescriptions prises à l’occa‑ sion du réexamen, au vu duquel l’ASN peut compléter ses prescriptions. 3.3 Les réexamens périodiques en cours des centrales nucléaires 3.3.1 Les réacteurs de 900 MWe Le quatrième réexamen périodique Les 32 réacteurs de 900 MWe d’EDF en fonctionnement ont été mis en service entre 1978 et 1987. Plus de la moitié ont atteint l’échéance de leur quatrième réexamen périodique. Ce quatrième réexamen périodique pré‑ sente des enjeux particuliers : ∙certains matériels atteignent la durée de vie prise en compte pour leur conception. Les études portant sur la conformité des installations et la maîtrise du vieillissement des matériels doivent donc être réexami‑ nées en prenant en compte les mécanismes de dégradation réellement constatés et les stratégies de maintenance et de rempla‑ cement mises en œuvre par EDF ; 326 Rapport de l’ASN sur l’état de la sûreté nucléaire et de la radioprotection en France en 2024 Les centrales nucléaires d’EDF
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