Ce contrôle est réalisé dans chaque cen‑ trale nucléaire lors d’inspections, soit spécifiquement sur le thème de la radio‑ protection, soit sur les activités réalisées pendant les arrêts de réacteur, ou encore à la suite d’événements spécifiques. Ce contrôle est aussi réalisé à l’occasion de l’examen de dossiers abordant la radio‑ protection des travailleurs (rapports d’évé‑ nement significatif, dossiers de conception, de maintenance ou de modification, docu‑ ments d’application de la réglementation élaborés par EDF, etc.). Au cours des inspections menées en 2024, en particulier lors des inspections ren‑ forcées sur le thème de la radioprotec‑ tion dans les centrales nucléaires de Saint‑Alban, Nogent‑sur Seine, Chooz et Cattenom, les inspecteurs ont constaté une démarche volontariste d’EDF pour maî‑ triser les sources d’exposition des travail‑ leurs aux rayonnements ionisants via les programmes de suivi et d’élimination des points chauds. En 2024, l’ASN a de nouveau relevé dans plusieurs centrales nucléaires des écarts concernant la prévention des risques d’ex‑ position aux rayonnements ionisants pour les travailleurs les plus vulnérables (alter‑ nants en contrat à durée déterminée). En 2025, l’ASNR poursuivra ses actions de contrôle sur ce sujet. Concernant les chantiers de radiographie industrielle, l’ASN relève que le nombre d’événements significatifs déclarés dans ce domaine a nettement diminué par rapport à 2023. Cependant, au regard des conséquences potentielles sur l’exposition des travailleurs de certains de ces événements, EDF doit encore progresser en matière de coordi‑ nation de la prévention des risques. Enfin, l’ASN a encore constaté sur le ter‑ rain des points sur lesquels des amélio‑ rations sont attendues dans la maîtrise du risque de dispersion de la contami‑ nation au sein des installations. L’ASN constate parfois des chantiers à risque de dispersion de contamination dont les dispositions de confinement ne sont pas à l’attendu, ou des contrôles insuffisants de la propreté radiologique des voiries sur lesquelles peuvent circuler des matériels contaminés. Ces constats, que les inspec‑ teurs relèvent depuis plusieurs années, doivent conduire EDF à se réinterroger sur les actions engagées dans ce cadre, afin qu’elles se traduisent désormais par des améliorations effectives sur le terrain pour l’ensemble des centrales nucléaires. À l’occasion des inspections programmées en 2025, l’ASNR sera particulièrement vigi‑ lante sur ce point. 2.8 Le droit du travail dans les centrales nucléaires 2.8.1 L’inspection du travail dans les centrales nucléaires L’ASN exerce les missions d’inspec‑ tion du travail dans les installations des 57 réacteurs de production d’électricité, dont le réacteur EPR mis en service en 2024 et 11 autres installations, pour la plupart des réacteurs en démantèlement. Entre 800 et 2 000 personnes travaillent dans chaque centrale nucléaire selon le nombre de réacteurs. Environ 23 000 sala‑ riés d’EDF et 11 000 salariés des entre‑ prises prestataires sont ainsi affectés sur ces installations nucléaires. L’inspection du travail a pour mission de veiller à l’application de l’ensemble du code du travail par les employeurs, qu’il s’agisse d’EDF ou des entreprises prestataires. L’inspection du travail, qui contribue à la vision intégrée du contrôle recherchée par l’ASN, mène ses actions de contrôle en lien avec les autres activités de contrôle de la sûreté des installations et de la radioprotection. 2.8.2 L’évaluation de la santé et de la sécurité, des relations professionnelles et de la qualité de l’emploi dans les centrales nucléaires En 2024, les inspecteurs du travail de l’ASN ont notamment réalisé trois campagnes de contrôle sur les équipements de tra‑ vail mobiles et de levage, la circulation sur les sites et l’aération et la ventilation des locaux à pollution spécifique. Globalement, les contrôles réalisés par les inspecteurs du travail mettent en évi‑ dence que la préparation des chantiers doit être améliorée, afin de limiter notam‑ ment les risques d’exposition à l’amiante et au plomb. Les opérations de levage et les règles de circulation sur sites restent également des points d’attention pour les inspecteurs. L’ASNR sera vigilante au déploiement effectif des plans d’action définis en réponse par EDF. Les inspecteurs du travail ont également procédé à des rappels concernant les exi‑ gences de sécurité lors des situations de travail isolé et la prévention des risques lors des épisodes de canicule. De plus, les protections collectives contre les chutes de hauteur (maintien en état des garde‑corps, caillebotis et des échelles à crinoline) ont fait l’objet de plusieurs demandes. Enfin, les inspecteurs du travail ont suivi les événements mettant en cause la sécu‑ rité des travailleurs survenus sur les sites, engageant des enquêtes en cas d’accident GRAPHIQUE 8 Évolution de la dose individuelle moyenne en fonction des catégories de métiers des travailleurs intervenant dans les centrales nucléaires Prévention des risques Soudeurs Servitudes Mécaniciens Expertise Essais Électricité Contrôleinspections Calorifugeurs Administratifs 0,00 0,25 0,50 0,75 1,00 1,25 1,50 1,75 2,00 2,25 2,50 2,75 3,00 3,25 3,50 Dose moyenne (mSv) 2020 2021 2022 2023 2024 Ce graphique intègre les données de la centrale nucléaire de Fessenheim jusqu'en 2020 et n'intègre pas les données du réacteur EPR de la centrale nucléaire de Flamanville en 2024. Source : EDF Rapport de l’ASN sur l’état de la sûreté nucléaire et de la radioprotection en France en 2024 325 01 03 04 07 09 11 12 13 14 15 AN Les centrales nucléaires d’EDF 05 06 02 08 10
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