ce qui concerne l’identification et l’élimi‑ nation des zones les plus irradiantes sur les chantiers. Elle relève également que le nombre d’événements significatifs décla‑ rés dans le cadre des chantiers de radio- graphie industrielle, dont les conséquences radiologiques peuvent être importantes, a diminué par rapport à 2023. Toutefois, l’ASN considère que des améliorations sont attendues dans la maîtrise du risque de dispersion de la contamination au sein des installations et de contamination des travailleurs, ainsi que dans la démarche de prévention des risques d’exposition aux rayonnements ionisants pour les travail‑ leurs les plus vulnérables (apprentis de moins de 18 ans ou personnels en contrat à durée déterminée). En matière de santé et de sécurité au tra‑ vail, les contrôles réalisés par les inspec‑ teurs du travail mettent en évidence que la préparation des chantiers doit être amélio‑ rée afin de limiter notamment les risques d’exposition à l’amiante et au plomb. Les opérations de levage et les règles de cir‑ culation sur sites demeurent des points d’attention. Les projets de réacteurs EPR 2 EDF a transmis en 2023 la demande d’au‑ torisation de création de deux réacteurs EPR 2 sur le site de Penly (Seine‑Maritime). L’instruction technique de cette demande est en cours. La conception du réacteur EPR 2 est plus avancée que ne l’était celle du réacteur EPR de Flamanville au même stade, ce qui est positif. L’ASN constate également qu’EDF et Framatome se mobi‑ lisent pour intégrer le retour d’expérience du réacteur EPR de Flamanville dans la conception et la fabrication des chaudières nucléaires des réacteurs EPR 2. Les appréciations centrale par centrale Les appréciations que l’ASN porte sur chaque centrale nucléaire sont détail‑ lées dans les pages du Panorama régio‑ nal de ce rapport. En matière de sûreté, les centrales nucléaires de Cattenom et Penly se sont distinguées positivement en 2024. Les performances des centrales nucléaires de Dampierre‑en‑Burly, Blayais et Saint‑Laurent‑des‑Eaux ont été en retrait par rapport aux autres centrales exploitées par EDF. En matière de radioprotection, les cen‑ trales nucléaires de Saint‑Alban et Chooz se sont distinguées de manière positive. L’ASN considère que les centrales nucléaires du Tricastin et Saint‑Laurent‑des‑Eaux ont été en retrait. En matière de protection de l’environ‑ nement, les centrales nucléaires de Saint‑Laurent‑des‑Eaux, Tricastin et Chinon se sont distinguées de manière positive. Les centrales nucléaires en démantèlement et les installations de gestion des déchets L’ASN considère que les installations d’EDF en démantèlement ou en phase de préparation au démantèlement sont bien tenues, et que l’exploitant fait preuve d’un bon suivi de ses engagements. L’ASN estime que les opérations de démantèlement ou préparatoires au démantèlement (OPDEM) des installations, hors réacteurs de la filière « uranium naturel‑graphite‑gaz » (UNGG), progressent à un rythme satisfaisant. S’agissant des réacteurs de la filière UNGG, les échéances d’achèvement des opérations de démantèlement envisagées par EDF restent un sujet de vigilance pour l’ASN. Les installations à l’arrêt définitif ou en démantèlement Les réacteurs à l’arrêt définitif ou en déman‑ tèlement exploités par EDF (Brennilis, Chooz A, Fessenheim, Superphénix, réac‑ teurs de la filière UNGG) n’abritent plus de combustible usé. Les principaux enjeux de sûreté concernent donc le confinement des substances radioactives et la radioprotec‑ tion. Certaines installations présentent éga‑ lement un risque supplémentaire lié à la présence d’amiante, parfois combiné à la présence de contaminations radiologiques, rendant les conditions d’intervention plus complexes. Concernant la radioprotection, l’organisa‑ tion mise en place par EDF dans le cadre des pôles de compétence en radioprotec‑ tion est satisfaisante. Dans le cadre de ces projets, EDF fait de la réduction des risques dans ses installations une priorité. Les OPDEM de la centrale nucléaire de Fessenheim se poursuivent pour que l’installation atteigne l’état initial prévu à l’entrée en vigueur du futur décret de démantèlement. L’ASN note positive‑ ment en 2024 l’entrée en démantèlement de l’installation EL4-D (centrale nucléaire de Brennilis). EDF prévoit par ailleurs de réaliser des opérations d’assainissement des structures d’installations en démantèle‑ ment (Chooz A, Bugey 1), dont la méthodo‑ logie est en cours d’instruction par l’ASN. S’agissant des réacteurs de la filière UNGG, EDF a poursuivi en 2024 les travaux de démantèlement « hors caisson » sur les réacteurs de Saint‑Laurent A, Bugey 1 et Chinon A3 dans des conditions de sûreté satisfaisantes, terminant notamment l’évacuation des viroles des quatre locaux échangeurs de Chinon A2. En 2025, dans le cadre de la poursuite de l’instruction des dossiers de démantèle‑ ment de ces réacteurs, l’Autorité de sûreté nucléaire et de radioprotection (ASNR) por‑ tera donc une attention particulière aux délais prévus de démantèlement de ces réacteurs, ainsi qu’à la robustesse de la stratégie de gestion des déchets graphite présentée par EDF. Par ailleurs, l’ASNR restera vigilante au bon déroulé des différentes étapes de démantè‑ lement de l’Atelier des matériaux irradiés (AMI – INB 94) de Chinon, dont les opé‑ rations ont connu des arrêts au cours de l’année 2024 à la suite d’infiltrations d’eau. Les installations de gestion des combustibles usés et des déchets radioactifs S’agissant de ses installations en fonction‑ nement, EDF procède à de nombreux chan‑ tiers de remise à niveau d’équipements de l’Atelier pour l’entreposage du com‑ bustible de Superphénix (Apec), ce qui est satisfaisant. L’ASN considère qu’EDF doit poursuivre la consolidation des projets de reprise de déchets radioactifs, notamment les blocs sodés entreposés dans l’Apec et les chemises graphites contenues dans les silos de Saint‑Laurent‑des‑Eaux. 24 Rapport de l’ASN sur l’état de la sûreté nucléaire et de la radioprotection en France en 2024 Les appréciations de l’ASN
RkJQdWJsaXNoZXIy NjQ0NzU=