RAPPORT DE L’ASN 2024

acquisitions tomographiques et une ima‑ gerie en coupe, ainsi qu’une reconstruc‑ tion tridimensionnelle des organes. Selon la nature du radionucléide utilisé, on parle de TEMP, appelées encore «gamma‑camé‑ ras », pour les radionucléides émetteurs de rayonnement gamma, et de TEP pour les radionucléides émetteurs de positons. Afin de faciliter la fusion des images fonc‑ tionnelles et morphologiques, des appareils hybrides ont été développés. Ils associent les caméras TEP ou les gamma‑caméras à un tomodensitomètre (TEP‑TDM ou TEMP‑TDM). Plus rarement, une caméra TEP peut être couplée à une IRM. La médecine nucléaire à visée diagnos‑ tique in vitro est une technique de biolo‑ gie médicale permettant de doser certains composés contenus dans les fluides bio‑ logiques préalablement prélevés sur le patient(par exemple, hormones, marqueurs tumoraux, etc.), très utilisée en raison de la sensibilité de détection plus élevée des techniques utilisant des rayonnements ionisants. Cette technique met en œuvre des méthodes de dosage fondées sur les réactions immunologiques (réactions anti‑ gènes‑anticorps marqués à l’iode-125), d’où le nom de dosage par radio‑immunologie (Radio Immunology Assay – RIA). Toutefois, le nombre de laboratoires de diagnostic in vitro diminue du fait de l’utilisation de techniques plus performantes en matière de sensibilité de détection, telles l’immu‑ noenzymologie ou la chimiluminescence. La médecine nucléaire à visée thérapeu‑ tique ou RIV utilise l’administration de MRP pour délivrer une dose importante de rayonnements ionisants à un organe cible, dans un but curatif ou palliatif. Deux champs d’applications thérapeutiques de la médecine nucléaire peuvent être dis‑ tingués : l’oncologie et les affections non oncologiques. La recherche impliquant la personne humaine (RIPH) en médecine nucléaire est particulièrement dynamique ces dernières années, principalement dans le domaine de la thérapie en oncologie avec l’émergence de nouveaux vecteurs et radionucléides. Cette recherche conduit progressivement à l’introduction de nouveaux traitements sur le marché, qui ont vocation à être proposés à un nombre croissant de patients dans les prochaines années et soulèvent des enjeux de radioprotection qui font actuellement l’objet d’un examen de l’ASN. Les traitements RIV peuvent être admi‑ nistrés par voie orale (par exemple, cap‑ sules d’iode-131) ou par voie systémique (injection intraveineuse ou via un cathéter). Selon l’activité administrée ou la nature du radionucléide utilisé, certaines thérapies nécessitent l’hospitalisation des patients pendant plusieurs jours dans des chambres spécialement aménagées du service de médecine nucléaire pour assurer la radio‑ protection du personnel, des proches du patient et de l’environnement. La pro‑ tection radiologique de ces chambres est adaptée à la nature des rayonnements émis par les radionucléides, et des cuves recueillent les urines contaminées des patients. Dans le cas des traitements administrés en ambulatoire ou dans des chambres d’hospitalisation externes au ser‑ vice de médecine nucléaire, la collecte des urines des patients doit également prévoir un circuit vers des cuves de décroissance, sachant que la lettre circulaire de l’ASN du 12 juin 2020 prévoit, pour le cas des traitements à base de lutétium-177, des dispositions dérogatoires provisoires le temps que les services ne disposant pas de cuves se mettent en conformité. Le traite‑ ment ambulatoire implique de plus dans certains cas une gestion par décroissance des déchets produits par les patients à leur domicile avant évacuation dans le circuit des déchets ménagers. Pour les utilisations à des fins de théra‑ pie, 170 chambres de RIV sont réparties dans 45 services de médecine nucléaire (voir graphique 5 ci-dessus). Les pharmacies à usage intérieur Du fait de la réforme des autorisa‑ tions de soins en cours de déploiement (voir point 2.3), pour les titulaires de men‑ tion A, l’autorisation est conditionnée au concours d’un radiopharmacien, rattaché à la pharmacie à usage intérieur si le ser‑ vice de médecine nucléaire est situé dans un site en disposant. Pour les titulaires de mention B, les missions des radiophar‑ maciens sont assurées et structurées au sein de la pharmacie à usage intérieur de l’établissement, et le local de prépara‑ tion des MRP au sein du service de méde‑ cine nucléaire, appelé « radiopharmacie », GRAPHIQUE 5 État des lieux du parc national en médecine nucléaire en 2024 0 10 20 30 40 50 60 Centres autorisés Services avec thérapies ambulatoires Services avec thérapies avec hospitalisation en chambres RIV Chambres RIV Strasbourg Paris Orléans Nantes Marseille Lyon Lille Dijon Châlons-enChampagne Caen Bordeaux 33 5 27 15 13 2 7 4 2 2 5 16 3 10 31 4 14 23 7 26 5 17 5 22 6 23 4 11 2 5 1 11 3 20 4 56 7 20 21 28 8 9 9 9 TABLEAU 3 Principaux radionucléides utilisés dans diverses explorations en médecine nucléaire in vivo Type d’exploration Radionucléides utilisés Métabolisme thyroïdien Iode-123, technétium-99m Perfusion du myocarde Rubidium-82, technétium-99m, thallium-201 Perfusion pulmonaire Technétium-99m Ventilation pulmonaire Krypton-81m, technétium-99m Processus ostéo‑articulaire Fluor-18, technétium-99m Exploration rénale Technétium-99m Oncologie – Recherche de métastases Fluor-18, gallium-68, technétium-99m Neurologie Fluor-18, technétium-99m 230 Rapport de l’ASN sur l’état de la sûreté nucléaire et de la radioprotection en France en 2024 Les utilisations médicales des rayonnements ionisants

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