RAPPORT DE L’ASN 2024

à des montées en puissance progressives. Elle a couplé pour la première fois le réacteur au réseau électrique le 21 décembre 2024. Lors du premier démarrage du réacteur, EDF doit réaliser un nombre important d’essais spécifiques destinés à véri‑ fier le bon fonctionnement des systèmes qui ne pouvaient pas être testés avant le chargement du combustible. Ces essais sont destinés à vérifier que : • le cœur, son instrumentation et ses systèmes de protec‑ tion se comportent comme attendu aux différents niveaux de puissance; • les régulations de la chaudière et de la turbine sont correctement réglées ; • le circuit secondaire, la turbine et l’alternateur fonc‑ tionnent convenablement, ces essais ne pouvant être réalisés que lorsque suffisamment de vapeur est produite; • certaines situations, comme par exemple l’arrêt auto- matique du réacteur ou l’arrêt de la turbine, sont correc‑ tement gérées. Ces essais font l’objet d’un suivi particulier de l’ASN, qui est informée de façon rapprochée de leur déroulement, des résultats et des éventuels incidents rencontrés. Elle mène également des inspections, majoritairement inopinées. À la fin de l’année 2024, les essais déjà réalisés sur des systèmes importants pour la sûreté du réacteur s’étaient déroulés de façon satisfaisante. Les divers événements survenus depuis la mise en service du réacteur Depuis la mise en service du réacteur, EDF a déclaré un nombre d’événements significatifs pour la sûreté plus important que ce qui était attendu, même pour le démar‑ rage d’un nouveau réacteur. Ces événements sont notamment liés à la montée progressive en compétence des équipes lors de la mise en œuvre des pre‑ miers gestes d’exploitation du réacteur et à la transition entre la gestion d’un chantier et l’exploitation d’une installation. La grande majorité des événements ont ainsi des causes organi‑ sationnelles et humaines et peu sont liés à des défaillances matérielles. La plupart des erreurs humaines sont rapidement détectées et aboutissent à une remise en conformité quasi- immédiate de l’installation. Face à ce constat, et même si ces événements n’ont pas eu de conséquence sur les installations, les personnes et l’en‑ vironnement, EDF a mis en place plusieurs mesures des‑ tinées à renforcer la maîtrise de ses activités. Ces mesures consistent notamment à stabiliser les plannings d’activité et à mieux identifier et gérer les risques préalablement au lancement d’une opération. Par ailleurs, EDF a renforcé l’appui apporté par ses équipes nationales. L’ASN considère que ces mesures sont pertinentes et adap‑ tées aux difficultés rencontrées durant cette phase de vie particulière de l’installation. Les prochaines étapes L’ASN a soumis à son accord la première montée du réac‑ teur à une puissance supérieure à 25 % de sa puissance nominale. Au‑delà de ce niveau de puissance, les disposi‑ tifs auxquels fait appel la protection du cœur changent et l’Autorité de sûreté nucléaire et de radioprotection (ASNR) contrôlera en particulier qu’ils sont aptes à remplir leur fonction. L’accord de l’ASNR sera à nouveau requis avant la première montée à une puissance supérieure à 80% de la puissance nominale. La majeure partie des essais de démarrage aura alors été réalisée. À l’issue de la phase d’essais de démarrage, EDF pour‑ suivra l’exploitation du réacteur jusqu’au premier arrêt pour rechargement du combustible. Lors de cet arrêt, EDF procèdera à des contrôles spécifiques, notamment à une requalification complète du circuit primaire prin‑ cipal. L’exploitant sera également amené à intégrer des modifications de l’installation et procèdera en particu‑ lier au remplacement du couvercle de la cuve. L’ASNR instruira ces modifications et contrôlera les opéra‑ tions réalisées lors de cet arrêt, comme elle le fait pour tout réacteur nucléaire. Elle portera une attention par‑ ticulière à la valorisation du retour d’expérience acquis pendant cette phase. Enfin, six mois après la fin de cet arrêt, EDF devra adresser à l’ASNR un dossier de fin de démarrage pré‑ sentant un bilan des essais de démarrage et du retour d’expérience du premier cycle d’exploitation, et mettre à jour le rapport de sûreté et les règles générales d’exploitation du réacteur. ♦ FAITS MARQUANTS 2024 Rapport de l’ASN sur l’état de la sûreté nucléaire et de la radioprotection en France en 2024 15

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