RAPPORT DE L’ASN 2024

Chez les adolescents, les actes de radio‑ logie conventionnelle et dentaire sont les plus nombreux (environ 1 000 actes pour 1 000 individus en 2017). Malgré leur fré‑ quence, ces actes dans cette population ne représentent que 0,5% de la dose collective. On notera enfin : ∙un effectif national estimé à plus de 30000 patients a été exposé à une dose effi‑ cace cumulée de plus de 100 mSv en 2017 en raison d’examens scanners multiples. Ce chiffre atteint 500 000 si une durée de cumul de six ans est considérée. Cette population fortement exposée semble être en augmentation régulière et relativement rapide depuis 2012. L’essentiel de cette population est âgée, cependant un quart a moins de 55 ans. La question des éventuels effets radio‑induits à long terme se pose donc pour cette population spécifique. Il est utile de rappeler que ces patients sont souvent suivis pour des pathologies lourdes et que les examens scanner sont impor‑ tants pour leur prise en charge ; ∙à partir d’un échantillon de 120 000 enfants nés entre 2000 et 2015, l’IRSN rap‑ porte qu’en 2015, 31,3 % des enfants de l’échantillon ont été exposés aux rayonne‑ ments ionisants à des fins diagnostiques (en hausse de 2 % par rapport à l’année 2010). La dose efficace moyenne est esti‑ mée à 0,43 mSv et la médiane à 0,02 mSv (en baisse pour la moyenne, mais équi‑ valente pour la valeur médiane). Selon la catégorie d’âge, cette valeur médiane varie fortement. Pour les moins d’un an, elle est de 0,55 mSv (valeur la plus haute) et entre 6-10 ans elle est égale à 0,012 mSv. Il faut cependant tenir compte dans ces études des incertitudes importantes sur les valeurs de dose efficace moyenne par type d’acte, ce qui justifie de progresser dans les estimations de doses lors de la prochaine étude d’exposition de la popu‑ lation générale. Une attention particulière doit être exercée pour contrôler et réduire les doses liées à l’imagerie médicale diagnostique, notam‑ ment lorsque des techniques alternatives peuvent être utilisées pour une même indication. La maîtrise des doses de rayonnements ionisants délivrées aux personnes lors d’un examen médical reste une priorité pour l’ASN. 3.4 L’exposition des espèces non humaines (animales et végétales) Le système international de radiopro‑ tection a été construit en vue d’assurer la protection de l’homme vis‑à‑vis des effets des rayonnements ionisants. La prise en compte de la radioactivité dans l’environ‑ nement est jusqu’à présent évaluée par rap‑ port à son impact sur les êtres humains et, en l’absence d’élément contraire, il est aujourd’hui considéré que les normes actuelles garantissent la protection des autres espèces. La protection de l’environ‑ nement vis‑à‑vis du risque radiologique, et notamment la protection des espèces non humaines, doit toutefois pouvoir être garantie indépendamment des effets sur l’homme. Rappelant que cet objectif est déjà intégré dans la législation natio‑ nale, l’ASN veille à ce que l’impact des rayonnements ionisants sur les espèces non humaines soit effectivement pris en compte dans les études d’impact des ins‑ tallations et activités nucléaires. À par‑ tir du rapport d’expertise de l’IRSN, le Groupe permanent d’experts pour la radio‑ protection des travailleurs et du public (GPRADE, désormais appelé GPRP) a adopté un avis en septembre 2015. Suivant les recommandations de cet avis, l’ASN a mis en place à la fin de l’année 2017 un groupe de travail pluraliste et pluridisci‑ plinaire piloté par l’IRSN pour élaborer un guide méthodologique de l’évaluation de l’impact des rayonnements ionisants sur la faune et la flore, fondé sur une approche graduée. Le projet de Guide méthodologique pour l’évaluation du risque radiologique pour la faune et la flore sauvages – Concepts, éléments de base et mise en œuvre au sein de l’étude d’impact a été remis à l’ASN à la fin de l’année 2020 et présenté au GPRADE en juin 2021. La version finale du guide a été publiée en janvier 2022 sur le site de l’ASN, prenant en compte les recommandations de l’avis du GPRADE sur le caractère opé‑ rationnel de la méthodologie présentée. Rapport de l’ASN sur l’état de la sûreté nucléaire et de la radioprotection en France en 2024 117 01 02 03 04 05 06 07 08 09 10 11 12 13 14 15 AN Les activités nucléaires : rayonnements ionisants et risques pour la santé et l’environnement

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