RAPPORT DE L’ASN 2024

intégrée à l’échelle de l’ASNR, en matière de dialogue avec les parties prenantes, avec notamment l’appui du Haut Comité pour la transparence et l’information sur la sécurité nucléaire (HCTISN). Faire évoluer les modes de fonctionnement et les organisations pour les adapter au contexte nouveau À l’évidence, le contexte actuel du nucléaire français et mondial n’est plus du tout celui qu’il était au lendemain de l’accident de la centrale nucléaire de Fukushima (Japon). Au plan technique, les enjeux sont nombreux : la perspective d’une durée d’exploitation des réacteurs nucléaires jusqu’à 60 ans et au‑delà pose des défis techniques nécessitant l’acquisition de connaissances nouvelles permettant de se projeter sur des horizons lointains. La construction de plusieurs EPR 2 et le renouvellement des usines du « cycle du combustible » nécessitent de bâtir une stratégie de contrôle de chantiers en grand nombre. Le développement de l’innovation et l’intégration de nouvelles technologies, qu’ils concernent les projets de petits réacteurs modulaires ou le nucléaire médical, amènent l’ASNR à revoir ses modes de dialogue avec les acteurs qu’elle contrôle, dans un souci d’anticipation. Le développement de l’intelligence artificielle va également modifier les interactions entre l’ASNR et les responsables d’activités nucléaires, mais aussi offrir de nouvelles perspectives aux chercheurs, experts et inspecteurs. La guerre aux portes de l’Europe soulève la question du contrôle des installations nucléaires dans des zones de conflit armé. Plus largement, au‑delà du seul domaine nucléaire, les organismes en charge de régulation ou de contrôle font l’objet d’interpellations sur leur rôle et les modalités d’exercice de leurs missions. Enfin, le contexte budgétaire de plus en plus contraint pour les organismes publics est à prendre en compte. Ces évolutions du contexte dans lequel l’ASNR exerce ses missions et les enjeux actuels en matière de sûreté nucléaire et de radioprotection devront être pris en compte dans les évolutions de l’ASNR. Il ne s’agit pas de faire de ces évolutions un but en soi, mais de tenir compte du fait que les modes de fonctionnement et les organisations actuels, largement hérités de ce qui existait jusqu’alors, ont été pensés pour faire coexister deux organismes distincts, alors que les missions correspondantes sont désormais exercées par un organisme unique. Comme cela vient d’être fait sur la gestion des situations de crise, il conviendra d’examiner dans quelle mesure ces missions peuvent être exercées différemment, en donnant un nouveau sens au travail des personnels pour tenir compte de leur intégration dans l’ASNR, et au bénéfice de la protection des personnes et de l’environnement, tout en assurant la robustesse des processus, notamment d’expertise et de décision. Les personnels concernés seront associés à ces réflexions. Donner la priorité absolue à notre mission première de protection des personnes et de l’environnement Malgré l’ampleur de ces travaux, qui reposent en large partie sur les fonctions support ou transverses, les équipes techniques de l’ASNR resteront pleinement mobilisées pour accomplir leur mission de protection des personnes et de l’environnement. *** 2025 sera une année décisive pour l’ASNR, qui devra tout à la fois poursuivre sa transformation et assurer ses missions essentielles à la protection des personnes et de l’environnement. Je sais pouvoir compter pour cela sur l’engagement de l’ensemble du personnel, animé par une même ambition : l’intérêt général. n Éditorial du directeur général Rapport de l’ASN sur l’état de la sûreté nucléaire et de la radioprotection en France en 2024 11

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