Exposition externe aux rayons gamma d’origine tellurique À partir de résultats de mesures du débit de dose gamma ambiant sur le territoire à l’intérieur des bâtiments, de la carto‑ graphie du potentiel uranium des forma‑ tions géologiques, d’une corrélation entre le débit de dose gamma d’origine tellurique à l’extérieur de l’habitat et celui à l’inté‑ rieur de l’habitat et d’hypothèses sur le temps passé par la population à l’intérieur et à l’extérieur des habitations (respective‑ ment 92 % et 8 %), la dose efficace annuelle moyenne due à l’exposition externe aux rayonnements gamma d’origine tellurique est estimée en France par l’IRSN à envi‑ ron 0,63 mSv par personne et par an. Elle varie de 0,30 mSv/an à 2,0 mSv/an selon les communes. Exposition liée à l’incorporation de radionucléides d’origine naturelle La moyenne de l’exposition interne due à l’incorporation de radionucléides d’ori‑ gine naturelle est estimée à 0,55 mSv/an. Les deux principales composantes de cette exposition sont l’incorporation par l’alimentation et les eaux de boisson de potassium-40 (0,18 mSv) et des descendants des chaînes de l’uranium et du thorium (0,32 mSv). En fonction des habitudes de consom‑ mation de chacun, en particulier de la consommation de poissons, de fruits de mer et de tabac, cette exposition peut for‑ tement varier : de 0,4 mSv/an jusqu’à plus de 3,1 mSv/an pour, respectivement, les personnes ne consommant pas ces pro‑ duits et celles en consommant de façon importante. Les eaux destinées à la consommation humaine, notamment celles d’origine sou‑ terraine, ainsi que les eaux minérales, se chargent en radionucléides naturels du fait de la nature des couches géologiques dans lesquelles elles séjournent. La concentra‑ tion en descendants de l’uranium et du thorium, mais aussi en potassium-40, varie selon les ressources exploitées, compte tenu de la nature géologique du sous‑sol. La dose efficace moyenne liée aux descendants des chaînes U‑Th dans les eaux de boisson est estimée par l’IRSN à 0,01 mSv/an. Une valeur haute de 0,30 mSv/an est retenue pour illustrer la variabilité de cette exposition. 2.1.3 Le radon Certaines zones géographiques présentent un potentiel élevé d’exhalation de radon du fait des caractéristiques géologiques des terrains (sous‑sol granitique par exemple). La concentration mesurée à l’intérieur des habitations dépend également de l’étan‑ chéité du bâtiment (soubassements), de la ventilation des pièces et du mode de vie des occupants. Des campagnes nationales de mesurages avaient permis de classer les départements en fonction du potentiel d’exhalation de radon des terrains. En 2011, l’IRSN a publié une cartographie du territoire national en considérant le potentiel d’exhalation de radon dans le sol, à partir des données du Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM). Sur cette base, une classification plus fine, par commune, a été publiée par l’arrêté interministériel du 27 juin 2018 (voir moteur de recherche par commune et cartographie disponibles sur asn.fr et irsn.fr). À partir des résultats de mesures dispo‑ nibles et de la cartographie du potentiel radon géogénique du territoire, du temps moyen passé à l’intérieur des habitations et d’hypothèses sur les habitats concer‑ nés (collectifs ou individuels), l’IRSN a estimé la concentration moyenne en radon pour chaque commune : la concentration moyenne en radon-222 à l’intérieur de l’ha‑ bitat en France métropolitaine, pondérée par la population et le type d’habitat, est de 60,8 Bq/m3. Avec le facteur de dose en vigueur depuis le 1er janvier 2024, la dose efficace moyenne par habitant est estimée à 3,5 mSv/an. En fonction des communes, cette dose efficace varie de 0,75 mSv/an à 47 mSv/an (voir encadré page 105). La nouvelle obligation faite aux labora‑ toires d’analyse des détecteurs radon de transmettre à l’IRSN les résultats des mesurages et les résultats attendus de l’ac‑ tion 7 du 4e plan national d’action de ges‑ tion du risque lié au radon (voir point 3.2), relative à la définition des modalités d’or‑ ganisation pour la collecte des données de mesure du radon, doit permettre d’amé‑ liorer la connaissance des expositions au radon en France. 2.2 Les rayonnements ionisants liés aux activités humaines Les activités humaines impliquant des risques d’exposition aux rayonnements ionisants, appelées activités nucléaires, peuvent être regroupées selon la nomencla‑ ture suivante : ∙l’exploitation des INB ; ∙les activités nucléaires de proximité ; ∙l’élimination des déchets radioactifs ; ∙la gestion des sites contaminés ; ∙le transport de substances radioactives ; ∙les activités générant un renforcement des rayonnements ionisants d’origine naturelle. 2.2.1 Les installations nucléaires de base Les activités nucléaires sont de nature très diverse et couvrent toute activité touchant à la mise en œuvre ou à l’utilisation de substances radioactives ou de rayonnements ionisants. Ces activités sont soumises à des dispositions générales du code de la santé publique et, selon leur nature et les risques qu’elles présentent, à un régime juridique spécifique. Les INB sont définies à l’article L. 593‑2 du code de l’environnement : 1° Les réacteurs nucléaires ; 2° Les installations répondant à des carac‑ téristiques définies par décret en Conseil d’État, de préparation, d’enrichissement, de fabrication, de traitement ou d’entreposage Sources et voies d’exposition aux rayonnements ionisants Irradiation externe Contamination cutanée Contamination interne par inhalation de substances radioactives Contamination interne par ingestion de denrées contaminées Ingestion Inhalation Contamination cutanée Irradiation externe Irradiation externe Rapport de l’ASN sur l’état de la sûreté nucléaire et de la radioprotection en France en 2024 107 01 02 03 04 05 06 07 08 09 10 11 12 13 14 15 AN Les activités nucléaires : rayonnements ionisants et risques pour la santé et l’environnement
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