Rapport de l'ASN 2022

L’année 2022 a été marquée par un nombre d’événements significatifs déclarés à l’ASN plus important que celui des années précédentes et supérieur à la moyenne des réac‑ teurs d’EDF, même si le nombre d’événements classés au niveau 1 est resté stable. L’application d’un nouveau réfé‑ rentiel de sûreté lié aux quatrièmes visites décennales ou le volume important de modifications déployées (près de 500) en explique certains. Cette tendance haussière ne traduit pas nécessairement une dégradation des conditions d’exploita‑ tion mais peut également refléter une meilleure performance de détection des écarts ou une meilleure écoute de la filière indépendante de sûreté, interne au site. Sur le plan de la maintenance, l’année 2022 a, de nouveau, été marquée par des prolongations importantes des durées d’arrêt pour maintenance et renouvellement en combustible des réacteurs, malgré un allègement du programme de main‑ tenance mis en œuvre fin 2022 afin de limiter la période d’in‑ disponibilité du dernier réacteur. Trois réacteurs étaient à l’arrêt simultanément, de début juillet à mi-septembre, occasionnant une sollicitation inhabituelle des services au cœur de l’été. Ce surcroit d’activité s’ajoutait à un programme industriel déjà très chargé avec, notamment, la quatrième visite décennale du réacteur 3, la fin des opérations de remplacement des générateurs de vapeur du réacteur 6 et celle du chantier de la protection périphérique contre les inondations externes, mis en œuvre dans le cadre du retour d’expérience (REX) de l’accident de la centrale nucléaire de Fukushima (Japon). En matière de protection de l’environnement, l’ASN considère que la centrale nucléaire de Gravelines a amélioré sa réponse, en matière de maintenance, face aux enjeux présentés par les équipements utilisant du gaz isolant à effet de serre (SF6) et qu’elle doit poursuivre ses efforts sur les installations de trai‑ tement des effluents radioactifs produits par l’exploitation des réacteurs. Un contrôle renforcé sera mené en 2023. Sur le plan de la radioprotection, se basant sur un contrôle renforcé mené en 2022 et sur le suivi réalisé tout au long de l’année, l’ASN considère que la situation reste dégradée et que le site ne parvient toujours pas à rétablir un niveau satisfai‑ sant, malgré la mise en place de mesures préventives en 2021. Les efforts engagés doivent être développés afin de retrouver rapidement et durablement des performances satisfaisantes en matière de radioprotection des travailleurs en 2023. Les actions réalisées en 2022 au titre de l’inspection du travail se sont réparties entre des contrôles menés sur les chantiers de maintenance, notamment au cours des arrêts de réacteurs, et des contrôles particuliers axés sur des thématiques telles que le levage, les risques électriques ou encore le temps de travail. Des rencontres régulières ont été organisées avec la direction, des membres du comité social et économique et des représentants du personnel. Le nombre d’accidents du travail demeure à un niveau élevé en 2022 malgré les mesures déployées par l’exploitant. Le non-respect de certaines règles vitales, induit par des comportements individuels ou des orga‑ nisations de travail, ainsi que des manques de maîtrise de consignations d’équipements ont été observés à plusieurs reprises. L’inspection du travail portera une vigilance parti‑ culière sur ces sujets lors de ses prochains contrôles. LE PARC D’INSTALLATIONS ET D’ACTIVITÉS À CONTRÔLER COMPORTE: ཛྷ une installation nucléaire de base : • la centrale nucléaire de Gravelines (6 réacteurs de 900 MWe) exploitée par EDF ; ཛྷ des activités nucléaires de proximité du domaine médical : • 19 services de radiothérapie externe, • 3 services de curiethérapie, • 30 services de médecine nucléaire, • 92 établissements mettant en œuvre des pratiques interventionnelles radioguidées, • 129 scanners, • environ 4600 appareils de radiologie médicale et dentaire ; ཛྷ des activités nucléaires de proximité du domaine industriel, vétérinaire et de la recherche : • environ 600 établissements industriels et de recherche, dont 29 entreprises exerçant une activité de radiographie industrielle, 6 accélérateurs de particules dont un destiné à contrôler des trains de fret et 2 cyclotrons, 38 laboratoires, principalement implantés dans les universités de la région et 11 entreprises utilisant des gammadensimètres, • 340 cabinets ou cliniques vétérinaires pratiquant le radiodiagnostic ; ཛྷ des activités liées au transport de substances radioactives ; ཛྷ des laboratoires et organismes agréés par l’ASN : • 3 agences d’organismes pour le contrôle de la radioprotection. Chapitre 7 p. 210 Chapitre 8 p. 242 Chapitre 9 p. 272 Rapport de l’ASN sur l’état de la sûreté nucléaire et de la radioprotection en France en 2022 63 Le panorama régional de la sûreté nucléaire et de la radioprotection • HAUTS-DE-FRANCE •

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