Rapport de l'ASN 2022

RÉGION Grand Est Les divisions de Châlons‑en‑Champagne et Strasbourg contrôlent conjointement la sûreté nucléaire, la radioprotection et le transport de substances radioactives dans les 10 départements de la région Grand Est. En 2022, l’ASN a mené 164 inspections dans la région Grand Est, dont 75 dans les centrales nucléaires en exploitation, 19 dans les installations de stockage de déchets radioactifs et sur les sites des centrales nucléaires de Fessenheim et de Chooz A en démantèlement, 67 dans le domaine du nucléaire de proximité, 2 concernant le transport de substances radioactives et 1 concernant des organismes ou laboratoires agréés. L’ASN a par ailleurs réalisé 17 journées d’inspection du travail dans les centrales nucléaires. Au cours de l’année 2022, 7 événements significatifs déclarés par les exploitants des installations nucléaires de la région Grand Est ont été classés au niveau 1 sur l’échelle INES. Dans le domaine du nucléaire de proximité, 3 événements significatifs ont été classés au niveau 1 de l’échelle INES (1 dans le domaine industriel et 2 dans le domaine médical) et 1 événement significatif concernant un patient a été classé au niveau 1 de l’échelle ASN-SFRO. Centrale nucléaire de Cattenom La centrale nucléaire de Cattenom est située sur la rive gauche de la Moselle, à 5 km de la ville de Thionville et à 10 km du Luxembourg et de l’Allemagne. Elle comprend quatre REP d’une puissance unitaire de 1300MWe mis en service entre 1986 et 1991. Les réacteurs 1, 2, 3 et 4 constituent respectivement les INB 124, 125, 126 et 137. L’ASN considère que les performances de la centrale de Cattenom en matière de sûreté et de radioprotection rejoignent l’appréciation générale que l’ASN porte sur les cen‑ trales nucléaires d’EDF. En matière de protection de l’environ‑ nement, la centrale nucléaire de Cattenom est jugée en retrait par rapport à la moyenne du parc. L’année 2022 a constitué une année particulière pour le site en raison des arrêts longs de trois des quatre réacteurs dans le cadre du phénomène de corrosion sous contrainte des circuits d’injection de sécurité. Sur le plan de l’exploitation et de la conduite des réacteurs, l’ASN considère que les performances confirment l’améliora‑ tion notée depuis 2020. Les inspections ont montré une bonne maîtrise des équipes de conduite et des progrès à la suite des constats faits lors de l’inspection de revue de 2021. Cependant, certains sujets demeurent, en particulier des défauts de sur‑ veillance par les équipes de conduite constatés sur plusieurs événements significatifs. En matière de maintenance, l’année 2022 a été marquée par des arrêts de réacteurs prolongés – deux visites partielles et un arrêt fortuit spécifique – à cause des investigations relatives à la problématique de corrosion sous contrainte des circuits d’injection de sécurité constatée sur une partie des centrales nucléaires d’EDF. La durée prolongée des arrêts et l’absence de remise en service des réacteurs concernés n’ont pas permis d’évaluer la qualité des activités de maintenance dans le détail. Néanmoins, l’ASN note positivement la surveillance mise en œuvre sur les opérations nouvelles liées à la problématique de corrosion sous contrainte (contrôles ultrasons, soudages). Comme les années précédentes, l’ASN constate que le proces‑ sus de gestion des événements est globalement bien maîtrisé, et mobilise efficacement les acteurs du site jusqu’au niveau de la direction. Dans le domaine de la prévention du risque d’incendie, l’ASN a constaté une amélioration du site sur plusieurs sujets, notam‑ ment la gestion des charges calorifiques et la sectorisation. En outre, des tournées hebdomadaires ont été mises en place et s’avèrent efficaces. Néanmoins, quelques constats ponctuels révèlent que ces améliorations restent à consolider et que des efforts doivent encore être fournis sur cette thématique. La gestion de crise du site a été mise en œuvre dans le cadre d’un exercice national, ainsi que dans deux situations réelles (rejets générant des irisations en Moselle, détection d’un rejet d’ammoniac dans l’air). L’organisation et le gréement liés à ces événements se sont bien déroulés. Néanmoins, le manque de maîtrise par l’exploitant de l’installation de production de monochloramine a généré des difficultés dans la gestion de l’événement lié à la détection d’un rejet d’ammoniac. 58 Rapport de l’ASN sur l’état de la sûreté nucléaire et de la radioprotection en France en 2022

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