Rapport de l'ASN 2022

Concernant le réacteur Chinon A2, EDF a poursuivi les opé‑ rations préparatoires au démantèlement se situant hors du caisson du réacteur, notamment en ce qui concerne l’évacua‑ tion des viroles des locaux des échangeurs et a continué les investigations dans le caisson. EDF a également poursuivi le démantèlement des échangeurs de Chinon A3. Après l’achè‑ vement du chantier de démantèlement du local Échangeurs Sud et l’évacuation de toutes les bouteilles au Centre industriel de regroupement, d’entreposage et de stockage (Cires), le chantier de démantèlement du local Échangeurs Nord a com‑ mencé avec la dépose en juin 2022 des premières bouteilles. L’ASN considère que le niveau de sûreté des installations nucléaires en démantèlement de Chinon (Chinon A1, A2 et A3) est satisfaisant. Les contrôles menés en 2022 ont notamment permis de constater l’utilisation d’outils informatiques perfor‑ mants en ce qui concerne la conduite des chantiers ainsi que la gestion documentaire. Sur ce sujet, il convient cependant de noter la déclaration de deux événements significatifs en lien avec le manque de suivi de modifications matérielles et documentaires survenues en 2017 et en 1993. Les procédures mises en œuvre actuellement contiennent des dispositions afin d’éviter le renouvellement de tels écarts. Des améliorations sont attendues concernant le suivi des contrôles périodiques des équipements de la centrale nucléaire dont la structure déconstruction de Chinon a la responsabilité. LES INSTALLATIONS DU « CYCLE DU COMBUSTIBLE NUCLÉAIRE » Magasin interrégional de combustible neuf Le MIR de Chinon, mis en service en 1978, est une installation d’entreposage d’assemblages de combustible neufs, dans l’attente de leur utilisation dans divers réacteurs d’EDF. Elle constitue l’INB 99. Avec le MIR du Bugey, l’installation concourt à la gestion des flux d’approvisionnement des réacteurs en assemblages de combustible. L’exploitation de l’installation est revenue à la normale depuis la reprise, en 2020, de la réception et de l’entreposage d’assemblages de combustible neufs, dans une configuration où l’installation a été équipée d’un nouveau pont de manutention en 2019 et dans le cadre d’un référentiel actualisé autorisé par l’ASN. Lors de son inspection en 2022, l’ASN a constaté un niveau de sûreté globalement satisfaisant, notamment une bonne tenue des locaux et la disponibilité des dossiers de réception et d’expédition des assemblages combustible. 1. L’inertage est une procédure qui consiste à remplacer une atmosphère réactive (oxydante, inflammable, explosive) par un gaz inerte comme l’azote, le CO2 ou l’argon. LES INSTALLATIONS DE RECHERCHE EN DÉMANTÈLEMENT Atelier des matériaux irradiés L’AMI, déclaré et mis en service en 1964, est situé sur le site nucléaire de Chinon et exploité par EDF. Cette installation (INB 94), dont le fonctionnement a cessé, est en démantèlement. Elle était destinée essentiellement à la réalisation d’examens et d’expertises sur des matériaux activés ou contaminés en provenance des REP. Les activités d’expertise ont été complètement transférées en 2015 dans une nouvelle installation du site, le Laboratoire inté‑ gré du Centre d’expertise et d’inspection dans les domaines de la réalisation et de l’exploitation – Ceidre (Lidec). Le décret n° 2020‑499 de démantèlement de l’AMI a été publié le 30 avril 2020 et les nouvelles RGE ont été approuvées par l’ASN en avril 2021, permettant ainsi l’entrée en application du décret. L’ASN a également soumis à son accord l’enga‑ gement de plusieurs opérations de démantèlement à venir. À la suite de la mise à jour de la décision encadrant les limites de rejets de l’installation en juillet 2022, une nouvelle chaîne de surveillance des rejets a été mise en service et des opéra‑ tions de démantèlement ont commencé qui comprennent des découpes d’équipement et des interventions dans plu‑ sieurs ateliers. Les déchets magnésiens historiques, provenant des exper‑ tises réalisées sur certaines pièces et nécessitant des opé‑ rations d’inertage(1) pour répondre aux critères de stockage de l’Agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs (Andra) ont été conditionnés et recaractérisés en 2021. Les résultats de cette caractérisation sont différents de ce qui était envisagé, ce qui impose une demande de dérogation auprès de l’Andra pour leur prise en charge. Le chantier d’évacuation a donc été interrompu dans l’attente de l’aboutissement de cette procédure. La reprise des travaux est attendue d’ici la fin de l’année 2023. Enfin, EDF a déposé début février 2021 une demande d’autorisation de démantèlement des circuits d’ef‑ fluents liquides hautement actifs, dont le dossier est en cours d’instruction. EDF ayant fait part de difficultés techniques et contractuelles à partir d’avril 2022, ces opérations initialement prévues à partir de 2023 devront être replanifiées. Au travers des contrôles réalisés lors de ces inspections, l’ASN estime que le management de la sûreté appliqué à l’AMI est satisfaisant, en particulier, en ce qui concerne la mise en œuvre des nouvelles RGE approuvées suite au passage au déman‑ tèlement. Les modalités de la surveillance des intervenants extérieurs mises en œuvre sont globalement satisfaisantes et une vigilance est attendue sur la poursuite des opérations lancées visant à traiter des produits chimiques historiques. Rapport de l’ASN sur l’état de la sûreté nucléaire et de la radioprotection en France en 2022 53 Le panorama régional de la sûreté nucléaire et de la radioprotection • CENTRE-VAL DE LOIRE •

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