Rapport de l'ASN 2022

RÉGION Auvergne‑Rhône‑Alpes La division de Lyon contrôle la sûreté nucléaire, la radioprotection et le transport de substances radioactives dans les 12 départements de la région Auvergne‑Rhône‑Alpes. En 2022, l’ASN a réalisé 330 inspections dans la région Auvergne-Rhône‑Alpes, dont 116 dans les centrales nucléaires du Bugey, de Saint‑Alban, de Cruas‑Meysse et du Tricastin, 91 dans les usines et les installations en démantèlement, 107 dans le nucléaire de proximité et 16 dans le domaine du transport de substances radioactives. L’ASN a par ailleurs réalisé 19 journées d’inspection du travail, dans les quatre centrales nucléaires et sur le site de Creys‑Malville. En 2022, 36 événements significatifs classés au niveau 1 de l’échelle internationale des événements nucléaires et radiologiques (échelle INES) ont été déclarés à l’ASN, dont 30 survenus dans les installations nucléaires de base (INB) et 6 dans le nucléaire de proximité. Par ailleurs, un événement a été classé au niveau 2 de l’échelle ASN-SFRO (échelle spécifique pour les événements de radioprotection affectant des patients dans le cadre d’une procédure de radiothérapie). Dans le cadre de leurs missions de contrôle, les inspecteurs de l’ASN ont dressé un procès-verbal. L’ASN a également mis en demeure un exploitant nucléaire et un responsable d’activité nucléaire de se conformer à la réglementation. L’ASN a modifié temporairement les prescriptions encadrant les rejets thermiques des centrales nucléaires du Bugey, de Saint-Alban et du Tricastin pendant les épisodes caniculaires de l’été 2022 (voir «Faits marquants» en introduction de ce rapport). SITE DU BUGEY Le site industriel du Bugey comprend diverses installations, dont la centrale nucléaire du Bugey, exploitée par EDF, sur le territoire de la commune de Saint‑Vulbas, dans le département de l’Ain, à 35 km à l’est de Lyon. Elle est constituée de quatre réacteurs à eau sous pression (REP) d’une puissance de 900 mégawatts électriques (MWe) chacun, mis en service en 1978 et 1979. Les réacteurs 2 et 3 constituent l’INB 78, les réacteurs 4 et 5 constituent l’INB 89. Le site comprend également un réacteur de la filière uranium naturel‑graphite‑gaz (UNGG), Bugey 1, mis en service en 1972 et arrêté en 1994, actuellement en cours de démantèlement, ainsi que l’Installation de conditionnement et d’entreposage de déchets activés (Iceda) et le Magasin interrégional (MIR) d’entreposage du combustible. Enfin, le site dispose d’une des bases régionales de la Force d’action rapide du nucléaire (FARN), force spéciale d’intervention créée en 2011 par EDF, à la suite de l’accident survenu à la centrale nucléaire de Fukushima au Japon. Son objectif est d’intervenir, en situation pré‑accidentelle ou accidentelle, sur n’importe quelle centrale nucléaire en France, en apportant des renforts humains et des moyens matériels de secours. Centrale nucléaire du Bugey Réacteurs 2, 3, 4 et 5 en fonctionnement L’ASN considère que les performances globales de la centrale nucléaire du Bugey en matière de sûreté nucléaire sont en retrait par rapport à l’appréciation générale des performances que l’ASN porte sur les centrales nucléaires d’EDF. En revanche, elle considère que les performances globales de la centrale nucléaire en matière de radioprotection et de protection de l’environnement rejoignent l’appréciation générale des per‑ formances que l’ASN porte sur les centrales nucléaires d’EDF. En matière de sûreté nucléaire, l’ASN considère que les per‑ formances de la centrale nucléaire se sont dégradées en 2022, dans un contexte industriel pourtant moins chargé que les années précédentes. L’ASN constate toujours des fragilités sur la mise en configuration des circuits, la gestion des essais périodiques, la planification et la réalisation des activités de maintenance et des essais de requalification, ainsi que sur la problématique des pièces de rechange. Malgré de premières améliorations, la gestion des situations d’urgence et la maî‑ trise des risques liés à l’incendie doivent être améliorées. Des progrès sont également attendus concernant le maintien en bon état de la première barrière constituée par les gaines de confinement du combustible. La gestion des modifications 38 Rapport de l’ASN sur l’état de la sûreté nucléaire et de la radioprotection en France en 2022

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