Rapport de l'ASN 2022

En fin d’année 2021, EDF a informé l’ASN de la découverte de fissures liées à un phénomène de corrosion sous contrainte (CSC), sur les tuyauteries du système d’injection de sécurité (RIS) du circuit primaire principal du réacteur 1 de la centrale nucléaire de Civaux (réacteur de type N4), puis sur celui du réacteur 1 de celle de Penly (réacteur de type P’4). Bien que la CSC soit un phénomène connu, qui était déjà survenu sur d’autres composants du parc nucléaire français, ce type de fissure n’était pas attendu sur ces lignes. En effet, celles-ci sont réalisées en acier inoxydable réputé résistant à ce type de dégradation. Ce phénomène, en conduisant à la fissuration du matériau sur la paroi interne des tuyauteries, les fragilise mécaniquement. Il est ainsi susceptible de conduire à la rupture des circuits d’injection de sécurité (RIS) ou de refroidissement du réacteur à l’arrêt (RRA) en cas de sollicitation mécanique importante. Cette situation a conduit EDF à mettre à l’arrêt ses quatre réacteurs de type N4, jugés les plus sensibles, et à anticiper l’arrêt de plusieurs réacteurs pour réaliser des contrôles. Ces fissures sont particulièrement difficiles à détecter. EDF a développé en 2022 un nouveau procédé de contrôle notamment par ultrason, permettant de mesurer la profondeur des fissures. Durant le premier semestre 2022, EDF a engagé un programme approfondi de contrôle et d’expertise(1) sur les différents types de réacteur(2). Ce programme lui a permis d’identifier la géométrie des tuyauteries et les contraintes thermomécaniques auxquelles elles sont soumises comme les principaux facteurs susceptibles d’influer sur l’apparition de la CSC, et ainsi d’identifier les réacteurs qui y sont le plus sensibles. EDF a défini une stratégie de contrôle, qui a été validée par l’ASN le 26 juillet 2022. Phénomène de corrosion sous contrainte affectant des réacteurs du parc nucléaire français Civaux Blayais Golfech Tricastin Cruas-Meysse Saint-Alban Bugey Nogent-sur-Seine Cattenom Chooz Gravelines Penly Dampierre-en-Burly Belleville-sur-Loire Flamanville Paluel Chinon Saint-Laurent-des-Eaux 2 2 4 2 4 2 1 6 4 2 4 2 4 2 2 900 MWe Puissance des réacteurs Nombre de réacteurs par site 1 300 MWe 1 450 MWe 1 600 MWe P4 P4 P’4 CPY CPY P’4 P’4 P’4 P4 2 P’4 CP0 CPY CPY 4 CPY 4 CPY 4 CPY N4 N4 X IMPLANTATION DES RÉACTEURS ÉLECTRONUCLÉAIRES EN FRANCE EN 2023 Civaux Blayais Golfech Tricastin Cruas-Meysse Saint-Alban Bugey Nogent-sur-Seine Cattenom Chooz Gravelines Penly Dampierre-en-Burly Belleville-sur-Loire Flamanville Paluel Chinon Saint-Laurent-des-Eaux 2 2 4 2 4 2 1 6 4 2 4 2 4 2 2 900 MWe Puissance des réacteurs Nombre de réacteurs par site 1 300 MWe 1 450 MWe 1 600 MWe P4 P4 P’4 CPY CPY P’4 P’4 P’4 P4 2 P’4 CP0 CPY CPY 4 CPY 4 CPY 4 CPY N4 N4 X a présence de fissures par corrosion sous contrainte a constitué l’événement majeur rencontré par le parc électronucléaire français en 2022. Cet événement inattendu a conduit EDF à mobiliser d’importants moyens pour en identifier les causes et procéder aux réparations. L’ASN considère qu’EDF a agi de manière réactive et responsable face à cet événement à fort enjeu de sûreté touchant une part importante de ses réacteurs. Cette situation illustre les difficultés que pourrait connaître l’approvisionnement en électricité en cas de problème générique concernant simultanément plusieurs réacteurs. L’ASN avait souligné dès 2013 la nécessité de disposer de marges suffisantes dans le système électrique afin de pouvoir faire face à un événement de ce type. L 12 Rapport de l’ASN sur l’état de la sûreté nucléaire et de la radioprotection en France en 2022 Faits marquants 2022

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