Rapport de l'ASN 2021

Centrale nucléaire de Civaux La centrale nucléaire de Civaux est exploitée par EDF dans le département de la Vienne, à 30 km au sud de Poitiers, en région Nouvelle‑Aquitaine. Elle comprend deux REP d’une puissance de 1450MWe. Le réacteur 1 constitue l’INB 158, le réacteur 2 l’INB 159. Ce site dispose d’une des bases régionales de la FARN, créée en 2011 par EDF, à la suite de l’accident survenu à la centrale nucléaire de Fukushima au Japon. Son objectif est d’intervenir, en situation pré‑accidentelle ou accidentelle, sur n’importe quelle centrale nucléaire en France, en apportant des renforts humains et des moyens matériels de secours. L’ASN considère que les performances de la centrale nucléaire de Civaux en matière de sûreté nucléaire et de radioprotec‑ tion se distinguent favorablement par rapport à l’appréciation générale que l’ASN porte sur les centrales nucléaires d’EDF, et que ses performances en matière de protection de l’environ‑ nement rejoignent cette appréciation générale. Fin 2021, EDF a détecté des fissures liées à de la corrosion sous contrainte, sur des circuits raccordés aux tuyauteries principales du circuit primaire des deux réacteurs. Ce sujet va conduire à un pro‑ gramme de contrôle et à des réparations d’ampleur en 2022. Dans le domaine de la sûreté nucléaire, l’ASN considère que les performances de la centrale nucléaire de Civaux sont restées stables en 2021. L’ASN considère que les opérations de conduite des réacteurs sont globalement menées avec rigueur et que la centrale nucléaire est en capacité de prévenir, de détecter et de corriger des actions d’exploitation inappropriées. Toutefois, l’ASN considère que l’exploitant doit renforcer sa maîtrise du système de traitement et de réfrigération des eaux des pis‑ cines d’entreposage du combustible et des piscines du réac‑ teur, qui a fait l’objet de plusieurs déclarations d’événements significatifs pour la sûreté en 2021. En matière de maintenance, l’ASN considère que l’exploitant a globalement maîtrisé la réalisation des activités prévues au cours de l’arrêt pour maintenance et rechargement en com‑ bustible du réacteur 2 et que sa gestion des aléas rencontrés a été satisfaisante. Toutefois, les opérations de maintenance sur les générateurs de secours ont engendré un retard significatif sur le programme d’activités, leur maîtrise devra être renfor‑ cée. L’ASN estime nécessaire que ces performances soient maintenues en 2022, dans la perspective de la deuxième visite décennale des deux réacteurs. En matière de radioprotection, l’ASN considère que la propreté radiologique des locaux constitue un point fort de la centrale nucléaire de Civaux. L’ASN a mené en 2021 une inspection renforcée en radioprotection qui a conclu à une situation satis‑ faisante pour la limitation de l’exposition des travailleurs aux rayonnements ionisants, excepté dans le domaine des tirs radiographiques. Néanmoins, en 2021, des défauts de purifi‑ cation du circuit primaire lors de la mise à l’arrêt du réacteur 2 ont eu un impact notable sur la dosimétrie collective reçue par les travailleurs. Dans le domaine de la protection de l’environnement, l’ASN considère que la centrale nucléaire de Civaux a correctement géré les déchets radioactifs et effluents radiologiques en 2021. L’exploitant a déf ini une solution pérenne pour prévenir les écoulements et la dispersion non prévue dans l’environne‑ ment de substances liquides radioactives ou dangereuses. Néanmoins, les travaux de construction d’un bassin de confi‑ nement ultime restent à mener pour garantir le confinement sur le site des déversements accidentels d’effluents liquides ou d’eaux d’extinction d’un éventuel incendie cumulés à une forte pluie. En matière d’inspection du travail, l’ASN considère que les résultats en matière de sécurité des travailleurs sont en amé‑ lioration et a relevé positivement la mise en place de revues de sécurisation des chantiers ainsi qu’un bon niveau de pré‑ paration des activités. Toutefois, l’ASN a constaté des défauts récurrents dans la maîtrise du risque lié à l’amiante, qui se sont traduits par des expositions accidentelles en 2021. L’ASN note plusieurs événements relatifs à la sécurité des travailleurs en lien avec des outillages électroportatifs ainsi que des situations à risque pour les intervenants concernant le travail en hauteur et le risque électrique. L’ASN considère que le suivi réglemen‑ taire des installations électriques des bâtiments industriels et tertiaires du site doit être amélioré. LE PARC D’INSTALLATIONS ET D’ACTIVITÉS À CONTRÔLER COMPORTE : ཛྷ des installations nucléaires de base : • la centrale nucléaire du Blayais (4 réacteurs de 900 MWe), • la centrale nucléaire de Civaux (2 réacteurs de 1 450 MWe) ; ཛྷ des activités nucléaires de proximité du domaine médical : • 19 services de radiothérapie externe, • 6 services de curiethérapie, • 24 services de médecine nucléaire, • 85 établissements mettant en œuvre des pratiques interventionnelles radioguidées, • 116 scanners, • environ 6000 appareils de radiologie médicale et dentaire ; ཛྷ des activités nucléaires de proximité du domaine vétérinaire, industriel et de la recherche : • environ 700 établissements industriels et de recherche, dont 55 entreprises exerçant une activité de radiographie industrielle, • 1 accélérateur de particules de type cyclotron, • 55 laboratoires, principalement implantés dans les universités de la région, • environ 500 cabinets ou cliniques vétérinaires pratiquant le radiodiagnostic ; ཛྷ des activités liées au transport de substances radioactives ; ཛྷ des laboratoires et organismes agréés par l’ASN : • 4 organismes pour le contrôle de la radioprotection, • 14 organismes pour la mesure du radon, • 6 laboratoires pour les mesures de la radioactivité de l’environnement. p. 206 p. 236 p. 266 Rapport de l’ASN sur l’état de la sûreté nucléaire et de la radioprotection en France en 2021 83 LE PANORAMA RÉGIONAL DE LA SÛRETÉ NUCLÉAIRE ET DE LA RADIOPROTECTION NOUVELLE-AQUITAINE

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