Rapport de l'ASN 2021

Centrale nucléaire de Dampierre‑en‑Burly La centrale nucléaire de Dampierre‑en‑Burly se situe sur la rive droite de la Loire, dans le département du Loiret, à environ 10 km en aval de Gien et 45 km en amont d’Orléans. Elle comprend quatre réacteurs nucléaires de 900MWe, mis en service en 1980 et 1981. Les réacteurs 1 et 2 constituent l’INB 84, les réacteurs 3 et 4 l’INB 85. Le site dispose d’une des bases régionales de la Force d’action rapide du nucléaire (FARN), force spéciale d’intervention, créée en 2011 par EDF, à la suite de l’accident survenu à la centrale nucléaire de Fukushima. Son objectif est d’intervenir, en situation pré‑accidentelle ou accidentelle, sur n’importe quelle centrale nucléaire en France, en apportant des renforts humains et des moyens matériels de secours. L’ASN considère que les performances de la centrale nucléaire de Dampierre‑en‑Burly rejoignent globalement l’appréciation générale des performances que l’ASN porte sur les centrales nucléaires d’EDF dans le domaine de la sûreté nucléaire. Les performances en matière d’environnement et de radioprotec‑ tion demeurent, quant à elles, très en retrait par rapport à la moyenne nationale. Sur le plan de la sûreté nucléaire, si la conduite normale de l’installation demeure globalement satisfaisante (des progrès sur la gestion des essais périodiques sont à souligner), des défaillances organisationnelles en lien avec des insuffisances documentaires et de communication entre les équipes de conduite ont été à l’origine de plusieurs événements signifi‑ catifs au cours de l’année 2021. Concernant la maintenance des installations, les performances du site sont jugées satisfai‑ santes, notamment dans un contexte industriel marqué par la première des quatrièmes visites décennales des réacteurs du site. Si des améliorations ont été constatées en 2021 sur la gestion du risque d’explosion, la gestion du risque d’incendie demeure, quant à elle, en retrait et reste une priorité d’action de l’ASN pour l’année 2022. Dans le domaine de la radioprotection, les performances de la centrale nucléaire de Dampierre‑en‑Burly demeurent nettement insuffisantes depuis plusieurs années. Si les pro‑ grammes de surveillance des prestataires et les vérifications menées par la filière indépendante apparaissent adaptés, de nombreux écarts ont à nouveau été constatés en 2021, notam‑ ment concernant la maîtrise de la propreté radiologique et de la dispersion de la contamination sur les chantiers en zones contrôlées. Un plan de rigueur a été mis en place par le site dès 2017 mais celui‑ci n’a pas encore permis de retrouver les performances attendues. Dans ces conditions, l’ASN main‑ tiendra en 2022 une surveillance ciblée du site sur le domaine de la radioprotection. Enmatière de protection de l’environnement, les performances de la centrale nucléaire de Dampierre‑en‑Burly demeurent également insuffisantes. Si les limites de rejet pour les effluents gazeux demeurent respectées et si une amélioration signifi‑ cative de la gestion du risque microbiologique a été constatée en 2021 par rapport aux années antérieures, des dépasse‑ ments des limites de rejet pour les effluents liquides ont été constatés sur certains paramètres chimiques. Par ailleurs, l’action nationale menée en 2021 par l’ASN sur plusieurs sites d’EDF concernant la gestion du confinement des substances dangereuses a permis de mettre en évidence que le site de Dampierre‑en‑Burly est très en retrait sur cette thématique. Les actions correctives nécessaires sont donc attendues sur ce sujet en 2022. Une procédure administrative de modif i‑ cation des décisions environnementales encadrant les rejets du site a été engagée en 2021 et se poursuivra en 2022 pour permettre la mise en œuvre d’un nouveau traitement contre la prolifération des organismes pathogènes et l’évolution des limites de rejet de plusieurs substances. Enfin, en matière d’inspection du travail, à la suite des actions menées en 2021, la gestion du risque électrique restera une priorité en 2022 au regard des diff icultés organisation‑ nelles relevées sur le sujet sur le site de Dampierre‑en‑Burly. L’ASN note cependant que le site a mis en place un plan‑ ning de réalisation des contrôles électriques réglementaires. LE PARC D’INSTALLATIONS ET D’ACTIVITÉS À CONTRÔLER COMPORTE : ཛྷ des installations nucléaires de base : • la centrale nucléaire de Belleville‑sur‑Loire (2 réacteurs de 1 300 MWe), • la centrale nucléaire de Dampierre‑en‑Burly (4 réacteurs de 900 MWe), • le site de Saint‑Laurent‑des‑Eaux : la centrale nucléaire (2 réacteurs de 900 MWe) en fonctionnement, ainsi que les 2 réacteurs en démantèlement de la f ilière uranium naturel‑graphite‑gaz (UNGG) et les silos d’entreposage de chemises graphite irradiées, • le site de Chinon : la centrale nucléaire (4 réacteurs de 900 MWe) en fonctionnement, ainsi que les 3 réacteurs UNGG en démantèlement, l’Atelier des matériaux irradiés (AMI) et le Magasin interrégional (MIR) de combustible neuf ; ཛྷ des activités nucléaires de proximité du domaine médical : • 8 services de radiothérapie externe, • 3 services de curiethérapie, • 11 services de médecine nucléaire, • 32 services mettant en œuvre des pratiques interventionnelles radioguidées, • 38 scanners, • environ 2700 appareils de radiologie médicale et dentaire ; ཛྷ des activités nucléaires de proximité du domaine vétérinaire, industriel et de la recherche : • 10 sociétés de radiographie industrielle, • environ 330 équipements industriels, vétérinaires et de recherche ; ཛྷ des activités liées au transport de substances radioactives ; ཛྷ des laboratoires et organismes agréés par l’ASN : • 2 organismes pour le contrôle de la radioprotection, • 4 laboratoires pour les mesures de la radioactivité dans l’environnement. p. 206 p. 236 p. 266 Rapport de l’ASN sur l’état de la sûreté nucléaire et de la radioprotection en France en 2021 53 LE PANORAMA RÉGIONAL DE LA SÛRETÉ NUCLÉAIRE ET DE LA RADIOPROTECTION CENTRE-VAL DE LOIRE

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