Rapport de l'ASN 2021

À l’issue des inspections qu’elle a conduites en 2021, l’ASN considère que le niveau de sûreté des installations du site Orano du Tricastin est en progrès. L’année 2021 a été mar‑ quée par le changement d’exploitant prévu par le projet PEARL, l’exploitant unique de la plateforme Orano Cycle devenant Orano Chimie‑Enrichissement au 1er janvier 2021. L’usine Philippe Coste a trouvé un régime de fonctionnement plus stabilisé. L’ASN a mis à jour ses prescriptions et suivi la poursuite du démarrage des fonctions supports de cette usine. Le nouvel atelier de traitement de déchets Trident de l’INB 138 a également démarré progressivement en 2021. La construction de la nouvelle installation d’entreposage d’ura‑ nium de retraitement, dénommée FLEUR, a débuté en paral‑ lèle de l’instruction de son autorisation. Enfin, l’ASN a poursuivi l’instruction de la demande d’autorisation de création du futur atelier de maintenance des conteneurs (AMC2). Il prendra le relai de l’atelier existant (AMC), qui doit s’arrêter en 2024. Cette demande d’autorisation a fait l’objet d’une enquête publique du 10 décembre 2021 au 12 janvier 2022. En 2021, l’ASN a mené une campagne d’inspections inopinées simultanées sur les INB 93, 105, 138, 155, 168 et 178 portant sur les contrôles et essais périodiques (CEP) et la maintenance, dont l’objectif était de vérifier l’organisation d’Orano dans ces domaines. Ainsi, les inspecteurs ont pu assister à plus d’une dizaine de CEP ou d’opérations de maintenance et visiter les magasins de pièces de rechange. Le bilan général de ces ins‑ pections est satisfaisant. Orano a présenté à l’ASN sa stratégie d’évolution du schéma industriel pour la gestion de l’intégralité des effluents liquides du site. L’ASN a mis en place un suivi régulier de la mise en œuvre de cette stratégie, nécessaire pour anticiper les évo‑ lutions techniques. Af in de s’assurer de l’avancement du traitement du passif de substances radioactives diverses entreposées sur le site, l’ASN a également demandé à Orano de lui présenter annuellement l’état d’avancement de son plan d’action relatif au traitement de ces substances. L’ASN veillera également en 2022 à ce qu’Orano améliore son organisation pour analyser la conformité des installations aux textes réglementaires, et progresse encore dans le suivi des engagements pris envers l’ASN. Usines Orano de chimie de l’uranium TU5 et W L’INB 155, dénommée TU5, peut mettre en œuvre jusqu’à 2000 tonnes d’uranium par an, ce qui permet de traiter la totalité du nitrate d’uranyle (UO2(NO3)2) issu de l’usine Orano de La Hague pour le convertir en U3O8 (composé solide stable permettant de garantir des conditions d’entreposage de l’uranium plus sûres que sous une forme liquide ou gazeuse). Une fois converti, l’uranium de retraitement est entreposé sur le site du Tricastin. L’usine W, située dans le périmètre de l’INB 155, permet quant à elle de traiter l’UF6 appauvri, issu de l’usine d’enrichissement Georges Besse II, pour le stabiliser en U3O8. L’ASN considère que les installations situées dans le périmètre de l’INB 155 sont exploitées avec un niveau de sûreté satisfai‑ sant mais relève un accroissement des événements signif i‑ catifs relatifs à la radioprotection des travailleurs. Pour l’usine TU5, l’ASN a rendu publique en 2021 son ana ‑ lyse du rapport de réexamen périodiquede l’installation.Elle poursuit le contrôle de la mise en œuvre des engagements pris dans ce cadre. L’ASN sera attentive aux actions que l’exploitant mettra en œuvre en 2022 sur la thématique de la culture de sûreté et radioprotection et restera vigilante aumaintiend’une rigueur suffisante dans les gestes d’exploitation, de maintenance et dans le suivi des écarts détectés. Usines Orano de fluoration de l’uranium Conformément à la prescription de l’ASN, les installations de fluoration les plus anciennes ont déf initivement été mises à l’arrêt en décembre 2017. Les installations arrêtées ont depuis été vidangées de lamajorité de leurs subs - tances dangereuses et sont en phase de préparation au démantèlement. Le démantèlement de l’INB 105 est autorisé par le décret n° 2019-1368 du 16 décembre 2019. Les principaux enjeux associés sont liés aux risques de dissémination de substances radioactives, ainsi que d’exposition aux rayonnements ionisants et de criticité, en raison de substances uranifères résiduelles présentes dans certains équipements. L’ASN a contrôlé en 2021 la poursuite de la remise à niveau de l’usine Philippe Coste, dont les installations sont classées Seveso seuil haut et remplacent celles de l’INB 105 (ex‑Co ‑ murhex). Les principales unités de cette usine avaient été misesen service en 2019mais l’exploitantavait dû remplacer en 2020 tous les cristallisoirs et résoudre diverses difficultés technologiques. Cette mise à niveau du cœur du procédé a permis de retrouver en 2021 un fonctionnement plus stable, donc plus sûr et moins générateur des faibles rejets atmos ‑ phériques liés aux transitoires d’exploitation. La nouvelle unité de production de fluor a également étémise en service. L’ASN sera vigilante en 2022 aumaintien desconditions d’exploita ‑ tion, notamment celles des anciennes unités de traitement des effluents de la conversion. En effet, la nouvelle unité de traitement des effluents de l’usine Philippe Coste, devant être modifiée en profondeur, ne sera disponible que dans plu‑ sieurs années. Par ailleurs, concernant les installationsmises à l’arrêt, l’ASN estime que les projets de reconditionnement des colis ont insuffisamment avancé et attend de l’exploitant qu’il semobi ‑ lise plus fortemen t pour assurer le reconditionnement des colis contenant des substances radioactives et dangereuses entreposés sur les aires 61 et 79 dans les délais impartis. Usine d’enrichissement Georges Besse 1 Constituant l’INB 93, l’installation d’enrichissement de l’uranium Georges Besse 1 (Eurodif) était principalement composée d’une usine de séparation des isotopes de l’uranium par le procédé de diffusion gazeuse. À la suite de l’arrêt de la production de cette usine enmai 2012, l’exploitant a mis en œuvre, de 2013 à 2016, les opérations de «rinçage intensif suivi de lamise “en air” d’Eurodif» (opération Prisme), qui consistaient à effectuer des opérations de rinçage répétés des circuits de diffusion gazeuse avec du trifluorure Rapport de l’ASN sur l’état de la sûreté nucléaire et de la radioprotection en France en 2021 45 LE PANORAMA RÉGIONAL DE LA SÛRETÉ NUCLÉAIRE ET DE LA RADIOPROTECTION AUVERGNE-RHÔNE-ALPES

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