Rapport de l'ASN 2020

Centrale nucléaire de Nogent‑sur‑Seine La centrale nucléaire de Nogent‑sur‑Seine, exploitée par EDF dans le département de l’Aube, sur le territoire de la commune de Nogent‑sur‑Seine, à 70 km au nord‑ouest de Troyes, est constituée de deux REP d’une puissance de 1 300MWe chacun, mis en service en 1987 et 1988. Le réacteur 1 constitue l’INB 129, le réacteur 2 constitue l’INB 130. L’ASN considère que les performances du site de Nogentsur‑Seine dans le domaine de la sûreté nucléaire, et dans une moindre mesure dans celui de la radioprotection, sont en retrait par rapport à l’appréciation générale portée sur les centrales nucléaires d’EDF. En matière de protection de l’environnement, elles se distinguent favorablement et sont jugées satisfaisantes. Sur le plan de la sûreté nucléaire, l’ASN considère que la rigueur d’exploitation n’est pas au niveau attendu. Le nombre notable d’erreurs de configuration des circuits et d’écarts vis‑à‑vis des spécifications techniques d’exploitation des réacteurs doit faire l’objet d’une priorité d’action de l’exploitant. L’ASN constate néanmoins des progrès concernant la rigueur de la surveillance en salle de commande. S’agissant de la maintenance, dans un contexte où l’activité a été soutenue compte tenu de la visite décennale du réacteur 2, l’ASN considère que la situation est globalement satisfaisante. L’exploitant doit néanmoins maintenir ses efforts concernant la surveillance des interventions, notamment afin de mieux déceler les non‑conformités qui nécessitent de nouvelles interventions sur les installations. Ces non‑conformités restent en effet à un niveau important. Concernant la radioprotection des travailleurs, le bilan à l’issue de la visite décennale du réacteur 2 est décevant. Le manque de maîtrise de la propreté radiologique de certains chantiers a en effet conduit à un nombre important d’expositions internes des intervenants. Des progrès en matière de coordination des interventions sont attendus. Les modif ications des parades en cours de chantier doivent par ailleurs être mieux formalisées et suivies. En matière de protection de l’environnement, l’ASN considère que les résultats du site pour l’année 2020 sont satisfaisants. Une amélioration de la maîtrise des rejets est en particulier notée par l’ASN, dans un contexte pourtant contraint par les travaux de la visite décennale du réacteur 2. Au titre de l’inspection du travail, l’ASN a été attentive aux adaptations des consignes de sécurité liées au contexte de pandémie de Covid‑19, et au respect de celles‑ci. Par ailleurs, les contrôles effectués sur la mise en œuvre des opérations de levage ont souligné des manques de rigueur, y compris concernant la vérification de la conformité des équipements avant utilisation. Centre de stockage de l’Aube Autorisé par le décret du 4 septembre 1989 et mis en service en janvier 1992, le centre de stockage de l’Aube (CSA) a pris le relais du centre de stockage de la Manche qui a cessé ses activités en juillet 1994, en bénéf iciant de son retour d’expérience. Cette installation, implantée à Soulaines‑Dhuys, présente une capacité de stockage d’un million de mètres cube (m3) de déchets de faible et moyenne activité à vie courte (FMA-VC). Elle constitue l’INB 149. Les opérations autorisées dans l’installation incluent le conditionnement des déchets, soit par injection de mortier dans des caissons métalliques de 5 ou 10 m3, soit par compactage de fûts de 200 litres. À la fin de l’année 2020, le volume des déchets stockés était d’environ 350000 m3, soit 35% de la capacité autorisée. Selon les estimations réalisées par l’Andra en 2016 dans le rapport de conclusion du réexamen périodique du CSA, la saturation de sa capacité pourrait intervenir à l’horizon 2062 au lieu de 2042 initialement prévu, en raison d’une meilleure connaissance des déchets futurs et de leurs chroniques de livraison. L’année 2020 a été marquée par un arrêt prolongé des installations du centre, en raison du contexte sanitaire national. La construction de nouveaux ouvrages destinés au stockage futur de déchets s’est par ailleurs poursuivie. L’ASN considère que le CSA est exploité dans des conditions satisfaisantes dans les domaines de la sûreté, de la radioprotection et de la protection de l’environnement. L’instruction du dossier de réexamen périodique du CSA, destinée notamment à évaluer la sûreté de l’installation en fonction de l’évolution prévue de ses activités sur les dix prochaines années, s’est poursuivie en 2020, en vue d’une prise de position de l’ASN sur les conditions d’exploitation du centre. Projet de centre de stockage en couche géologique profonde L’ASN considère que les expérimentations et travaux scientifiques menés par l’Andra dans le laboratoire souterrain de Bure se sont poursuivis en 2020 avec un bon niveau de qualité, comparable à celui des années précédentes. Rapport de l’ASN sur l’état de la sûreté nucléaire et de la radioprotection en France en 2020 63 LE PANORAMA RÉGIONAL DE LA SÛRETÉ NUCLÉAIRE ET DE LA RADIOPROTECTION GRAND EST

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