Rapport de l'ASN 2020

Afin d’atteindre ces objectifs, EDF a proposé de nom‑ breuses modifications sur les installations, notamment pour améliorer la sûreté de la piscine d’entreposage du combustible, pour réduire le risque de fusion du cœur et pour limiter les rejets en cas d’accident grave. À l’issue de la phase générique du réexamen, l’ASN estime que la mise en œuvre des modifications propo‑ sées par EDF conduit à des améliorations significatives de la sûreté des installations. L’ASN prescrit la réalisa‑ tion des améliorations majeures de la sûreté prévues par EDF ainsi que de certaines dispositions supplémen‑ taires qu’elle considère comme nécessaires à l’atteinte des objectifs du réexamen. Le déploiement des modifications proposées par EDF et des dispositions supplémentaires prescrites par l’ASN est réalisé en deux temps, afin de permettre à l’exploi‑ tant d’en maîtriser la mise en œuvre et de faciliter leur appropriation par les équipes de conduite. L’ASN s’est assurée que la majeure partie des améliorations de sûreté sont déployées dès la première phase, c’est‑à‑dire au moment de la visite décennale du réacteur. L’ASN considère que ces améliorations de sûreté ouvrent la perspective d’une poursuite de fonctionnement des réacteurs de 900 MWe pour les 10 ans suivant leur quatrième réexamen périodique. D’ici 2031, EDF réalisera la phase spécif ique du qua‑ trième réexamen périodique de chacun des réacteurs de 900 MWe. Les dispositions proposées par EDF don‑ neront alors lieu à une enquête publique. L’ASN sou‑ mettra ensuite à la consultation du public les projets de prescriptions qu’elle jugera nécessaires pour la pour‑ suite du fonctionnement de chacun des réacteurs. EPR de Flamanville, un projet complexe confronté à de nombreux aléas L’ASN reste vigilante sur l’EPR de Flamanville, qui constitue un projet complexe, confronté à de nom‑ breux aléas. Le programme important d’essais réalisés en vue de la mise en service du réacteur a mon‑ tré globalement que les performances attendues des systèmes sont atteintes, mais a révélé l’existence d’écarts dont certains nécessitent des modif ications de l’installation. Sur la base des essais réalisés sur les systèmes de sûreté de la piscine d’entreposage et des contrôles qu’elle a effectués, l’ASN a autorisé, en octobre 2020, l’arrivée du combustible nucléaire sur le site du réacteur EPR de Flamanville, qui est entreposé dans cette piscine. Le contrôle des équipements de l’EPR a déjà mis en évidence de nombreux écarts par rapport à la qua‑ lité attendue. En conséquence, l’ASN a demandé à EDF d’effectuer une revue de la qualité des matériels du réacteur EPR de Flamanville. Pour ce qui concerne les circuits secondaires (tuyauteries d’évacuation de la vapeur et d’alimentation en eau des générateurs de vapeur), plus d’une centaine de soudures sont concer‑ nées par des écarts. EDF a prévu de réparer certaines de ces soudures et de justif ier le maintien en l’état des autres. Les procédés de réparation ont été définis par EDF et font l’objet d’essais et de maquettes spéci‑ fiques dans le cadre de leur qualification. L’ASN donne son accord avant chaque étape de leur mise en œuvre. L’instruction des dossiers de justification de maintien en l’état par l’ASN inclut l’analyse des conséquences de l’écart relatif au non‑respect des températures lors du détensionnement thermique des soudures. L’ASN est particulièrement attentive au retour d’expé‑ rience acquis sur les EPR en Finlande et en Chine, qui met en exergue certains sujets nécessitant des investi‑ gations et instructions spécifiques. Il concerne notam‑ ment la corrosion sous contrainte sur les pilotes des soupapes sur le réacteur EPR d’Olkiluoto (Finlande), ainsi que les anomalies sur les distributions de puis‑ sance dans le cœur des EPR de Taishan (Chine). Une période charnière pour prendre des décisions sur la gestion des matières et des déchets radioactifs À la suite du débat public qui s’est tenu en 2019 pour préparer la prochaine édition du Plan national de ges‑ tion des matières et des déchets radioactifs (PNGMDR), la ministre chargée de l’écologie et le président de l’ASN ont fixé, par la décision du 21 février 2020, les orienta‑ tions de cette prochaine édition. Rapport de l’ASN sur l’état de la sûreté nucléaire et de la radioprotection en France en 2020 5 ÉDITORIAL DU COLLÈGE

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