Rapport de l'ASN 2020

En matière de radioprotection, seule la centrale nucléaire de Civaux s’est distinguée de manière positive. L’ASN considère que plusieurs centrales nucléaires ont été en retrait. C’est en particulier le cas des centrales nucléaires de Dampierre-enBurly et Flamanville et, dans une moindre mesure, de celles de Golfech, Chooz, Nogent-sur-Seine, Gravelines et du Blayais. En matière de protection de l’environnement, les centrales nucléaires de Paluel, Nogent-sur-Seine, Saint-Laurent-des-Eaux, Chooz et Saint-Alban se sont distinguées de manière positive. Au contraire, les centrales nucléaires de Belleville et Dampierre et, dans une moindre mesure, celles du Blayais et de Gravelines ont été en retrait. Le réacteur EPR de Flamanville en cours de construction L’ASN considère que l’organisation mise en place pour recevoir et entreposer les assemblages de combustible est satisfaisante sur le site du réacteur EPR de Flamanville. Cela l’a conduite à autoriser en 2020 l’arrivée du combustible sur le site. La préparation et la réalisation des activités de réparation des soudures des circuits secondaires principaux se déroulent également dans de bonnes conditions. L’ASN poursuivra son contrôle de ces activités en 2021 et sera vigilante à l’adéqua‑ tion des ressources et de l’organisation pour la réalisation d’un volume plus important de réparations en parallèle. L’organisation pour la réalisation des essais de démarrage est satisfaisante mais EDF doit veiller à la justif ication de la repré‑ sentativité de ces essais ainsi qu’à la complétude de l’analyse des résultats. En revanche, l’ASN considère qu’EDF doit signif icativement compléter le programme des contrôles complémentaires prévus dans le cadre de la revue de qualité des matériels autres que les équipements sous pression. Ce programme avait été demandé en 2018 par l’ASN, du fait de lacunes importantes constatées dans la surveillance exercée par EDF sur ses prestataires. Les centrales nucléaires en démantèlement et les installations de gestion des déchets L’ASNconsidèreque leniveaude sûretédes installations endémantèlement et degestiondes déchets est globalement satisfaisant, bien que l’avancement des chantiers de démantèlement ait été fortement ralenti en 2020. Pour les installations en démantèlement d’EDF dont le com‑ bustible a déjà été évacué, la sûreté nucléaire consiste à maî‑ triser le conf inement des substances radioactives. Pour ce qui concerne les réacteurs de première génération (filière uranium naturel-graphite-gaz, voir chapitre 13), la grande majorité de ces substances se situe dans les caissons des réacteurs actuel‑ lement conf inés, sans opération de démantèlement pouvant les remettre en suspension. EDF devra donc veiller à la maîtrise du vieillissement de ces installations, tout en cherchant à dimi‑ nuer les délais de démantèlement des caissons pour limiter le plus possible les risques pour la sûreté. L’avancement du démantèlement des réacteurs Chooz A et Superphénix est conforme aux échéances prescrites par leur décrets. L’ASN estime cependant que l’organisation de gestion de crise de Superphénix doit être améliorée. Les enjeux auxquels est confrontée EDF résident dans la radio‑ protection des travailleurs et la gestion des déchets. Concernant ces points, elle a mis en place des plans d’action destinés à pal‑ lier les diff icultés de maîtrise du risque lié aux rayonnements alpha, présent plus particulièrement dans l’installation de Chooz A. Toutefois, l’eff icacité de ces plans d’action n’a pas pu être mesurée en 2020 compte tenu de la réduction des acti‑ vités du fait de la crise sanitaire. Par ailleurs, EDF se heurte régulièrement à la problématique de présence d’amiante dans les équipements à démonter, qui la conduit à interrompre les chantiers pour permettre d’établir les mesures de protection adaptées et le désamiantage. Conformément à la demande de l’ASN, EDF a renforcé l’organi‑ sation du projet de démantèlement de Fessenheim et a apporté les compléments attendus sur le déroulement de la préparation au démantèlement de l’installation, à la suite de son arrêt défi‑ nitif en 2020. EDF a par ailleurs déposé le dossier de démantèle‑ ment de Fessenheim auprès de la ministre chargée du nucléaire à la fin de l’année. L’ASN note des lacunes communes dans cer‑ tains dossiers de démantèlement ou de réexamen remis par EDF, qui ne présentent pas toujours le niveau de détail requis pour permettre d’évaluer les conséquences des opérations envi‑ sagées au regard de la sûreté et de la radioprotection. ORANO L’ASN considère que le niveau de sûreté des installations exploitées par Orano est demeuré à un niveau globalement satisfaisant en 2020. Dans le contexte de crise sanitaire, Orano a maintenu l’essentiel de ses activités en adaptant son organisation pour maintenir l’ensemble des gestes de sûreté requis. Les installations exploitées par Orano sont implantées sur les sites de La Hague, du Tricastin et de Marcoule. Elles présentent des enjeux de sûreté importants mais de natures différentes, à la fois chimiques et radiologiques. L’organisation du groupe Orano est principalement décentrali‑ sée, ce qui induit des pratiques hétérogènes entre chaque site. Cette hétérogénéité pourrait s’accroître encore avec la restruc‑ turation du groupe, conduite f in 2020, qui a scindé l’exploitant Orano Cycle en trois sociétés distinctes dévolues à la production d’uranium enrichi (Orano Chimie-Enrichissement), à la réutilisa‑ tion des matières issues du combustible usé (Orano Recyclage), et au démantèlement d’installations nucléaires (Orano Déman‑ tèlement). L’ASN examinera en 2021 le caractère acceptable à long terme de l’organisation déf inie par Orano, dans laquelle une partie de la responsabilité opérationnelle de l’exploitant d’installations en démantèlement, telle que la conduite d’équi‑ pements sensibles, est déléguée à une autre entité du groupe. La gestion des conséquences de la crise sanitaire L’ASN considère qu’Orano a convenablement géré les évolu‑ tions de ses organisations rendues nécessaires par les mesures sanitaires liées à la pandémie de Covid‑19 et informé réguliè‑ rement l’ASN des mesures prises. Les activités d’Orano ont été largement maintenues durant la période d’état d’urgence sani‑ taire, dans le respect des prescriptions applicables en matière de sûreté et de radioprotection. De plus, Orano a maintenu certaines activités de démantèlement présentant des enjeux importants. 16 Rapport de l’ASN sur l’état de la sûreté nucléaire et de la radioprotection en France en 2020 LES APPRÉCIATIONS DE L’ASN PAR EXPLOITANT ET PAR DOMAINE D’ACTIVITÉ

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