Rapport de l'ASN 2020

La crise sanitaire, un accélérateur des évolutions des pratiques de contrôle Le caractère exceptionnel de la situation a amené l’ASN à expérimenter de nouvelles façons de réaliser ses mis‑ sions, dont certaines ont vocation à être pérennisées. De façon évidente, le travail à distance a donné un coup d’accélérateur à la transformation numérique de l’ASN, avec un recours accru à l’utilisation des moyens de visioconférence, à l’archivage numérique et, de façon plus générale, à la dématérialisation. Surtout, de nouvelles pratiques de contrôle, à distance, ont été mises en place. D’abord vues comme un pis‑aller dans l’attente de la mise en œuvre de protocoles sani‑ taires, elles ont démontré leur intérêt, en complément des inspections sur site : possibilité d’accéder à distance à certaines bases de données de l’exploitant ainsi qu’à l’état des réacteurs ; possibilité d’examiner des docu‑ ments en y consacrant plus de temps que cela n’est possible sur site. Ces nouvelles formes de contrôle n’ont pas vocation à se substituer à la présence sur le terrain, qui reste essentielle pour appréhender les enjeux liés à une installation ou une activité nucléaire, examiner l’état des locaux et des matériels, observer la réalisa‑ tion de travaux et comprendre les interactions entre les intervenants. Elles permettent en revanche d’optimiser la présence des inspecteurs sur le terrain, qui peuvent ainsi se concentrer sur ce qui ne peut pas être contrôlé à distance. La crise sanitaire, un élément dans les réflexions sur la stratégie de l’ASN La crise sanitaire, si elle a profondément marqué l’année 2020 et probablement aussi 2021, n’a pas remis en cause les lignes directrices de la stratégie actuelle de l’ASN, qui restent pleinement d’actualité et pour lesquelles les tra‑ vaux se poursuivent : renforcer la mise en œuvre d’une approche graduée ; mieux piloter les instructions tech‑ niques ; renforcer l’efficacité de notre action de terrain; consolider notre fonctionnement ; conforter l’approche française et européenne par l’action internationale. Pour autant, cette crise appelle l’ensemble des parties prenantes, y compris notre institution, à une réflexion renouvelée sur l’anticipation et la précaution. En cela, elle contribue à mettre en relief les questions de fond sur lesquelles l’ASN appelle depuis plusieurs années à des décisions, notamment pour éviter à terme les situa‑ tions d’impasse : marges nécessaires pour assurer tout à la fois la sûreté nucléaire et la sécurité du réseau élec‑ trique ; décisions à prendre pour une gestion sûre des déchets radioactifs sur le long terme ; renforcement des compétences de la filière. Les réflexions sur le futur plan stratégique de l’ASN démarreront à la fin de l’année 2021. À cette aune, plu‑ sieurs questions pourront être examinées : ∙ les modalités selon lesquelles, pour une meilleure effi‑ cience de l’action publique, l’ASN peut travailler avec les différentes parties prenantes pour faire en sorte que les potentielles situations d’impasse, une fois identifiées, soient correctement anticipées ; 10 Rapport de l’ASN sur l’état de la sûreté nucléaire et de la radioprotection en France en 2020 ÉDITORIAL DU DIRECTEUR GÉNÉRAL

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