Rapport de l'ASN 2019

Centrale nucléaire du Blayais La centrale nucléaire du Blayais est exploitée par EDF dans le département de la Gironde, à 50 km au nord de Bordeaux. Cette centrale est constituée de quatre réacteurs à eau sous pression d’une puissance de 900 MWe. Les réacteurs 1 et 2 constituent l’INB 86, les réacteurs 3 et 4 l’INB 110. L’ASN considère que les performances de la centrale nucléaire du Blayais rejoignent l’appréciation générale que l’ASN porte sur EDF en matière de sûreté nucléaire, et qu’elles sont en retrait en matière de radioprotection. Les performances en matière de protection de l’environnement, bien que compa‑ rables à la moyenne du parc nucléaire, doivent être améliorées. En matière de sûreté nucléaire, l’ASN estime que la centrale est en progression dans le domaine de la maintenance, et fait preuve d’une bonne maîtrise dans la réalisation des travaux pendant les arrêts de réacteur. Cependant, l’ASN constate encore des défauts dans la qualité de la documentation opérationnelle pour la préparation et la réalisation des activités. L’ASN considère que ces défauts concourent à un manque dans le suivi des procédures, qui subsiste en 2019 malgré la mise en place d’un plan d’action à ce sujet. Des défauts de surveillance en salle de commande, notamment dus aux sollicitations multiples des opérateurs, ont été relevés dans plusieurs événements significatifs. Par ailleurs, l’ASN constate en 2019 une succession d’événements susceptibles de porter atteinte à la gaine du combustible, première barrière de confinement des substances radioactives. Dans le domaine de la radioprotection des travailleurs, l’ASN considère que la situation s’est dégradée sur différents aspects liés à la maîtrise de la propreté radiologique, au comporte‑ ment des intervenants, ainsi qu’à l’organisation des chantiers. De plus, l’ASN constate un manque de prise en compte du retour d’expérience sur l’année, illustré notamment par une série d’événements au cours du dernier des quatre arrêts de réacteur de 2019. Concernant la protection de l’environnement, l’ASN consi‑ dère que l’exploitant tarde à apporter des solutions correc‑ tives pérennes aux pollutions historiques des sols et nappes souterraines détectées ces dernières années. Elle note toute‑ fois que les investigations menées par le site progressent. De plus, des rejets liquides non radioactifs non conformes sont survenus, en lien avec les difficultés qu’éprouve l’exploitant à entretenir ses réseaux d’eaux usées. En matière d’inspection du travail, l’ASN a assuré le suivi des dossiers de conformité des ponts lourds, des outillages de fabrication locale, et de la ventilation des locaux à pollution spécifique. Les délais de diagnostic et de remise en confor‑ mité sont jugés trop longs. En collaboration avec la Direction régionale des entreprises, de la concurrence, de la consom‑ mation, du travail et de l’emploi (Direccte), l’ASN a identifié une mauvaise maîtrise du risque lié à l’amiante. Un contrôle sur les temps de travail des salariés a également été engagé. Centrale nucléaire de Civaux La centrale nucléaire de Civaux est exploitée par EDF dans le département de la Vienne, à 30 km au sud de Poitiers, en région Nouvelle‑Aquitaine. Elle comprend deux réacteurs à eau sous pression d’une puissance de 1 450 MWe. Le réacteur 1 constitue l’INB 158, le réacteur 2 l’INB 159. Ce site dispose d’une des bases régionales de la Force d’action rapide du nucléaire (FARN), créée en 2011 par EDF, à la suite de l’accident survenu à la centrale nucléaire de Fukushima au Japon. Son objectif est d’intervenir, en situation pré- accidentelle ou accidentelle, sur n’importe quelle centrale nucléaire en France, en apportant des renforts humains et des moyens matériels de secours. L’ASN considère que les performances de la centrale nucléaire de Civaux en matière de sûreté nucléaire, de radioprotection et de protection de l’environnement rejoignent globalement l’appréciation générale que l’ASN porte sur EDF. Dans le domaine de la sûreté nucléaire, concernant les acti‑ vités d’exploitation, l’ASN considère que les opérations de conduite des réacteurs sont globalement menées avec rigueur. Néanmoins, l’exploitant doit rester vigilant à bien préparer, puis réaliser les manœuvres de conduite délicates, quand d’autres activités menées simultanément peuvent nécessiter l’attention des mêmes opérateurs. L’ASN estime que l’exploi‑ tant a globalement bien réalisé les activités de maintenance prévues au cours de l’unique arrêt pour maintenance en 2019, qui s’est déroulé sur le réacteur 2. L’exploitant doit encore pro‑ gresser dans la qualité des actes de maintenance afin d’abor‑ der dans les meilleures conditions possibles les années à venir, plus chargées en arrêts et activités de maintenance, avec notamment les visites décennales qui seront réalisées dans le cadre du deuxième réexamen périodique des réacteurs. Concernant la radioprotection des travailleurs, l’ASN estime que l’exploitant a fait des progrès dans la mise en œuvre des mesures de prévention. Néanmoins, l’ASN considère que le site doit améliorer la gestion de l’accès des intervenants à certaines zones présentant un niveau élevé d’exposition aux rayonnements ionisants. Dans le domaine de la protection de l’environnement, l’ASN considère que l’exploitant doit améliorer sa stratégie de gestion d’un déversement accidentel de produits dangereux, afin d’éviter son transfert dans l’environnement. Les attentes de l’ASN ont été prescrites par décision n° 2019-DC-0666 du 18 avril 2019 . Les dispositions matérielles et organisationnelles mises en place par l’exploitant dans ce cadre seront contrôlées en 2020. L’ASN estime par ailleurs que l’exploitant doit progresser dans la gestion des déchets radioactifs sur ses installations. Rapport de l’ASN sur l’état de la sûreté nucléaire et de la radioprotection en France en 2019  79 LE PANORAMA RÉGIONAL DE LA SÛRETÉ NUCLÉAIRE ET DE LA RADIOPROTECTION NOUVELLE-AQUITAINE

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