Rapport de l'ASN 2019

Centrale nucléaire de Cattenom La centrale nucléaire de Cattenom est située sur la rive gauche de la Moselle, à 5 km de la ville de Thionville et à 10 km du Luxembourg et de l’Allemagne. Elle comprend quatre réacteurs à eau sous pression d’une puissance unitaire de 1300 MWe mis en service entre 1986 et 1991. Les réacteurs 1, 2, 3 et 4 constituent respectivement les INB 124, 125, 126 et 137. C’est, avec les centrales de Paluel et de Gravelines, une des centrales les plus grandes dans le monde en puissance installée. L’ASN considère que, malgré une relative amélioration en 2018, l’année 2019 a étémarquée par une nouvelle dégradation des performances de la centrale de Cattenomenmatière d’exploi‑ tation et demaintenance, sans toutefois que les indicateurs de mesure de la sûreté se détachent fortement par rapport à la moyenne des centrales exploitées par EDF. Dans le domaine de la protection de l’environnement, les résultats ont été maîtrisés de manière satisfaisante dans un contextemarqué par un épisode de canicule. Enfin, enmatière de radioprotection, les résultats restent contrastés malgré les efforts entrepris. Plusieurs événements ont mis en lumière un manque de rigueur dans la préparation ou la réalisation des activités d’ex‑ ploitation des réacteurs, et des écarts techniques ou documen‑ taires ont été constatés lors d’interventions sur le terrain. En matière de maintenance, l’année 2019 a été marquée par un programme chargé, avec trois arrêts de réacteurs pour visite partielle, dont deux se sont en partie chevauchés, notam‑ ment du fait de retards liés à des aléas lors du redémarrage. Dans cette situation de charge industrielle importante, des activités de maintenance ont montré des faiblesses dans la réalisation des gestes techniques (conduisant à des erreurs de maintenance) ou dans les requalifications de matériels. La capacité à gérer les événements fortuits, le délai de déclara‑ tion et la qualité d’analyse des événements significatifs restent satisfaisants. L’exploitant a pris la mesure de la baisse de performance et a lancé un plan d’action pour améliorer la rigueur d’exploi‑ tation fin 2019. En matière d’environnement, l’année 2019 a été marquée par les effets de la canicule, avec un étiage long et important de la Moselle. Le site a ainsi dû recourir au fonctionnement en recirculation de la retenue voisine du Mirgenbach. Par ailleurs, la réserve du barrage du Vieux‑Pré a été fortement sollicitée en soutien au débit de la Moselle pour compenser le prélè‑ vement d’eau nécessaire au fonctionnement des tours aéro‑ réfrigérantes. Aucun déversement accidentel n’a été déclaré en 2019, mais deux événements liés à la maîtrise des rejets aqueux et atmosphériques ont été relevés. En matière de radioprotection, l’année 2019 a été marquée par la survenue d’écarts portant sur le respect des règles de base pour l’accès en zone classée et sur la maîtrise de la dis‑ persion de la contamination, dans un contexte de forte acti‑ vité liée aux arrêts de réacteurs. Cependant les engagements pris par le site depuis 2017 pour améliorer la radioprotection ont été largement respectés. Enfin, enmatière de sécurité au travail, l’ASN a constaté qu’une dynamique est en place sur le thème de la maîtrise des risques d’atmosphère explosive qui doit être poursuivie. Une inspection portant sur la régularité des conditions d’in‑ tervention d’entreprises internationales sur le territoire fran‑ çais a été réalisée en commun avec des inspecteurs de l’Unité régionale d’appui et de contrôle de lutte contre le travail illé‑ gal (Uracti) de la Direction régionale des entreprises, de la concurrence, de la consommation, du travail et de l’emploi (Direccte). Elle a permis d’identifier des écarts concernant des entreprises sous‑traitantes lors du déroulement de leurs interventions. Centrale nucléaire de Chooz La centrale nucléaire de Chooz est exploité par EDF dans le département des Ardennes, sur le territoire de la commune de Chooz, à 60 km au nord de Charleville‑Mézières. Le site est constitué de la centrale nucléaire des Ardennes , dite Chooz A, comprenant le réacteur A (INB 163), exploité de 1967 à 1991, dont les opérations de mise à l’arrêt définitif et de déman‑ tèlement ont été autorisées par le décret n° 2007‑1395 du 27 septembre 2007 , et la centrale nucléaire de Chooz B , comprenant deux réacteurs d’une puissance de 1 450 MWe chacun (INB 139 et 144), mis en service en 2001. Réacteurs B1 et B2 en fonctionnement L’ASN considère que les performances en matière de sûreté nucléaire, de radioprotection et de protection de l’environne‑ ment de la centrale nucléaire de Chooz B rejoignent globale‑ ment l’appréciation générale des performances portée sur EDF. Sur le plan de la sûreté nucléaire, l’ASN constate qu’une dyna‑ mique de progrès a été maintenue dans un contexte pour‑ tant marqué par une forte activité liée à la visite décennale du réacteur 2. Concernant l’exploitation des réacteurs, une vigilance particulière doit néanmoins être portée à la qua‑ lité des analyses de risques liées aux interventions en période d’activités accrues. Concernant la maintenance, des défauts dans l’approvision‑ nement des pièces de rechange sont à l’origine de plusieurs événements significatifs. La qualité de la documentation opé‑ rationnelle peut encore être améliorée. Un effort doit égale‑ ment porter sur la formation des agents, notamment pour les activités complexes ou impliquant plusieurs spécialités. Par ailleurs, l’ensemble des actions concourant à l’optimisation de la radioprotection sur les chantiers, de l’analyse préliminaire Rapport de l’ASN sur l’état de la sûreté nucléaire et de la radioprotection en France en 2019  55 LE PANORAMA RÉGIONAL DE LA SÛRETÉ NUCLÉAIRE ET DE LA RADIOPROTECTION GRAND EST

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