Rapport de l'ASN 2019

Centrale nucléaire de Belleville‑sur‑Loire La centrale nucléaire de Belleville‑sur‑Loire est située au nord‑est du département du Cher, sur la rive gauche de la Loire, au carrefour de quatre départements (le Cher, la Nièvre, l’Yonne et le Loiret) et de deux régions administratives (Bourgogne‑Franche‑Comté et Centre‑Val de Loire). La cen‑ trale comporte deux réacteurs de 1300MWe, mis en service en 1987 et 1988, qui constituent respectivement les INB 127 et 128. L’ASN considère que les performances de la centrale nucléaire de Belleville-sur-Loire rejoignent l’appréciation générale por‑ tée sur EDF dans le domaine de la radioprotection, de l’envi‑ ronnement et de la sûreté nucléaire. La conduite de l’installation est en nette amélioration par rap‑ port aux années précédentes, même si elle demeure en deçà du niveau attendu. Les quelques faiblesses qui persistent sont identifiées par l’exploitant, qui poursuit la mise en œuvre de son plan d’action. En particulier, l’ASN considère que l’exploi‑ tant doit encore s’améliorer sur la communication au sein et entre les équipes de conduite, ainsi que sur l’analyse robuste des résultats des essais périodiques et la surveillance des para‑ mètres des réacteurs. À titre d’exemple, EDF a déclaré un évé‑ nement significatif de niveau 1 sur l’échelle INES du fait de la sortie, à deux reprises, du domaine de fonctionnement auto‑ risé par les règles de sûreté de l’installation. Par ailleurs, la gestion du risque d’incendie peut sensible‑ ment progresser. Dans le domaine de la radioprotection, l’ASNconstate que la situa‑ tion est satisfaisante et semaintient à ce niveau depuis plusieurs années. Le service compétent en radioprotection s’est notamment amélioré dans la traçabilité et le suivi des actions visant à optimi‑ ser la dosimétrie des chantiers à fort enjeu de radioprotection. Les performances de la centrale nucléaire de Belleville-sur- Loire en matière d’environnement sont satisfaisantes, même si une attention particulière doit être apportée par l’exploitant à la gestion du transport interne des matières dangereuses, où des améliorations sont attendues pour l’année 2020. En matière d’inspection du travail, des contrôles ont été menés, notamment lors des arrêts pour maintenance, dans les domaines de la santé et de la sécurité au travail. En particulier, des inspections ont été effectuées en lien avec les travaux d’étanchéification de la paroi de l’enceinte de confinement des réacteurs. Les observations adressées à la centrale et aux entreprises sous‑traitantes ont nécessité des actions correctives, contrôlées au cours de la réalisation des prestations. Par ailleurs, des rencontres régulières avec les instances représentatives du personnel ont eu lieu lors de CHSCT et lors de demandes ponctuelles des représentants du personnel sur des thématiques essentiellement axées sur l’application des lois sociales. Centrale nucléaire de Dampierre‑en‑Burly La centrale nucléaire de Dampierre‑en‑Burly se situe sur la rive droite de la Loire, dans le département du Loiret, à environ 10 km en aval de Gien et 45 km en amont d’Orléans. Elle comprend quatre réacteurs nucléaires de 900 MWe, mis en service en 1980 et 1981. Les réacteurs 1 et 2 constituent l’INB 84, les réacteurs 3 et 4 l’INB 85. Le site dispose d’une des bases régionales de la Force d’action rapide du nucléaire (FARN), force spéciale d’intervention, créée en 2011 par EDF, à la suite de l’accident survenu à la centrale nucléaire de Fukushima. Son objectif est d’intervenir, en situation pré‑ac‑ cidentelle ou accidentelle, sur n’importe quelle centrale nu‑ cléaire en France, en apportant des renforts humains et des moyens matériels de secours. L’ASN considère que les performances de la centrale nucléaire de Dampierre‑en‑Burly rejoignent l’appréciation générale por‑ tée sur EDF dans le domaine de la sûreté nucléaire. Cependant, les performances en matière d’environnement et de radioprotection demeurent en retrait par rapport à la moyenne nationale. Ces appréciations restent identiques à celles déjà formulées au titre de l’année 2018. En matière de sûreté, les résultats sont globalement satisfaisants, avec notamment une bonne implication de la filière indépendante de sûreté et des équipes de conduite dans les analyses menées sur les événements significatifs. L’ASN constate cependant une recrudescence de fragilités organisationnelles entre les équipes de conduite et les autres services de la centrale, qui ont été à l’origine de plusieurs événements significatifs. Des fragilités dans la surveillance effectuée en salle de commande sont encore régulièrement constatées. L’ASN a par ailleurs de nouveau constaté une maîtrise partielle du risque d’incendie sur le site. Levée de la surveillance renforcée Au vu des résultats de la surveillance renforcée de la centrale nucléaire de Belleville-sur-Loire décidée en septembre 2017, l’ASN constate que l’état des installations et les pratiques en matière de sûreté se sont, de manière générale, sensiblement améliorés. Après les progrès relevés par l’ASN en 2018, les contrôles spécifiques réalisés durant l’année 2019 ont mis en évidence une amélioration des performances du site dans les domaines de la gestion des écarts et de la conduite des installations. Par conséquent, l ’ASN a décidé en janvier 2020 de lever la surveillance renforcée de la centrale nucléaire de Belleville‑sur‑Loire. Elle insiste néanmoins sur la nécessité pour le site de maintenir le niveau d’exigence atteint afin de pérenniser les améliorations constatées depuis 2017. Rapport de l’ASN sur l’état de la sûreté nucléaire et de la radioprotection en France en 2019  47 LE PANORAMA RÉGIONAL DE LA SÛRETÉ NUCLÉAIRE ET DE LA RADIOPROTECTION CENTRE-VAL DE LOIRE

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