Rapport de l'ASN 2018

OCCITANIE LE PANORAMA RÉGIONAL DE LA SÛRETÉ NUCLÉAIRE ET DE LA RADIOPROTECTION rapport aux années précédentes, ce qui s’est traduit par la déclaration de nombreux événements significatifs pour la sûreté, dont 4 classés au niveau 1 de l’échelle INES. En outre, l’ASN constate que l’effectif de l’équipe chargée de la conduite du réacteur 2 a tout juste été auminimum requis à plusieurs reprises lors de l’arrêt programmé et que les condi‑ tions de sérénité en salle de commande se sont dégradées sur les deux réacteurs. L’arrêt programmé du réacteur 2 s’est globalement bien déroulé. L’exploitant a tenu compte du retour d’expérience des arrêts réalisés en 2017. Cependant, l’ASN estime que les progrès accomplis dans la préparation des activités doivent être poursuivis. Enfin, l’ASN estime que l’exploitant de la centrale de Golfech doit continuer à amélio‑ rer sa capacité à détecter, analyser et traiter les écarts affec‑ tant ses installations. Concernant la protection de l’environnement, l’ASN constate que le site doit progresser en matière de gestion des subs‑ tances dangereuses, notamment sur l’identification des substances et la connaissance de leur nocivité sur l’environ‑ nement et les personnes. Toutefois, l’ASN souligne les progrès accomplis par le site dans la gestion du risque microbiolo‑ gique et des déchets. En matière de radioprotection des travailleurs, l’ASN relève à nouveau des défauts dans la préparation et la réalisation des activités à fort enjeu de radioprotection. Le site rencontre des difficultés persistantes pour respecter les objectifs dosi‑ métriques qu’il se fixe. Plateforme de Marcoule La plateforme nucléaire de Marcoule est située à l’ouest d’Orange, dans le département du Gard. Elle est dédiée, pour ce qui concerne ses 6 installations civiles, à des activités de recherche relatives à l’aval du cycle du combustible et à l’ir‑ radiation de matériaux, ainsi qu’à des activités industrielles, notamment concernant la fabrication de combustible MOX, le traitement de déchets radioactifs et l’irradiation de maté‑ riaux. La majeure partie du site est en outre constituée d’ins‑ tallations nucléaires de défense. Centre du CEA de Marcoule Créé en 1955, le centre CEA de Marcoule comporte trois ins‑ tallations civiles : les laboratoires Atalante (INB 148), la cen‑ trale Phénix (INB 71) et l’installation d’entreposage Diadem (INB 177). Installation Atalante – Centre du CEA Les laboratoires Atalante , créés dans les années 1980, ont pour mission principale de mener des activités de R&D en matière de recyclage des combustibles nucléaires, de gestion des déchets ultimes et d’exploration de nouveaux concepts pour les systèmes nucléaires de quatrième génération. Afin d’étendre ces activités de recherche, des aménagements ont été réalisés en 2017 pour accueillir des activités et des équipe‑ ments provenant du laboratoire d’études et de fabrication des combustibles avancés (Lefca) du centre CEA de Cadarache. Le CEA a transmis à l’ASN le rapport de réexamen de l’instal‑ lation en décembre 2016. En 2018, l’ASN a demandé au CEA des compléments portant notamment sur la protection de l’installation contre les agressions externes (foudre et inon‑ dation), la maîtrise du risque de perte d’alimentation élec‑ trique et la méthodologie de caractérisation radiologique et chimique des sols. Le CEA a transmis des compléments en 2018, qui sont en cours d’instruction par l’ASN. L’ASN considère que le niveau de sûreté d’Atalante est globa‑ lement satisfaisant. Néanmoins, des lacunes ont été relevées dans les dispositions de surveillance des intervenants exté‑ rieurs, notamment ceux amenés à réaliser des contrôles et essais périodiques sur l’installation. L’ASN a par ailleurs réalisé une inspection réactive à la suite de l’éclatement d’un flacon contenant un liquide radioactif manipulé dans une boite à gants, survenu le 19 décembre 2018, et qui a entrainé une blessure de l’intervenant réalisant la manipulation. Centrale Phénix – Centre du CEA La centrale Phénix est un réacteur surgénérateur de démonstration de la filière dite « à neutrons rapides », refroidi au sodium. Ce réacteur, d’une puissance électrique de 250 MWe, a été définitivement arrêté en 2009 et est en cours de démantèlement. Le démantèlement de la centrale est encadré dans ses grandes phases par le décret n o 2016‑739 du 2 juin 2016 . La décision n o 2016-DC-0564 de l’ASN du 7 juillet 2016 de l’ASN prescrit au CEA différents jalons et opérations de démantèlement. L’exploitant déploie actuellement des actions permettant de répondre aux prescriptions de l’ASN et demettre enœuvre ses engagements, pris dans le cadre de son réexamen périodique. L’ASN estime que le niveau de sûreté nucléaire et de radio‑ protection de la centrale Phénix demeure globalement satisfaisant. L’évacuation des combustibles irradiés et les premières activités de démantèlement (dépose d’équipe‑ ments…) se sont poursuivies en 2018 dans des conditions Inspection du travail dans la centrale nucléaire de Golfech En matière d’inspection du travail, les inspecteurs ont constaté en 2018 que le périmètre de contrôle et le suivi des observations formulées par un organisme accrédité lors de contrôles réglementaires portant notamment sur des ponts de manutention devaient être améliorés. Une inspection renforcée a mis en évidence un manque de maîtrise de la réglementation européenne relative au risque chimique. L’ASN évaluera les mesures prises par l’exploitant courant 2019. 76  Rapport de l’ASN sur l’état de la sûreté nucléaire et de la radioprotection en France en 2018

RkJQdWJsaXNoZXIy NjQ0NzU=