Rapport de l'ASN 2018

NOUVELLE-AQUITAINE LE PANORAMA RÉGIONAL DE LA SÛRETÉ NUCLÉAIRE ET DE LA RADIOPROTECTION En matière de sûreté, l’ASN note que les arrêts de réacteur pour maintenance et renouvellement du combustible se sont bien déroulés. Cependant, l’ASN constate que le site rencontre des difficultés persistantes pour planifier, prépa‑ rer et réaliser les essais périodiques prescrits par les règles générales d’exploitation. La qualité de la documentation opérationnelle constitue, comme les années précédentes, un point faible pour le bon déroulement de ces essais, ce qui introduit un risque de non‑respect des procédures. Des défauts de contrôle technique et de communication opéra‑ tionnelle ont également été constatés à plusieurs reprises. En ce qui concerne la radioprotection des travailleurs, l’ASN observe une baisse sensible du nombre de déclarations d’événements significatifs par rapport aux années pré‑ cédentes. L’ASN constate que l’exploitant a respecté ses objectifs en matière de dosimétrie collective et de propreté radiologique des chantiers. L’ASN note toutefois quelques situations révélatrices d’un défaut de culture de radiopro‑ tection de la part de certains intervenants et d’un manque de rigueur dans la gestion des sources radioactives. Concernant la protection de l’environnement, l’exploitant a identifié l’origine probable de la présence historique de tri‑ tium dans la nappe d’eau captive située sous la centrale. Celle‑ci serait due à des défauts d’étanchéité des planchers des bâtiments des auxiliaires nucléaires des réacteurs 3 et 4. Elle reste toutefois sans impact à l’extérieur du site. L’ASN estime que la poursuite des investigations et la mise en œuvre des réparations doivent être une priorité pour le site en 2019. L’ASN note les efforts importants accomplis par l’ex‑ ploitant pour améliorer la gestion de ses déchets radioactifs conformément aux règles applicables, mise en défaut par les inspecteurs en début d’année. Centrale nucléaire de Civaux La centrale nucléaire de Civaux est exploitée par EDF dans le département de la Vienne, à 30 km au sud de Poitiers, en région Nouvelle‑Aquitaine. Elle comprend deux réac‑ teurs à eau sous pression d’une puissance de 1 450 MWe. Le réacteur 1 constitue l’INB 158, le réacteur 2 l’INB 159. Ce site dispose d’une des bases régionales de la Force d’ac‑ tion rapide du nucléaire (FARN), créée en 2011 par EDF. L’ASN considère que les performances de la centrale nucléaire de Civaux en matière de radioprotection et de protection de l’environnement rejoignent globalement l’ap‑ préciation générale que l’ASN porte sur EDF mais que ses performances enmatière de sûreté nucléaire sont en retrait par rapport à cette appréciation générale. Dans le domaine de la sûreté, l’ASN note qu’au cours des arrêts pour maintenance des réacteurs 1 et 2, l’exploitant a mis en évidence de nombreuses lacunes dans la préparation, la pla‑ nification et la réalisation d’activités de maintenance sur des matériels importants pour la sûreté. Ces difficultés ont conduit à des non‑qualités de maintenance, que le site a depuis corri‑ gées. L’ASN considère que la qualité de la maintenance s’est dégradée par rapport aux années précédentes. EDF n’a pas suffisamment tiré les enseignements de l’arrêt pour mainte‑ nance de 2017. Concernant les activités d’exploitation, l’ASN considère que les opérations de conduite des réacteurs sont globalement menées avec rigueur, mais que le site doit encore faire des efforts supplémentaires dans ce domaine. L’ASN estime que la prise en compte de la radioprotection dans la préparation des interventions doit être renforcée. L’ASN considère que l’exploitant doit progresser dans l’opti‑ misation des doses de rayonnement reçues par les interve‑ nants et améliorer la gestion de l’accès des intervenants à certaines zones réglementées, afin de limiter le risque d’ex‑ position aux rayonnements ionisants. Elle note que la ges‑ tion des sources radioactives est assurée de façon rigoureuse. Dans le domaine de la protection de l’environnement, l’ASN considère que l’exploitant doit améliorer sa stratégie de gestion en cas de déversement accidentel de produits dangereux sur le site afin d’éviter leur transfert dans l’environnement. Elle estime par ailleurs qu’il doit progresser dans la gestion du risque microbiologique et des déchets radioactifs sur ses installations. Inspection du travail dans les centrales nucléaires de la région Nouvelle-Aquitaine À la centrale du Blayais, une inspection renforcée a mis en évidence un manque de maîtrise de la réglementation européenne relative au risque chimique. L’ASN évaluera les mesures prises par l’exploitant courant 2019. Des enquêtes spécifiques ont été conduites après la survenue d’accidents du travail et sur sollicitations particulières concernant des salariés d’entreprises extérieures. Une demande de vérification d’un outillage a été formulée à cette occasion. À la centrale de Civaux, les agents en charge de l’inspection du travail ont formulé des observations sur le respect d’apport d’air neuf dans les espaces confinés, qui ont conduit l’exploitant à reporter certains travaux de maintenance. Une inspection renforcée a mis en évidence un manque de maîtrise de la réglementation européenne relative au risque chimique. L’ASN évaluera les mesures prises par l’exploitant courant 2019. Les inspecteurs du travail ont constaté que le périmètre de contrôle et le suivi des observations formulées par un organisme accrédité lors de contrôles réglementaires devaient être améliorés, notamment dans le domaine électrique. Une demande de vérification d’installations électriques a été formulée à l’issue de ce contrôle. Des enquêtes spécifiques ont été conduites après la survenue d’accidents du travail et sur sollicitations particulières concernant des salariés d’entreprises extérieures. 74  Rapport de l’ASN sur l’état de la sûreté nucléaire et de la radioprotection en France en 2018

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