Rapport de l'ASN 2018

CENTRE-VAL DE LOIRE LE PANORAMA RÉGIONAL DE LA SÛRETÉ NUCLÉAIRE ET DE LA RADIOPROTECTION significatif de niveau 1 sur l’échelle INES du fait de la détec‑ tion tardive d’un positionnement des grappes de commande du réacteur en dehors des limites fixées par le référentiel de sûreté de l’installation. L’ASN a cependant constaté une nette amélioration de l’état général des installations et de la détection des anomalies en 2018. Il convient toutefois de s’assurer que ces changements de culture soient intégrés par l’ensemble des services et s’ancrent dans le temps. En conséquence, l’ASN a décidé de maintenir le site sous sur‑ veillance renforcée. Cette situation est susceptible d’évoluer courant 2019 en fonction de la robustesse et de la pérennité des actions mises en place par l’exploitant pour améliorer ses résultats en conduite. Un suivi particulier du plan d’amé‑ lioration déployé par l’exploitant sur cette thématique sera réalisé par l’ASN en 2019. Dans le domaine de la radioprotection, l’ASN souligne les efforts significatifs engagés par le site, bien que la maîtrise du risque de dispersion de la contamination en période d’ar‑ rêt de réacteur puisse être améliorée. En matière d’environnement, les performances de la cen‑ trale de Belleville‑sur‑Loire sont d’un niveau comparable à la moyenne nationale et peuvent être encore améliorées. L’ASN tient cependant à souligner que des actions importantes d’amélioration ont été menées en 2018 comme la remise en état de plusieurs installations pouvant présenter des risques pour l’environnement (dont la station de déminéralisation). Centrale nucléaire de Dampierre‑en‑Burly La centrale nucléaire de Dampierre‑en‑Burly se situe sur la rive droite de la Loire, dans le département du Loiret, à environ 10 km en aval de Gien et 45 km en amont d’Orléans. Elle comprend quatre réacteurs nucléaires de 900 MWe, mis en service en 1980 et 1981. Les réacteurs 1 et 2 constituent l’INB 84, les réacteurs 3 et 4 l’INB 85. Le site dispose d’une des bases régionales de la Force d’action rapide du nucléaire ( FARN ) , force spéciale d’intervention, créée en 2011 par EDF, à la suite de l’accident survenu à la centrale nucléaire de Fukushima. Son objectif est d’intervenir, en situation pré‑accidentelle ou accidentelle, sur n’importe quelle centrale nucléaire en France, en apportant des renforts humains et des moyens matériels de secours. L’ASN considère que les performances de la centrale nucléaire de Dampierre‑en‑Burly rejoignent globalement l’appréciation générale portée sur EDF dans le domaine de la sûreté nucléaire. Cependant, les performances enmatière d’environnement et de radioprotection demeurent en retrait par rapport à la moyenne nationale. En matière de sûreté, les résultats sont satisfaisants, avec notamment une bonne implication de la filière indépen‑ dante de sûreté. Toutefois, plusieurs événements significatifs ayant pour origine un manque de rigueur dans la conduite, l’exploitation et la surveillance des installations traduisent des lacunes dans la mise en œuvre des pratiques de fiabili‑ sation des intervenants. Cela a conduit l’exploitant à mettre en œuvre des actions correctives adaptées que l’ASN suivra plus particulièrement en 2019. Concernant la maintenance des installations, l’ASN considère que la surveillance des pres‑ tataires, la gestion des pièces de rechange ainsi que la pré‑ paration et la réalisation des activités de maintenance sont perfectibles. Une augmentation du nombre de non‑qualités de maintenance sur des équipements importants pour la sûreté a en effet été constatée en 2018. À titre d’exemple, EDF a déclaré un événement significatif de niveau 1 sur l’échelle INES en raison de la détection tardive d’une non‑qualité de maintenance réalisée sur le clapet d’une canalisation tra‑ versant l’enceinte de confinement. Enfin, l’ASN considère que le site doit encore améliorer sa gestion des risques liés à l’incendie. En matière de radioprotection, les performances du site apparaissent encore en retrait. Les constats effectués en inspection par l’ASN et l’augmentation du nombre d’évé‑ nements significatifs pour la radioprotection déclarés en 2018 montrent une prise en compte insuffisante des fonda‑ mentaux de la radioprotection sur les chantiers (propreté radiologique, surveillance des chantiers, démarche d’optimi‑ sation non respectée…). Cependant, depuis l’été 2018, l’exploi‑ tant a pris conscience de ses faiblesses dans ce domaine et a mis en place un plan d’action, plus robuste que celui présenté en 2017, pour reconquérir et maîtriser cette thématique. Cette situation fera l’objet d’un suivi spécifique par l’ASN en 2019. Dans le domaine de l’environnement, l’ASN considère, au vu du contrôle réalisé en 2018, que le site doit encore s’amélio‑ rer. En effet, si les valeurs limites de rejet pour les effluents gazeux et liquides demeurent respectées, l’ASN a observé de nombreuses non‑conformités, concernant notamment la maîtrise et la prévention des pollutions ainsi que la ges‑ tion des déchets. 42  Rapport de l’ASN sur l’état de la sûreté nucléaire et de la radioprotection en France en 2018

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