Rapport de l'ASN 2018

de non‑respect des règles de radioprotection ou d’incidents de fonctionnement. Par ailleurs, ces activités de gammagraphie sont fréquemment menées sur des chantiers ou installations dans des conditions difficiles (travail de nuit, lieu de travail exposé aux intempéries ou exigu). À ce titre, c’est une activité à enjeu fort de radioprotection, qui figure parmi les priorités de contrôle de l’ASN. • La radiographie industrielle par rayons X Elle sert à des fins de vérification de la qualité des cordons de soudure ou du contrôle de la fatigue des matériaux. Ce sont des appareils fixes ou de chantier utilisant des faisceaux directionnels ou panoramiques, qui se substituent aux appareils de gammagraphie lorsque les conditions de mise en œuvre le permettent. Ces appareils peuvent aussi être utilisés pour des emplois plus spécifiques et donc plus rares, tels que la réalisation de radio‑ graphies en vue de la restauration d’instruments de musique ou de tableaux, l’étude de momies en archéologie ou l’analyse de fossiles. 3.1.2  –  L’évaluation de la radioprotection dans les activités de radiographie industrielle Les activités de radiologie industrielle sont des activités à forts enjeux et constituent depuis plusieurs années une priorité d’inspection pour l’ASN avec une moyenne de 100 inspections par an réalisées dans ce domaine (hors inspections menées sur cette thématique en INB). Les inspecteurs de l’ASN effectuent leurs contrôles en observant les pratiques du terrain ; la moitié des inspections de ce domaine est menée de manière inopinée sur des chantiers qui se déroulent généralement de nuit (En 2018, 54 inspections ont eu lieu en agences et 52 en condition de chantiers). Le système de télédéclaration des plannings de chantier pour les entreprises prestataires en radiographie industrielle, mis en place par l’ASN en 2014, permet de faciliter l’organisation de ces contrôles. L’ASN note que la quasi‑totalité des exploitants concernés utilisent couramment ce système pour déclarer les chantiers. Cependant, la fiabilité des informations transmises est encore hétérogène. Les points d’amélioration portent notam‑ ment sur : ∙ ∙ la mise à jour des plannings lorsque ceux‑ci sont modifiés ; ∙ ∙ l’exactitude des informations de localisation du chantier (à ne pas confondre avec l’adresse de l’entreprise donneur d’ordre) ; ∙ ∙ l’exhaustivité de déclaration des chantiers. Au travers de ses inspections, l’ASN juge que la prise en compte des risques est contrastée suivant les entreprises. Les risques d’incidents et les doses reçues par les travailleurs sont globa‑ lement bien maîtrisés par les exploitants lorsque cette activité est réalisée dans une casemate conforme à la réglementation applicable. La gammagraphie au sélénium-75  L’emploi de sélénium-75 en gammagraphie est autorisé en France depuis 2006. Mis en œuvre dans les mêmes appareils que ceux fonctionnant à l’iridium-192, l’emploi de sélénium-75 en gammagraphie présente des avantages notables en termes de radioprotection. En effet, les débits d’équivalent de dose sont d’environ 55 millisieverts (mSv) par heure et par TBq à un mètre de la source en sélénium-75, contre 130 mSv/h/TBq pour l’iridium-192. En France, environ 19% des appareils portables sont équipés avec une source de sélénium-75. Bien qu’en constante augmentation depuis 2014, l’ASN juge son utilisation encore trop peu privilégiée par les acteurs industriels. Pourtant, son utilisation est possible en remplacement de l’iridium-192 dans de nombreux domaines industriels, notamment en pétrochimie ou en chaudronnerie et permet de réduire considérablement les périmètres de sécurité mis en place et de faciliter les interventions en cas d’incident. Schéma de principe de fonctionnement d’un gammagraphe 244  Rapport de l’ASN sur l’état de la sûreté nucléaire et de la radioprotection en France en 2018 08 – LES SOURCES DE RAYONNEMENTS IONISANTS ET LES UTILISATIONS INDUSTRIELLES, VÉTÉRINAIRES ET EN RECHERCHE DE CES SOURCES

RkJQdWJsaXNoZXIy NjQ0NzU=