Rapport de l'ASN 2018

Les doses sont délivrées par séquence de 5 à 20 minutes, voire 50 minutes, toutes les heures pendant la durée du traitement prévu, d’où la dénomination de curiethérapie pulsée. La curiethérapie pulsée présente des avantages en matière de radioprotection : ∙ ∙ pas de manipulation des sources ; ∙ ∙ pas d’irradiation continue, ce qui permet la réalisation des soins aux patients sans irradiation du personnel ou interrup- tion du traitement. En revanche, il est nécessaire d’anticiper de possibles situations accidentelles liées au fonctionnement du projecteur de source et au débit de dose élevé délivré par les sources utilisées. 3.1.3  –  La curiethérapie à haut débit de dose (ou High Dose‑Rate , HDR) ∙ ∙ délivre des débits de dose supérieurs à 12 Gy/h ; ∙ ∙ au moyen de sources d’iridium-192 présentant une activité maximale de 370 GBq et mise en œuvre avec un projecteur de source spécifique (certains projecteurs utilisent une source de cobalt-60 de haute activité {91 GBq}). Cette technique ne nécessite pas d’hospitalisation du patient dans une chambre radioprotégée ; elle est réalisée en mode ambulatoire dans un local dont la configuration s’apparente à une salle de radiothérapie externe. Réalisés à l’aide d’un projec- teur contenant la source, les traitements sont délivrés en une ou plusieurs séances de quelques minutes, réparties sur plusieurs jours. La curiethérapie à haut débit de dose est utilisée principalement pour le traitement des cancers gynécologiques. Cette technique peut aussi être utilisée pour le traitement des cancers de la pros- tate, qui peut être associé à un traitement par radiothérapie externe. 3.2  ̶  Les règles techniques applicables aux installations de curiethérapie Les règles de gestion des sources radioactives en curiethérapie sont analogues à celles définies pour l’ensemble des sources scellées, quels que soient leurs usages. • La curiethérapie à bas débit de dose Dans le cas des techniques par implants permanents (utilisa- tion de grains d’iode-125, notamment pour le traitement de la prostate), les applications sont réalisées en bloc opératoire, sous contrôle échographique, et ne nécessitent pas d’hospitalisation en chambre radioprotégée. • La curiethérapie à débit de dose pulsé Cette technique utilise des projecteurs de sources (en règle générale 18,5 GBq d’iridium-192). Les traitements se déroulent dans des chambres d’hospitalisation ayant des protections radiologiques adaptées à l’activité maximale de la source radio­ active utilisée. • La curiethérapie à haut débit de dose L’activité maximale utilisée étant élevée (370 GBq d’iri- dium-192 ou 91 GBq de cobalt-60), les irradiations ne peuvent être effectuées que dans un local dont la configuration s’appa- rente à une salle de radiothérapie externe. 3.3  ̶  L’état de la radioprotection en curiethérapie Comme pour la radiothérapie externe, depuis 2007, la sécurité des soins en curiethérapie constitue un domaine prioritaire de contrôle de l’ASN. À cette thématique, du fait de l’utilisation de sources radioactives de haute activité, s’ajoutent les questions concernant la gestion de ces sources et des éventuelles situa- tions d’urgence liées à leur utilisation. En 2017, 23 centres pratiquant la curiethérapie avaient été ins- pectés (représentant 36% des centres). En 2018, 21 centres ont été inspectés et, en deux ans, environ les deux tiers du parc ont donc été inspectés. 3.3.1  –  La radioprotection des travailleurs En 2018, les mesures de radioprotection déployées par les ser- vices de curiethérapie en matière de radioprotection des travail- leurs ont été jugées globalement satisfaisantes : ∙ ∙ tous les centres inspectés ont désigné une personne compé- tente en radioprotection (PCR) dédiée à cette activité et ses missions sont définies ; ∙ ∙ le programme technique des contrôles internes et externes de radioprotection est rédigé dans la plupart des centres Répartition des centres de curiethérapie et des centres de curiethérapie à haut débit de dose contrôlés par l’ASN en 2018 0 2 4 6 8 10 12 14 Division Strasbourg Division Paris Division Orléans Division Nantes Division Marseille Division Lyon Division Lille Division Dijon Division Châlons-en- Champagne Division Caen Division Bordeaux Centres autorisés Centres haut débit Autorisations Graphique 7 Rapport de l’ASN sur l’état de la sûreté nucléaire et de la radioprotection en France en 2018  213 07 – LES UTILISATIONS MÉDICALES DES RAYONNEMENTS IONISANTS 07

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