Rapport de l'ASN 2017

407 Rapport de l’ASN sur l’état de la sûreté nucléaire et de la radioprotection en France en 2017 Chapitre 14  - Les installations nucléaires de recherche et industrielles diverses 1.2.5 L’irradiateur Poséidon (Saclay) L’installation Poséidon (INB 77), autorisée en 1972 à Saclay, est un irradiateur composé d’une piscine d’entreposage de sources de cobalt-60, surmontée partiellement d’une casemate d’irra- diation. Cette installation dispose d’une enceinte immergeable et d’une cellule d’essais. Des activités de R&D relatives au com- portement de matériaux sous rayonnement y sont également menées. Le principal risque de l’installation est l’exposition aux rayonnements ionisants du fait de la présence de sources scel- lées de très haute activité. Le CEA a procédé en 2017 à des modifications de l’installation permettant la suppression du risque de défaillance du mode commun des chaînes câblées Pagure et Vulcain et l’amélioration du contrôle d’accès aux casemates Poséidon et Pagure. Le remplacement des sources de très haute activité a été réalisé en 2017 sans événement notable. L’ASN a constaté des amélio- rations dans la préparation des opérations de renouvellement des sources par comparaison avec la précédente opération. Par ailleurs, l’INB 77 est exploitée de façon satisfaisante du point de vue de la radioprotection. En 2018, l’ASN prescrira les conditions de poursuite de l’exploi- tation de l’installation à la suite de son réexamen périodique, notamment en ce qui concerne le contrôle du vieillissement des structures et le renforcement de la tenue au séisme de cer- tains éléments. 1.2.6 Les installations d’entreposage et de traitement des déchets et des effluents Les installations du CEA d’entreposage et de traitement des déchets et des effluents sont présentées au chapitre 16. 1.2.7 Les installations en démantèlement Les installations du CEA en cours de démantèlement ainsi que la stratégie de démantèlement du CEA sont présentées au chapitre 15. 1.3 Les installations en projet Actuellement en phase de conception, le projet de réacteur Astrid a pour objectif la réalisation d’un démonstrateur technologique pour une éventuelle quatrième génération de réacteurs de pro- duction d’électricité. Ce projet est porté par le CEA, associé à EDF et à Areva. Astrid est un projet de réacteur à neutrons rapides refroidi au sodium, l’une des six filières étudiées par le Generation IV International Forum pour les réacteurs de quatrième génération. En anticipation des procédures réglementaires, les premières orientations envisagées pour la conception d’Astrid ont été pré- sentées par le CEA dans un document d’orientations de sûreté qui a fait l’objet d’une expertise technique et de demandes de l’ASN dans un courrier d’avril 2014. L’ASN a ainsi précisé au CEA plusieurs démonstrations qu’il conviendra d’apporter pour le dossier d’options de sûreté. Plus généralement, pour l’ASN, ce réacteur devra présenter un niveau de sûreté au moins équivalent à celui du réacteur électronucléaire de type EPR, intégrer des améliorations issues des enseignements de l’accident de Fukushima et, en tant que prototype d’une filière de quatrième génération qui doit appor- ter un gain de sûreté significatif, permettre de tester des options et des dispositions de sûreté renforcées. 1.4 L’appréciation générale de l’ASN sur les actions du CEA Le bilan de l’année 2017 et l’appréciation de l’ASN concernant chaque installation sont détaillés dans le chapitre 8 par région, dans le chapitre 15 pour les installations en démantèlement et dans le chapitre 16 pour les installations de traitement de déchets et d’entreposage. L’ ASN considère que le niveau de sûreté des installations exploitées par le CEA est globalement satisfaisant, notam- ment pour l’exploitation des réacteurs expérimentaux. L’ ASN constate cependant la dérive de plusieurs projets du CEA concernant le démantèlement ou la gestion des déchets (voir chapitre 15 et 16). La stratégie du CEA dans ces domaines est en cours d’instruction par l’ASN et l’ASND, et fera l’objet d’un avis en 2018. L’ ASN estime par ailleurs que le CEA doit renforcer sa surveillance et sa maîtrise des activités réa- lisées par des intervenants extérieurs, dans un contexte de sous-traitance importante. L’ASN souligne que la mise en œuvre des plans d’action issus de nombreux réexamens périodiques, associée à la préparation des dossiers de démantèlement, représente un enjeu majeur de sûreté dans les années à venir. Sur les thématiques de démantèlement et de gestion des déchets et des matières au CEA, l’ASN constate, sur le terrain, un pilo- tage plus efficace par le niveau central du CEA et des avancées positives, mais cette dynamique reste à confirmer. Enfin, l’ASN sera vigilante à l’engagement effectif des opéra- tions de démantèlement des installations définitivement arrê- tées, conformément à la réglementation. 2. Les installations nucléaires de recherche hors CEA 2.1 Le Grand accélérateur national d’ions lourds (Ganil) Le groupement d’intérêt économique Ganil a été autorisé en 1980 à créer un accélérateur à Caen (INB 113). Cette installa- tion de recherche produit, accélère et distribue des faisceaux d’ions à différents niveaux d’énergie pour étudier la structure de l’atome. Les faisceaux intenses et de forte énergie produisent des champs importants de rayonnements ionisants, activant les matériaux en contact, qui émettent alors des rayonnements ioni- sants, même après l’arrêt des faisceaux. L’exposition aux rayon- nements ionisants constitue donc le risque principal du Ganil.

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