Rapport de l'ASN 2017

286 Rapport de l’ASN sur l’état de la sûreté nucléaire et de la radioprotection en France en 2017 Chapitre 09  - Les utilisations médicales des rayonnements ionisants restait prégnante dans ce secteur. En revanche, la formation des opérateurs utilisant les salles fixes a progressé au fil du temps. Si les équipements de protection collective de radioprotection étaient disponibles dans les salles fixes, ils étaient encore trop peu présents au sein des blocs opératoires. En ce qui concerne les équipements de protection individuelle, ils étaient dispo- nibles et portés par tous, à l’exception des lunettes plombées. Les personnels médicaux concernés se souciaient peu de leur propre radioprotection et n’avaient pas conscience des doses qu’ils étaient susceptibles de recevoir et/ou qu’ils recevaient en raison notamment de l’absence de port des dosimètres adaptés (corps entier, extrémités et cristallin) pourtant mis à leur disposition. L’absence de suivi dosimétrique adapté, notamment au niveau des extrémités pour certains actes radioguidés, ainsi que l’absence de suivi médical des praticiens rendaient difficile l’évaluation de l’état de la radioprotection des travailleurs dans ce secteur. L’ASN avait constaté toutefois des améliorations dans les services ayant été déjà inspectés et une prise de conscience des profes- sionnels liée au retour d’expérience des événements déclarés. Des difficultés d’ordre méthodologique et organisationnel per- sistaient toujours pour les PCR, lesquelles ne disposaient pas toujours des moyens ou de l’autorité suffisante leur permettant de remplir pleinement leurs missions. En outre, dans le secteur libéral, les analyses de postes des praticiens libéraux, leur suivi dosimétrique, leur suivi médical et, le cas échéant, celui de leurs employés constituaient une difficulté récurrente. 5.7.2 La radioprotection des patients Les constats établis à l’issue des inspections de 2016 confirmaient également, pour la radioprotection des patients, les observa- tions faites au cours de ces dernières années. Des insuffisances étaient constatées dans l’application du principe d’optimisation des actes tant au niveau du réglage des appareils, des protocoles utilisés, que des pratiques. Elles résultaient, d’une part, d’une insuffisance de formation, d’autre part, d’un défaut d’optimi- sation des protocoles disponibles en vue d’améliorer la radio- protection des patients. On constatait, cependant, une nette amélioration au niveau des installations fixes, en particulier en cardiologie et en neuro­ radiologie, où des revues dosimétriques ont été généralisées, permettant l’optimisation des doses. Des niveaux de référence, pour les examens les plus courants, étaient de plus en plus souvent élaborés au niveau local. Cette démarche permet, en outre, de fixer des niveaux d’alerte permettant de déclencher un suivi médical du patient adapté en fonction des niveaux de dose reçue par le patient. Les systèmes d’archivage et d’analyse de la dose au patient (DACS) qui se déploient actuellement facilitent l’élaboration des niveaux de référence et des niveaux d’alerte locaux par équipement et par type d’actes. Ces DACS sont un atout dans le cadre de la connais- sance des doses précédemment reçues par le patient et de son suivi. Au bloc opératoire, les praticiens n’ont que trop rarement accès, en cours d’intervention, à un indicateur de dose. Les personnels médicaux avaient une connaissance insuffisante des niveaux de dose de référence pour le type d’acte pratiqué. Les arceaux de bloc, du fait de leur mobilité, étaient plus rarement connectés au DACS de l’établissement que ceux présents dans les salles interventionnelles fixes. Le faible recours aux physiciens médicaux dans les services prati- quant des actes interventionnels radioguidés constituait toujours un frein à la mise en œuvre du principe d’optimisation; une plus grande implication du physicienmédical permettrait, notamment, unemeilleure utilisation des équipements avec lamise en place de protocoles adaptés aux actes réalisés et l’élaboration des niveaux de référence dosimétrique. Lorsqu’il était fait appel à des sociétés proposant des prestations externes en physique médicale, il était constaté que les établissements s’appropriaient peu les démarches et les productions documentaires proposées. 5.7.3 Les événements déclarés dans le domaine des pratiques interventionnelles radioguidées En 2017, 24 événements significatifs ont été déclarés dans le domaine des pratiques interventionnelles radioguidées. Parmi ces événements: ཛྷ ཛྷ cinq déclarations concernaient des travailleurs. Elles faisaient état de dépassements des doses prévisionnelles évaluées lors des analyses de poste ou de dépassements des limites de dose régle- mentaires admissibles pour le corps entier et/ou les extrémités; ཛྷ ཛྷ neuf événements concernaient des surexpositions de patients ayant entraîné ou non des effets déterministes, telles que des alopécies transitoires ou érythèmes; Inspection de l’ASN du service de médecine nucléaire du centre régional de lutte contre le cancer Eugène-Marquis, Rennes, juillet 2015.

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