Rapport de l'ASN 2017

277 Rapport de l’ASN sur l’état de la sûreté nucléaire et de la radioprotection en France en 2017 Chapitre 09  - Les utilisations médicales des rayonnements ionisants compte dans l’évaluation des risques (en médecine nucléaire et en laboratoire). La prévention des risques d’exposition aux rayonnements ioni- sants pour ces professionnels relève des dispositions du code du travail relatives à la radioprotection des travailleurs. 5.1.2 L’exposition des patients L’exposition des patients aux rayonnements ionisants doit être distinguée de l’exposition des travailleurs et de la population dans la mesure où elle n’est soumise à aucune limite de dose. Seuls les principes de justification et d’optimisation s’appliquent (voir chapitre 3). La situation d’exposition du patient diffère selon que l’on consi- dère les applications médicales à visée diagnostique ou thé- rapeutique. Dans le premier cas, il est nécessaire d’optimiser l’exposition aux rayonnements ionisants pour délivrer la dose minimale afin d’obtenir une information diagnostique pertinente ou pour réaliser l’acte interventionnel prévu ; dans le second cas, il faut délivrer la dose la plus forte possible, nécessaire pour obtenir la destruction des cellules ciblées, tout en préservant au mieux les tissus sains voisins. Cependant, dans tous les cas, la maîtrise des doses délivrées lors des examens d’imagerie et des traitements est un impératif qui repose notamment sur les compétences des professionnels en radioprotection des patients, mais aussi sur les procédures d’optimisation et le maintien des performances des équipements. La maîtrise des doses demeure une priorité pour l’ASN qui, à la suite d’un premier plan engagé en 2011, a établi un second plan, en 2017, afin de poursuivre la promotion d’une culture de radioprotection auprès de professionnels (voir chapitre 1). 5.1.3 L’exposition des personnes participant au soutien et au réconfort des patients Les personnes proches de patients ayant bénéficié d’un trai- tement à partir de radiopharmaceutiques (par exemple: trai- tement du cancer de la thyroïde ou de l’hyperthyroïdie avec l’iode-131) peuvent être exposées aux rayonnements ionisants pendant quelques jours du fait de l’activité résiduelle chez le patient. En 2016, l’ASN a saisi l’IRSN afin d’émettre des recom- mandations permettant de fixer des contraintes de dose pour les personnes participant au soutien et au réconfort de patients à l’occasion du diagnostic ou du traitement médical de ces derniers. Ces recommandations ont fait l’objet d’un avis du Groupe per- manent d’experts en radioprotection pour les applications médi- cales et médico-légales des rayonnements ionisants (GPMED) en 2017; elles ont été transmises à la SFMN afin que soient mises à jour les recommandations existantes de bonnes pratiques. 5.1.4 L’exposition de la population et l’impact sur l’environnement Hors situation incidentelle, l’impact potentiel des applica- tions médicales des rayonnements ionisants est susceptible de concerner: ཛྷ ཛྷ les personnes du public, à proximité des installations qui émettent des rayonnements ionisants mais ne bénéficiant pas des protections requises; ཛྷ ཛྷ les personnes proches de patients ayant bénéficié d’un trai- tement ou d’un examen de médecine nucléaire, notamment ceux faisant appel à des radionucléides tels que l’iode-131, ou d’une curiethérapie par iode-125; ཛྷ ཛྷ les catégories professionnelles spécifiques (ex: les égoutiers) susceptibles d’être exposées à des effluents ou déchets pro- duits par des services de médecine nucléaire. Les informations disponibles, qui portent sur la surveillance radiologique de l’environnement assurée par l’IRSN, en parti- culier la mesure du rayonnement gamma ambiant, ne mettent pas globalement en évidence de niveau significatif d’exposition au-delà des variations du bruit de fond de la radioactivité natu- relle. Toutefois, la mesure de la radioactivité de l’eau des grands fleuves ou des stations d’épuration des grandes agglomérations fait ponctuellement apparaître la présence, au-dessus des seuils de mesure, de radionucléides utilisés en médecine nucléaire (ex: iode-131). Les données disponibles sur l’impact de ces rejets conduisent à des doses de quelques dizaines de microsie- verts par an pour les personnes les plus exposées, notamment les égoutiers travaillant dans les réseaux d’assainissement et les stations d’épuration (études IRSN, 2005 et 2014). Par ailleurs, À NOTER Les actions menées par HERCA sur la radioprotection des patients La question de la justification dans le domaine médical constitue un domaine prioritaire d’HERCA. Depuis 2016, plusieurs réunions ont été organisées en rassemblant les différentes parties prenantes européennes (sociétés européennes de radiologie, médecine nucléaire, de manipulateurs en électroradiologie, les représentants des fournisseurs et constructeurs d’équipements, la Commission européenne), internationales (Agence internationale de l’énergie atomique – AIEA –, Organisation mondiale de la santé, Société internationale des manipulateurs en électroradiologie) et nationales. Les conclusions du séminaire organisé par HERCA à l’ASN en octobre 2016 ont été publiées en 2017 ( www.herca.org ) . En novembre 2016, HERCA avait également organisé une semaine d’inspections ciblées sur la mise en œuvre du principe de justification en radiologie médicale. Les conclusions de cette action commune au niveau européen ont été présentées lors de la conférence internationale sur la radioprotection en médecine organisée à Vienne par l’AIEA en décembre 2017. Par ailleurs, en novembre 2017, HERCA a publié les conclusions de plusieurs années de travail en collaboration avec le COCIR ( European Coordination Committee of the Radiological, Electromedical and Healthcare ) concernant l’optimisation de la dose en scanographie. Ce rapport 2017 ( www.herca.org ) présente les avancées concernant quatre sujets sur lesquels le COCIR et les principaux constructeurs de scanner s’étaient engagés : la caractérisation des performances des scanners, la mise en œuvre d’outils de réduction de dose, la gestion de la dose et la formation.

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