Rapport de l'ASN 2017

266 Rapport de l’ASN sur l’état de la sûreté nucléaire et de la radioprotection en France en 2017 Chapitre 09  - Les utilisations médicales des rayonnements ionisants 1. Les installations de radiodiagnostic médical et dentaire 1.1 La présentation des équipements Le radiodiagnostic médical est fondé sur le principe de l’atté- nuation différentielle des rayons X dans les organes et tissus du corps humain. Les informations sont recueillies sur des supports numériques permettant le traitement informatique des images obtenues, leur transfert et leur archivage. Le radiodiagnostic est une des plus anciennes applications médicales des rayonnements ionisants ; il regroupe toutes les modalités d’exploration morphologique du corps humain uti- lisant les rayons X produits par des générateurs électriques. Occupant une grande place dans le domaine de l’image- rie médicale, il comprend diverses techniques (radiologie conventionnelle, radiologie associée à des pratiques inter- ventionnelles, scanographie, mammographie) et une très grande variété d’examens (radiographie du thorax, scanner thoraco-abdomino-pelvien…). La demande d’examen radiologique par le médecin doit s’ins- crire dans une stratégie diagnostique tenant compte des infor- mations déjà connues chez le patient, de la question posée, du bénéfice attendu pour le patient, du niveau d’exposition de l’examen et de l’historique des doses et des possibilités offertes par d’autres techniques d’investigation non irradiantes. Un guide à usage des médecins régulièrement actualisé (Guide du bon usage des examens d’imagerie médicale) précise les exa- mens les plus appropriés à demander en fonction des situa- tions cliniques (voir encadré). D epuis plus d’un siècle, la médecine fait appel, tant pour le diagnostic que pour la thérapie, à des rayonnements ionisants produits par des générateurs électriques ou par des radionucléides en sources scellées ou non scellées. Leur intérêt et leur utilité ont été établis depuis longtemps, mais ces techniques contribuent de façon significative à l’exposition de la population aux rayonnements ionisants. Elles représentent, en effet la deuxième source d’exposition pour la population (après l’exposition aux rayonnements naturels) et la première source d’origine artificielle (voir chapitre 1). La protection des personnels qui interviennent dans les installations où sont utilisés des rayonnements ionisants à des fins médicales est encadrée par les dispositions du code du travail. Les installations et les dispositifs médicaux émetteurs de rayonnements ionisants, y compris les sources scellées et non scellées, doivent satisfaire à des règles techniques et des procédures définies dans le code de la santé publique (voir chapitre 3). La protection des patients bénéficiant d’examens d’imagerie médicale ou de thérapies utilisant les rayon- nements ionisants est encadrée par des dispositions spécifiques du code de la santé publique. Le prin- cipe de justification des actes et le principe d’optimisation des doses délivrées constituent le socle de cette réglementation. Cependant, contrairement aux autres applications des rayonnements ionisants, le principe de limitation de la dose ne s’applique pas aux patients, du fait de la nécessité d’adapter, pour chaque patient, la dose délivrée à l’objectif thérapeutique recherché ou d’obtenir une image de qualité satisfaisante pour permettre le diagnostic. 1.1.1 Le radiodiagnostic médical La radiologie conventionnelle La radiographie conventionnelle (réalisation de clichés radio- graphiques) représente, en nombre d’actes, la grande majorité des examens radiologiques réalisés. Il s’agit principalement des examens du squelette, du thorax et de l’abdomen. La radiologie conventionnelle peut être mise en œuvre dans des installations fixes réservées au radiodiagnostic ou, ponctuellement, à l’aide d’appareils mobiles si la situation clinique du patient le justifie. L’angiographie Cette technique utilisée pour l’exploration des vaisseaux sanguins fait appel à l’injection d’un produit de contraste radio-opaque dans les vaisseaux qui permet de visualiser l’arbre artériel (arté- riographie) ou veineux (phlébographie). Les techniques d’an- giographie bénéficient d’un traitement informatique des images (de type angiographie de soustraction digitale). La mammographie Compte tenu de la constitution de la glande mammaire et de la finesse des détails recherchés pour un diagnostic, des appareils spécifiques (mammographes) sont utilisés. Ils fonctionnent sous une faible tension et offrent une haute définition et un contraste élevé. Ils sont notamment utilisés dans le cadre du programme national de dépistage du cancer du sein. Une nouvelle technique d’imagerie tridimensionnelle du sein dite « tomosynthèse », avec reconstruction en une série de coupes,

RkJQdWJsaXNoZXIy NjQ0NzU=