Rapport de l'ASN 2017

220 Rapport de l’ASN sur l’état de la sûreté nucléaire et de la radioprotection en France en 2017 Chapitre 08  - Le panorama régional de la sûreté nucléaire et de la radioprotection dégradé de certaines installations pouvant générer un impact sur l’environnement; elles doivent être poursuivies et maintenues dans le temps. Enfin, l’ASN a également constaté une recrudes- cence des rejets de fluides frigorigènes dans l’atmosphère ainsi que des écarts significatifs en matière de maîtrise du risque d’ex- plosion et de protection contre la foudre. Dans le domaine de la radioprotection, l’ASN note que des améliorations sont attendues concernant la maîtrise du risque de dispersion de la contamination en période d’arrêt de réac- teur notamment. Site de Chinon L’ASN considère que les performances de la centrale nucléaire de Chinon rejoignent globalement l’appréciation générale portée sur EDF dans les domaines de la sûreté et de l’environnement et que celles en matière de radioprotection se situent au-dessus de la moyenne nationale. En matière de sûreté, le site se maintient à un niveau satisfaisant, ce qu’illustre notamment la bonne gestion des règles générales d’exploitation et des instructions temporaires de sûreté. Toute- fois, une part importante des événements significatifs déclarés est liée à un manque de rigueur des intervenants et à des ano- malies dans le contenu des documents utilisés. La gestion des arrêts de réacteur apparaît également perfectible au regard des nombreux constats réalisés lors des inspections menées en 2017, concernant en particulier la gestion des analyses de risques et des documents de suivi d’intervention. L’organisation en matière de radioprotection est jugée satisfai- sante et permet au site d’obtenir de bons résultats en matière de dosimétrie et de propreté radiologique. Le service prévention des risques est particulièrement impliqué sur cette thématique et réactif sur le terrain. La sensibilisation des prestataires sur la radioprotection, et notamment sur l’application rigoureuse des régimes de travail en milieu radiologique, doit toutefois être poursuivie au regard des quelques événements déclarés. Les performances en matière d’environnement, bien que d’un niveau comparable à la moyenne nationale, se sont dégradées par rapport aux années précédentes. Si les valeurs limites de rejet pour les effluents gazeux et liquides demeurent respectées et que le nombre d’événements significatifs liés à l’environne- ment est peu élevé, de nombreux écarts ont été constatés lors des contrôles menés en 2017 en lien avec la gestion du risque foudre et la gestion des déchets. En juin 2017, l’ASN a auditionné EDF sur son changement de stratégie de démantèlement des réacteurs de type UNGG, modi- fiée en 2016. Cette dernière conduit à démanteler en premier le caisson du réacteur Chinon A2, sous air, avant de débuter le démantèlement des autres caissons UNGG (voir chapitre 15). L’ASN examinera en 2018 les dossiers demandés dans le cadre de l’instruction de cette stratégie. L’ ASN prescrira également le dépôt de dossier de démantèlement des réacteurs de Chinon A1 et A2 au titre du décret du 28 juin 2016. Enfin, l’ASN instruira le réexamen périodique des réacteurs de Chinon A1 et Chinon A2 dont les rapports de conclusions ont été reçus fin 2017. L’ASN considère que le niveau de sûreté des installations nucléaires en démantèlement de Chinon (Chinon A1, A2 et A3) est satisfaisant à court terme. Les contrôles menés en 2017 ont permis de constater l’implication de l’exploitant dans la démarche de sûreté. Toutefois, la gestion des déchets, notamment le suivi des délais d’entreposage et l’évacuation de ces derniers, doit être améliorée. Les opérations de démantèlement des échangeurs de Chinon A3 ont repris en août 2017, après le développement d’un nouveau système de manutention et le nettoyage des parties amiantées. L’ASN sera particulièrement vigilante à la surveillance, exercée par EDF, des intervenants extérieurs qui réalisent les opérations de démantèlement. Concernant le réacteur de Chinon A2, à la suite des premiers résultats d’analyse des composants déposés des circuits du réacteur, des analyses complémentaires vont être effectuées afin de préciser la stratégie de traitement de ces déchets. Le traitement de sols pollués chimiquement est en cours. Les actions de renforcement de la surveillance des eaux souterraines ont été réalisées et la fin de la caractérisation complémentaire des rejets gazeux a été finalisée en janvier 2018. Les activités d’expertise de l’Atelier des matériaux irradiés (AMI) sont arrêtées et les opérations préparatoires au démantèlement sont en cours de réalisation. Depuis le début 2017, l’installa- tion est exploitée par une nouvelle structure qui dépend de la direction en charge du démantèlement d’EDF. La gestion des opérations de traitement des déchets et le suivi des équipements en exploitation sont satisfaisants. Toutefois, une attention particulière doit être portée à la rigueur d’exploita- tion. Dans un contexte où les activités de l’installation évoluent notablement, l’ASN sera vigilante à la maîtrise de ces évolutions et au respect du référentiel. Le dossier de demande d’autorisation de démantèlement a été soumis pour avis à l’Autorité environnementale au dernier tri- mestre 2016 et à enquête publique qui s’est déroulée début 2017. L’ASNpoursuit l’instruction du dossier de démantèlement. Dans l’attente de l’obtention du décret de démantèlement, l’ASN sera attentive au déroulement des opérations de préparation du démantèlement pour l’atteinte de l’état initial prévu à l’échéance du décret. Par ailleurs, comme exigé par le décret n° 2007-1557 du 2 novembre 2007 relatif aux INB, EDF a transmis fin 2017 le rapport des conclusions du réexamen périodique. L’ASN ins- truira ce dernier afin d’élaborer son avis pour le ministère en charge de la sûreté nucléaire. L’ASN considère que l’organisation de l’exploitation du maga- sin interrégional de Chinon apparaît robuste et assure un suivi efficient des engagements pris à la suite des inspections et évé- nements significatifs. Ainsi, plusieurs améliorations matérielles ont été apportées, pour la protection contre l’incendie et contre le risque d’inondation. Le contrôle des potences reste un sujet quant à la pertinence des critères appliqués. En novembre 2017, de nouveaux compléments ont été apportés au dossier de réexamen périodique, qui avait été préalablement transmis en 2015 et complété une première fois en juin 2016. Afin de compenser la non-tenue au séisme du pont de manu- tention détectée lors de ce réexamen, l’exploitant a alors mis en service, dès 2016, deux batardeaux pour la protection des halls contre le risque d’inondation induite par un séisme. CENTRE-VAL DE LOIRE

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