Rapport de l'ASN 2017

204 Rapport de l’ASN sur l’état de la sûreté nucléaire et de la radioprotection en France en 2017 Chapitre 08  - Le panorama régional de la sûreté nucléaire et de la radioprotection en 2017 des difficultés, ainsi que sur la gestion du référentiel applicable aux essais périodiques. L’ année 2017 a été marquée par le déclenchement de deux plans d’urgence sûreté radiolo- gique en l’espace de dix jours, dont le premier est consécutif à l’incendie d’une portion de toiture du bâtiment des auxiliaires généraux du réacteur 5 survenu le 19 juin 2017: il révèle que la centrale nucléaire du Bugey est perfectible dans sa maîtrise des risques liés à l’incendie. Sur le plan de la maintenance, l’année 2017 a été marquée par la réparation de l’enceinte de confinement du réacteur 5 et la réalisation d’une épreuve de l’enceinte pour requalifier cette réparation. Il en ressort que l’enceinte de confinement du réacteur 5 de la centrale nucléaire du Bugey a retrouvé des valeurs de taux de fuite conformes aux règles générales d’ex- ploitation. Le réacteur 5 de la centrale nucléaire du Bugey a redémarré en juillet 2017, mais EDF devra démontrer que les performances de la solution de réparation restent satisfai- santes dans le temps. En matière de protection de l’environnement, l’ASN relève que la centrale nucléaire du Bugey maîtrise de manière satisfaisante ses rejets. La problématique du confinement des substances liquides reste un enjeu fort pour le site, comme en témoigne l’événement ayant conduit à la détection de tritium dans la nappe phréatique en décembre 2017. En matière de protection des travailleurs, sur le plan de la radio- protection, les résultats de la centrale nucléaire du Bugey se sont nettement améliorés en 2017. Centrale nucléaire de Saint-Alban/Saint-Maurice L’ASN considère que les performances de la centrale nucléaire de Saint-Alban/Saint-Maurice en matière de sûreté nucléaire se distinguent de manière positive par rapport à la moyenne des centrales nucléaires exploitées par EDF, et que les performances en matière de protection de l’environnement et de radioprotec- tion rejoignent globalement l’appréciation générale des perfor- mances portée sur EDF. En matière de sûreté nucléaire, la centrale nucléaire de Saint-Alban/Saint-Maurice présente des résultats satisfaisants. Dans certains domaines (respect des spécifications techniques d’ex- ploitation, mises en configuration des circuits), les résultats de 2017 permettent à EDF de consolider les progrès observés ces dernières années. Cependant, la centrale nucléaire de Saint-Alban/ Saint-Maurice présente des résultats en retrait dans le domaine des arrêts automatiques des réacteurs et dans celui de la maî- trise des risques liés à l’incendie. En matière de maintenance, la troisième visite décennale du réacteur 1 a été globalement réussie par EDF, notamment du point de vue de l’intégration des modifications. En matière de protection de l’environnement, les résultats opé- rationnels de rejets sont satisfaisants. Toutefois, le site doit pro- gresser dans le domaine de la gestion des déchets et dans la surveillance des prestataires en charge des locaux où sont entre- posés ces déchets. Enmatière de protection des travailleurs, les résultats opération- nels en matière de radioprotection ont été globalement satis- faisants, notamment lors de la visite décennale du réacteur 1. Les résultats en matière d’hygiène et de sécurité au travail sont également satisfaisants: aucun accident grave n’a eu lieu lors de la visite décennale. Centrale nucléaire de Cruas-Meysse L’ASN considère que les performances de la centrale nucléaire de Cruas-Meysse en matière de sûreté nucléaire, de protection de l’environnement et de radioprotection rejoignent globale- ment l’appréciation générale des performances portée sur EDF. En matière de sûreté nucléaire, l’ASN a noté que le nombre d’écarts déclarés est en diminution par rapport aux années pas- sées, ce qui traduit des progrès, observés d’ailleurs dans plu- sieurs domaines d’activité comme les mises en configuration de circuit ou les activités de pilotage des réacteurs. L’ASN relève cependant, en 2017, des faiblesses dans l’application du proces- sus associé à la garantie du maintien dans la position requise de certains organes essentiels à la sûreté, et dont la position n’est pas visible depuis la salle de commande. En matière de maintenance, l’ASN constate que la centrale nucléaire de Cruas-Meysse reste toujours fragile lorsque sa charge de travail augmente, particulièrement pendant les périodes d’ar- rêt de réacteur pour maintenance et rechargement. L’arrêt du réacteur 1 au cours duquel a eu lieu le remplacement des géné- rateurs de vapeur a été prolongé du fait d’une mauvaise gestion des personnels intervenants sur certaines phases de ce chantier. L’ASN relève également que la maîtrise des risques liés à l’incen- die est en retrait par rapport aux années précédentes: la centrale nucléaire a connu deux départs de feu dans des locaux situés en zone contrôlée. Même si l’action rapide des équipes d’inter- vention du site a permis de maîtriser ces incendies, EDF devra impérativement progresser dans la prévention de ce risque. En matière de protection de l’environnement, la gestion des déchets reste perfectible mais le site s’est amélioré sur le confi- nement des substances liquides. En matière de radioprotection, la dosimétrie collective reste maîtrisée et le site a nettement amélioré la propreté radiolo- gique de ses installations. Centrale nucléaire du Tricastin L’ASN considère que les performances globales de la centrale nucléaire du Tricastin en matière de sûreté nucléaire sont légère- ment en retrait par rapport à la moyenne des centrales nucléaires exploitées par EDF, et que les performances enmatière de protec- tion de l’environnement et de radioprotection rejoignent globa- lement l’appréciation générale des performances portée sur EDF. L’année 2017 a été marquée d’une part par la question des ségré- gations de carbone des générateurs de vapeur et, d’autre part, par la non-tenue à un séisme de la digue protégeant la centrale nucléaire du Tricastin contre l’inondation. Ces deux éléments ont conduit l’ASN à imposer à EDF des arrêts spécifiques des réacteurs de l’installation. Si l’ASN constate que les phases d’arrêt des réacteurs dans le cadre de ces deux situations ont été correctement gérées par EDF, l’ASN note que le printemps et l’été ont été marqués par des événements significatifs mettant en évidence des lacunes dans AUVERGNE-RHÔNE-ALPES

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