La division de Marseille de l’ASN rassemble une centaine de professionnels de la radiologie interventionnelle et souligne l’augmentation des doses délivrées dans le domaine de l’imagerie médicale

Publié le 15/01/2013 à 13:32

Information régionale

L’ASN a rappelé aux professionnels les insuffisances relevées dans les centres régionaux lors du contrôle des installations de radiologie interventionnelle et les enjeux particuliers liés à la radioprotection des travailleurs et des patients.

La division de Marseille de l’ASN a rencontré le 16 novembre 2012 les professionnels de la radiologie interventionnelle des régions PACA, Languedoc-Roussillon et Corse. Quelque 100 participants, parmi lesquels des médecins, des personnes compétentes en radioprotection (PCR), des physiciens médicaux, des ingénieurs biomédicaux, des cadres de santé, des manipulateurs en électroradiologie médicale ainsi que des membres des institutions et des administrations concernées (Agence régionale de santé, IRSN), étaient présents au séminaire organisé par l’ASN pour la deuxième année consécutive. 60 établissements de santé étaient ainsi représentés lors de cette rencontre.

Concernant la radioprotection des travailleurs, les professionnels rassemblés ont tenu à rappeler que la radioprotection est plus facilement appréhendée dans les salles dédiées à l’activité ; le zonage radiologique en bloc opératoire et l’implantation de nouveaux blocs suscitent par conséquent de nombreuses interrogations de leur part. Les différentes présentations des orateurs sur la radioprotection des travailleurs ont en outre permis de partager les recommandations pratiques issues du groupe de travail européen ORAMED, afin de réduire les doses reçues par les travailleurs et de bénéficier du retour d’expérience sur le terrain d’une personne compétente en radioprotection.

Concernant la radioprotection des patients, l’ASN a rappelé que l’exposition médicale en France est importante (elle représente un tiers de l’exposition reçue en moyenne chaque année par un individu). L’ASN a également souligné aux professionnels présents l’augmentation constante des doses délivrées dans le domaine de l’imagerie médicale (50% entre 2002 et 2007). Dans ce contexte, l’ASN recommande aux professionnels d’optimiser les doses délivrées aux patients. Plusieurs professionnels de santé ont ainsi présenté les démarches mises en œuvre au sein de leur établissement à des fins d’optimisation, qu’il s’agisse de dispositions techniques (logiciel de suivi de la dose, procédures adaptées, mise en œuvre de bonnes pratiques, etc.) ou organisationnelles (présence de manipulateurs en électroradiologie médicale). L’IRSN a par ailleurs présenté des exemples d’optimisation de doses, en concluant sur la possibilité de mettre en place des niveaux de référence pour certaines procédures interventionnelles.

Enfin, le centre hospitalier d’Avignon a présenté un incident de sur-irradiation survenu quelques mois auparavant, ainsi que les actions correctives mises en place au sein de l'établissement. Un bilan national des incidents déclarés à l’ASN a également été présenté.

La qualité des interventions, effectuées par les établissements de santé, l’ASN et l’IRSN, et des échanges entre les professionnels a été soulignée par l’ensemble des participants.

L’ASN a souligné en conclusion les enjeux de la radiologie interventionnelle : double exposition patient-travailleur et délivrance de doses parfois élevées, susceptibles de provoquer des effets déterministes. Elle a appelé les professionnels à un effort accru de formation des intervenants et d’implication dans l’amélioration de la radioprotection pour éviter que tous les progrès et les bénéfices générés par le développement de la radiologie interventionnelle ne se traduisent par une augmentation massive des doses reçues par les travailleurs et les patients.

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Date de la dernière mise à jour : 03/09/2021