Incident du 9 avril 2014 sur le réacteur 1 de la centrale nucléaire de Fessenheim : les actions de l’ASN

Publié le 10/03/2016 à 15:30

Communiqué de presse

Le 9 avril 2014, l’ASN a été informée par EDF qu’une inondation interne dans la partie non nucléaire du réacteur 1 de la centrale nucléaire de Fessenheim avait endommagé les systèmes électriques de sauvegarde et conduit à la mise à l’arrêt du réacteur 1.

1 : Trop plein du réservoir SNO   2 : Éclaboussures sur les armoires électriques   3 : Système RPR doublé : voie A indisponible / voie B disponible

Les opérations de réparation et de requalification des équipements impactés par les projections d’eau ont duré près de 50 jours. Après les opérations de redémarrage et de tests des équipements réparés, le réacteur 1 a été raccordé au réseau électrique le 28 mai 2014.

EDF a informé la division de Strasbourg de l’ASN dans l’après-midi du 9 avril 2014, puis tout au long de l’événement. Afin de constater les conséquences de l’incident et d’analyser sa gestion par l’exploitant, l’ASN a procédé à une inspection immédiate sur le site de Fessenheim le 10 avril 2014. L’ASN a ensuite assuré un contrôle et un suivi quotidien des opérations de réparation et de requalification réalisées dans les semaines qui ont suivi.

L’ASN a considéré que la conduite du réacteur au cours de l’événement ainsi que les opérations de réparation et de requalification des matériels ont été réalisées de matière satisfaisante par EDF.

L’ASN a toutefois constaté des lacunes dans la procédure de remplissage du réservoir SNO[1], placé dans la partie non nucléaire du site, ayant conduit au débordement d’eau, et a formulé des demandes d’actions correctives afin de fiabiliser cette opération.

L’ASN s’est également assurée que l’exploitant tirait le retour d’expérience de cet événement concernant le risque d’inondation interne dans l’installation. À la suite de l’événement survenu sur le site de Fessenheim, EDF a réalisé au cours de l’année 2014, sur l’ensemble des centrales nucléaires françaises, des « revues inondation interne » afin, d’une part, d’identifier les sources potentielles d’inondation interne et les matériels qui pourraient être endommagés et, d’autre part, de contrôler l’état des circuits d’évacuation d’eau et des systèmes de protection contre l’inondation. Ces revues ont conduit à la mise en place de plan d’actions sur les différents sites, pour remettre en conformité certains matériels (étanchéité de trémies, rénovation de tuyauteries par exemple) et effectuer des contrôles supplémentaires.

L’ASN a informé le public et les différentes parties prenantes dès avril 2014 de la survenue de cet événement sur le site de Fessenheim. Comme pour tout événement classé au niveau 1 de l’échelle INES, l’ASN a publié sur son site Internet un avis d’incident le 17 avril 2014. La lettre de suites de l’inspection du 10 avril 2014 a également été publiée sur le site Internet de l’ASN le 24 avril 2014. L’événement a été présenté et commenté à deux reprises lors des réunions plénières du 23 juin et du 2 octobre 2014 de la commission locale d’information et de surveillance (CLIS) de la centrale nucléaire de Fessenheim.

Cet événement a fait en outre l’objet d’un développement dans une rubrique consacrée à l’évaluation du site de Fessenheim [2] dans le rapport annuel de l’ASN sur l’état de la sûreté nucléaire en France en 2014 présenté au Parlement.

Il a également été présenté aux membres de la commission franco-allemande sur la sûreté des réacteurs (DFK[3]) lors de deux réunions de cette commission, les 22 mai et 16 septembre 2014. Ces échanges ont permis de répondre aux questions des participants allemands sur cet événement.

De même, la commission franco-suisse pour la sûreté nucléaire (CFS) réunit chaque année l’ASN et son homologue suisse, l’ENSI, ainsi qu’un représentant des cantons suisses, l’inspection fédérale de la sécurité nucléaire, l’office fédéral de l’énergie et l’office fédéral de la santé. L’événement du 9 avril 2014 a été présenté aux membres de cette commission lors de sa réunion du 4 septembre 2014.

Enfin, l’IRSN a rendu publique son analyse de cet événement dans son rapport sur la sûreté et la radioprotection du parc électronucléaire français en 2014.

  

[1] Réservoir SNO : réservoir du circuit de refroidissement des équipements dans la partie non nucléaire de l’installation

[2]Rapport annuel de l’ASN sur l’état de la sûreté nucléaire en France en 2014

[3] Deutsch-Französische Kommission : la Commission franco-allemande sur la sûreté des réacteurs, créée en 1976, réunit les personnes compétentes dans les deux pays : ASN, IRSN pour la France, Länder, ministère fédéral de l’environnement et experts allemands pour l’Allemagne.

Date de la dernière mise à jour : 18/09/2017